La sonde lunaire chinoise se servira de l’IA pour prendre des échantillons

La prochaine sonde lunaire chinoise, Chang'e-5, dont le lancement est prévu vers la fin de cette année, adoptera des technologies d'intelligence artificielle (IA) lors de son alunissage en douceur ainsi que lors du processus de collecte d'échantillons, a déclaré l'ancien responsable du programme.

Ouyang Ziyuan, ancien scientifique en chef du projet de sonde lunaire en Chine, a fait cette déclaration lors d'une conférence sur les satellites et l'espace tenue de vendredi à dimanche à Rizhao, dans la province orientale du Shandong.

Selon l'Administration spatiale nationale de Chine, la mission Chang'e-5, qui vise à ramener deux kilogrammes d'échantillons de la surface de la lune, fera de la Chine le troisième pays à l’effectuer après les Etats-Unis et la Russie.

Avec l'aide de la technologie de l’IA, la sonde procédera à un alunissage en douceur sur la face visible de la lune avant de revenir avec un échantillon de surface.

Pour permettre de nouvelles découvertes, le site d'alunissage de la mission Chang'e-5 sera à plus d’un millier de kilomètres de tous les sites d’alunissage d'Apollo, selon M. Ouyang. L'alunissage en douceur sera une décision indépendante prise par les technologies de l'IA, a-t-il noté. « La sonde est vraiment intelligente et elle continuera à détecter et à calculer en prenant des photos jusqu'à ce qu'elle trouve un endroit plat pour se poser en toute sécurité. »

Une fois sur la lune, la sonde utilisera une pelle électrique pour collecter du sol et une perceuse pour atteindre le noyau rocheux. « La face visible [par rapport à la face cachée] est relativement plate pour l’alunissage et offre de meilleures conditions de communication via satellites », a remarqué Pang Zhihao, expert en technologie d'exploration spatiale à Beijing. L'IA peut permettre de se poser dans un lieu plus intéressant grâce à un examen plus complet, a-t-il noté. 

Le travail terminé, le module d’ascension quittera la surface lunaire pour s’amarrer à l’orbiteur volant autour de la lune. Le module de retour reviendra ensuite sur Terre, rentrera dans l'atmosphère et atterrira dans la région autonome de la Mongolie intérieure.

Selon le journal Science and Technology Daily, la Chine a pratiqué avec succès un alunissage grâce à l’IA avec Chang'e-3 en 2013. La collecte de données et le réglage automatique du processus de cartographie de l’alunissage et de la destination à l'aide de l’IA ont été affinés lors de la mission Chang'e-4 en 2018.