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L’aéroport de Hong Kong paralysé pour un deuxième jour consécutif

French.china.org.cn | Mis à jour le 14. 08. 2019 | Mots clés : L’aéroport de Hong Kong

L'escalade de la violence présente des traits ressemblant à une révolution de couleur, a avancé un expert

L’aéroport de Hong Kong a de nouveau été sérieusement perturbé mardi par des rassemblements non autorisés, ce qui a causé la fermeture de tous les services d’enregistrement pour les vols au départ après 16h30, selon les autorités de l’aéroport.

Les autres vols au départ et à l'arrivée pour le reste de la journée continueront de fonctionner, a annoncé l'aéroport international de Hong Kong dans un avis envoyé au Global Times mardi.

Un jour de paralysie coûte à l'aéroport environ 206000 passagers et un fret aérien d'une valeur de 10,1 milliards de yuans (1,4 milliard de dollars), selon plusieurs médias. Cet aéroport, qui est l'un des centres de transit les plus fréquentés au monde, représente 5% du PIB de Hong Kong, avait indiqué en mai le secrétaire aux Transports de Hong Kong, Frank Chan.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi l'aéroport avait permis ce rassemblement non autorisé de paralyser ses opérations pendant deux jours consécutifs, un porte-parole de l'Autorité aéroportuaire de Hong Kong a refusé de commenter.

Le chaos de mardi fait suite à l'annulation des derniers vols entrants et sortants lundi également après 16h.

L’Autorité aéroportuaire de Hong Kong a annulé lundi les vols restants de la journée après que des milliers de manifestants ont envahi le hall principal pour un quatrième jour, soit la plus grande perturbation jamais enregistrée dans cette principale plaque tournante de l’aviation depuis le début des manifestations début juin.

De retour à l'aéroport mardi, des centaines de personnes se sont assises dans la zone de départ, empêchant les voyageurs de se rendre au contrôle de sécurité.

Près de la zone d'embarquement, les manifestants avaient aligné des chariots pour bloquer les voyageurs.

Certains manifestants avaient suggéré que chaque personne prenne un chariot, n'en laissant aucun pour les voyageurs ordinaires.

Un passager de Chine continentale du nom de Tan a indiqué mardi au Global Times à l'aéroport qu'il ne pouvait pas se rendre au contrôle de sécurité à cause de la congestion causée par les manifestants, ajoutant qu'il se sentait « très ennuyé ».

Tan, qui effectuait un transfert de Hong Kong vers l'Europe, a déclaré : « J'ai essayé de les convaincre de me laisser passer, mais ils étaient indifférents ».

Un autre passager australien a fait face aux manifestants lundi, affirmant qu'il était reconnu dans le monde entier que Hong Kong et Taïwan faisaient partie de la Chine.

Il a ainsi lancé aux manifestants de trouver un emploi au lieu de rester à l'aéroport et de perturber les voyages des autres personnes.

Un couple de personnes âgées, qui a indiqué aux journalistes qu'ils étaient de Nouvelle-Zélande, a secoué la tête alors que les manifestants tentaient de leur expliquer pourquoi ils manifestaient.

Alors que leur vol avait été annulé, la femme a déclaré : « Je ne peux pas comprendre votre position. Cela nous fait seulement détester Hong Kong et je n’effectuerai plus de transfert à partir d’ici ».

Avant l'annonce de l’annulation des vols par l'aéroport, les passagers attendaient dans la zone d'embarquement, où de nombreux guichets de compagnies aériennes semblaient être fermés.

Choi Koon-shum, président de la Chambre de commerce générale chinoise de Hong Kong, a déclaré au Global Times que « les rassemblements non autorisés se sont maintenant étendus à un centre de transit aussi important que l'aéroport. En tant que centre financier et commercial international, cela aura un impact profond sur l'image et la réputation de Hong Kong à l'échelle mondiale ».

Alors que de plus en plus de vols sont annulés, les investisseurs vont se demander si la ville est toujours dirigée par l’Etat de droit, a avancé M. Choi.

Des observateurs se sont également demandé si les autorités aéroportuaires avaient pris des mesures efficaces pour gérer les manifestants radicaux présents parmi la masse de protestataires.

Signes d’une révolution de couleur

La paralysie de l'aéroport fait suite à un blocage des transports en commun et à l'escalade de la violence dans la ville au cours des dernières semaines, alors que des briques, des pierres, des billes d'acier, des couteaux et des marteaux auraient été utilisés pour attaquer des policiers. Carrie Lam Cheng Yuet-ngor, chef de l’exécutif de Hong Kong, a affirmé mardi que Hong Kong avait été « sérieusement blessée » et a demandé à la population si elle était « à ce point sans cœur pour plonger la ville dans l'abîme de la destruction ».

Le Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao du Conseil des Affaires d'Etat a condamné lundi « le comportement de la foule » et a avancé que leurs actions violentes montraient des « signes de terrorisme ».

Des observateurs chinois ont déclaré que l'évolution des manifestations à Hong Kong montrait des signes clairs qui ressemblent au modèle d'une révolution de couleur (les révolutions de couleur, ou révolutions des fleurs, désignent une série de soulèvements populaires, pour la plupart pacifiques et soutenus par l'Occident, ayant causé pour certains des changements de gouvernement entre 2003 et 2006 en Eurasie et au Moyen-Orient).

Les manifestations ont pour objectif de paralyser complètement le gouvernement et la police de la région, et d'obliger le gouvernement central à céder le contrôle de Hong Kong à des forces occidentales, ont avancé ces observateurs.

Fan Peng, membre de l’Association chinoise des études de Hong Kong et de Macao, a affirmé mardi au Global Times qu’une révolution de couleur était caractérisée par l’organisation de manifestations de rue, des perturbations de l’ordre social par la violence, et une paralysie de la société à court terme.

Selon lui, d'autres pays et régions, notamment les États-Unis et l'île de Taïwan, ont joué un rôle important dans la situation chaotique de Hong Kong.

Des politiciens occidentaux émettent aussi constamment des propos irresponsables et sans fondement sur les affaires de Hong Kong, a avancé Zhang Dinghuai, professeur au Centre pour les Lois fondamentales des Régions administratives spéciales (RAS) de Hong Kong et de Macao de l'Université de Shenzhen.

« Les manifestants comptent sur l'aide des pays occidentaux », a noté M. Zhang.

« Mais ces pays ne paieront pas pour la perte de Hong Kong. Ils sont plus qu'heureux de voir Hong Kong et la Chine continentale chinois souffrir alors que la situation se détériore », a-t-il affirmé.

Un porte-parole du Bureau du commissaire du ministère chinois des Affaires étrangères dans la RAS de Hong Kong a exprimé mardi son vif mécontentement et une forte objection à l'égard de la déclaration du chef républicain du Sénat américain, Mitch McConnell.

M. McConnell a averti la Chine que toute répression violente des manifestations à Hong Kong serait « complètement inacceptable ».

Le sénateur ignore les faits, confond le vrai et le faux, critique sans fondement le gouvernement chinois et le gouvernement de la RAS de Hong Kong, et envoie des signaux erronés aux manifestants radicaux de Hong Kong, a avancé le porte-parole.

Hong Kong fait partie de la Chine, et les affaires de Hong Kong sont les affaires intérieures de la Chine, a affirmé le porte-parole. Aucun pays, organisation ou individu n'est autorisé à s'immiscer dans les affaires de Hong Kong, et la détermination de la Chine à préserver sa souveraineté nationale ainsi que la prospérité et la stabilité de Hong Kong ne doit pas être sapée.

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Source:french.china.org.cn