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Le journaliste battu à l'aéroport déclare qu'il aime toujours Hong Kong

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 08. 2019 | Mots clés : Hong Kong

Fu Guohao, un journaliste du site Internet du Global Times séquestré illégalement, attaché par des liens en plastique, verbalement agressé et frappé par des manifestants à l'aéroport international de Hong Kong le 13 août, est sorti le 14 août midi d'un hôpital de Hong Kong.

Fu Guohao a parlé aux médias après sa sortie de l'hôpital Princess Margaret dans les nouveaux territoires de la région administrative spéciale de Hong Kong. Bien qu'il ait eu quelques ecchymoses sur le visage, il a assuré qu'il n'avait pas subi de blessure grave et a remercié le public pour son attention et ses soins et a ajouté qu'il aimait toujours Hong Kong.

Il avait été envoyé par le Global Times, un journal basé à Beijing, pour couvrir les manifestations de masse à Hong Kong. Le sit-in à l'aéroport qui a débuté le 9 août a pratiquement paralysé les opérations de l'aéroport international pendant deux jours.

Fu Guohao, qui portait un gilet de presse jaune, a eu les bras et les jambes attachés avec des liens en plastique pendant près d'une heure et a également eu des lampes de poche braquées dans les yeux. Une vidéo de l'incident, largement diffusée en ligne, montre que les personnes qui l'ont détenu lui ont aussi demandé ses références de presse, l'ont accusé d'être un faux journaliste, l'ont dépouillé de son gilet et ont fouillé ses sacs.

Alors qu'il était ligoté et entouré par le groupe, Fu Guohao a crié : « Je soutiens la police de Hong Kong. Vous pouvez me battre maintenant ». D’après la vidéo, personnel médical présent a réussi à le libérer Fu, mais les manifestants ont continué à le frapper alors qu'il était emmené dans une ambulance.

L'incident a provoqué un choc dans tout le pays. Peu après que Fu Guohao a été arrêté et frappé, le rédacteur en chef du Global Times, Hu Xijin, a confirmé sur son compte Weibo que celui-ci était bien un journaliste de l'organisation médiatique.

M. Hu a pour sa part déclaré que l'attaque contre le journaliste était « sans vergogne » et « lâche ». Il a exhorté les manifestants, qu'il a qualifié de « foule », à appliquer le principe de respect le plus fondamental et à s'abstenir de faire du mal aux journalistes.

« Si ces manifestants radicaux à Hong Kong peuvent se livrer à une persécution brutale contre des journalistes, alors dites-moi, ne devrions-nous pas cesser de vous appeler de foule, mais plutôt vous qualifier de " terroristes " »? a dit M. Hu.

Le 14 août, l'Association des journalistes de toute la Chine a fermement condamné l'attaque contre Fu Guohao. L'association a exprimé sa profonde sympathie et son plus grand respect pour le journaliste.

Selon l’association, les droits personnels des journalistes et l'exercice de leur profession ne doivent être violés par aucun moyen. L'agression brutale et la séquestration illégale du journaliste par des émeutiers ont fait des blessés et sont des crimes violents, a-t-elle ajouté. Les actes violent les droits et les intérêts légitimes des journalistes, défient et insultent les médias mondiaux et portent atteinte à la liberté de la presse, a également affirmé l'association.

En outre, l'association a déclaré qu'elle œuvrerait pour la protection des droits des journalistes de mener des interviews et les soutenait fermement dans la réalisation d'activités de reportage normales, exhortant aussi les parties concernées à punir sévèrement ceux qui mettent en danger la sécurité des journalistes et leur droit au travail.

Dans une lettre à Hu Xijin du Global Times, l'Association des vétérans des médias de Hong Kong a condamné ce qui est arrivé à Fu Guohao. L’association, qui compte plus de 1 000 travailleurs des médias, a déclaré que M. Fu avait montré au monde entier ce que c’était qu’être un journaliste professionnel.

De son côté, la Fédération des journalistes de Hong Kong a aussi condamné fermement l'incident, qualifiant ces actes atroces inacceptables, notamment à l'aéroport de la ville, un lieu très visible utilisé par les voyageurs internationaux.

La Newspaper Society of Hong Kong s'est quant à elle dite « profondément préoccupée par le nombre de journalistes victimes de rassemblements de masse ces derniers mois », notamment par « des insultes et des attaques pour que leurs activités de reporters soient perturbées ». Comme l'a montré la situation à l'aéroport, la situation empire de jour en jour.

L’Alliance démocratique pour l’amélioration et le progrès de Hong Kong a déclaré que ce que les manifestants avaient fait à M. Fu était brutal et téméraire. Cela a terni la réputation de Hong Kong au sein de la communauté internationale, a déclaré le plus grand parti politique de la ville dans un communiqué.

La Fédération des syndicats, le plus grand syndicat de la ville, a également dénoncé l'incident, affirmant que les émeutiers avaient agi de manière illégale et au mépris de l'état de droit, de la moralité et de l'éthique de la ville.

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Source:french.china.org.cn