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Le dialogue des civilisations asiatiques promeut la compréhension interculturelle

French.china.org.cn | Mis à jour le 10. 06. 2019 | Mots clés : civilisations asiatiques

 

Le 13 mai, une exposition intitulée La Splendeur de l’Asie : Exposition des civilisations asiatiques au Musée national de Chine

 

En tout cas, le journaliste insiste sur le fait que la tentative d’adapter son propre système culturel aux autres pays ne permet pas de résoudre les problèmes. « Nous ne devrions pas essayer de tout faire pareil ou bien de nous occidentaliser. Il vaudrait mieux essayer de comprendre les différences entre les hommes, travailler sur celles-ci pour parvenir enfin à trouver une harmonie. »

 

Selon lui, la Conférence sur le dialogue des civilisations asiatiques à Beijing peut aussi apporter de précieuses contributions aux sphères culturelles occidentales. « L’Occident compte de nombreuses civilisations, qui certes, ne sont peut-être pas aussi anciennes que la Chine, mais qui sont très différentes. Même entre les nations occidentales, une meilleure compréhension serait nécessaire. Et la clé, c’est d’établir un dialogue constructif, comme ici à Beijing. »

 

Pour le sinologue et philosophe allemand Dr. Ole Doering, cofondateur du think tank Institute for Global Health à Berlin, la volonté de se réunir pour établir un dialogue reste le fondement de toute forme de compréhension interculturelle. « Que les hommes discutent ensemble plutôt que de se battre, qu’ils essaient de se comprendre mutuellement, est la condition sine qua non. Il s’agit toujours d’un processus, mais nous devons d’abord nous respecter les uns les autres avant de pouvoir apprendre à nous connaître. Et une fois que l’on se connaît mieux, nous comprenons ce dont nous avons besoin et comment nous pouvons travailler ensemble. Ensuite, le reste vient naturellement », affirme le chercheur.

 

Pour l’heure, le monde a une chance énorme : « Nous avons aujourd'hui la possibilité de faire quelque chose que nous n'avons pas fait au cours des 200 dernières années, à savoir de pouvoir faire connaître notre civilisation aux autres et de pouvoir leur faire comprendre notre système de référence et nos expériences afin qu'ils sachent d'où nous venons et qui nous sommes, et de nous demander en même temps qui est notre interlocuteur. »

 

« Et la dernière fois que de telles conditions préalables à une véritable compréhension culturelle entre la Chine et l’Europe ont été réunies remonte à la période qui a suivi le voyage du jésuite italien Matteo Ricci en Chine au XVIe siècle », explique le sinologue allemand.

 

« Avec son collègue chinois Xu Guangqi, Ricci a développé la théorie de l’accommodation qui part du principe que tous les êtres humains, en tant qu’êtres doués de raison, possèdent une base commune qui, en principe, rend la compréhension possible. Il faut simplement se donner le temps de s’habituer à l’autre. » Que chaque culture s’organise à sa façon et observe des rites qui lui sont propres ou repose sur des structures formelles très différentes n’est en rien incompatible avec la compréhension mutuelle.

 

« Avant la grande rupture provoquée par les guerres de l’Opium au XIXe siècle, nous avions la possibilité d’apprendre à nous connaître. Mais à cette époque-là, nous n’avons pas saisi cette opportunité. Aujourd’hui, pour la toute première fois, cette possibilité s’offre de nouveau à nous. J’espère que cette fois-ci, nous ne passerons pas à côté », confie Doering.

 

Mais pour cela, un changement de mentalité est nécessaire en Occident, souligne-t-il : « Pour beaucoup d’Européens, le gagnant-gagnant fonctionne uniquement dans le cadre de leur propre zone de confort, c’est-à-dire le monde transatlantique qui correspond au bloc ouest de la Guerre Froide, un cadre qui, évidemment, n’existe plus depuis longtemps. » Cela montre que l’Europe continue de penser comme au XIXe siècle. « Aux États-Unis, c’est même la mentalité du XVIIIe siècle qui continue de dominer. Les Chinois, en revanche, ont déjà adopté la façon de penser du XXIe siècle et ne cessent de découvrir de nouvelles voies de développement », explique le sinologue allemand.

 

Doering espère que la partie européenne prendra plus d’engagements, en particulier dans le cadre de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route ». « L’Europe ne doit pas contempler passivement la construction de “ la Ceinture et la Route ”, ou encore la critiquer. Au contraire, nous devons voir cette initiative comme un grand projet de la mondialisation et y contribuer activement », affirme-t-il.

 

Et là aussi, la conférence de Beijing peut selon lui apporter un nouvel élan. « Dans son discours inaugural à la cérémonie d’ouverture, Xi Jinping a trouvé les mots justes pour inciter tout le monde à concevoir l’initiative “ la Ceinture et la Route ” comme une approche constructive permettant de rapprocher les êtres humains. À cet égard, la Conférence sur le dialogue des civilisations asiatiques est un bon point de départ pour que les choses bougent encore plus à l’avenir », affirme Doering.

 

 

Par VERENA MENZEL

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Source:La Chine au Présent