Huawei promet de protéger les droits de ses utilisateurs

Le département américain du Commerce va permettre à Huawei Technologies Co Ltd d’acheter des produits de fabrication américaine afin de maintenir les réseaux existants et de fournir des mises à jour logicielles aux appareils Huawei existants.

Une licence temporaire a été accordée à Huawei pour 90 jours.

Beijing soutient la position de l'entreprise après la confirmation des restrictions d'accès par Google

Huawei a annoncé lundi qu'elle continuerait à fournir des mises à jour de sécurité et des services après-vente pour tous ses produits smartphones et tablettes, couvrant ainsi ceux déjà vendus et en stock dans le monde.

Cette annonce intervient après que Google a annoncé lundi avoir limité l'accès de Huawei aux mises à jour de son système d'exploitation Android et de certains de ses services mobiles, conformément aux restrictions imposées par le gouvernement américain à l'entreprise de technologie chinoise.

Huawei a déclaré dans un communiqué qu’« en tant que l'un des principaux partenaires mondiaux d'Android, nous avons travaillé en étroite collaboration avec leur plateforme en open source pour développer un écosystème bénéficiant à la fois aux utilisateurs et au secteur ».

« Nous allons continuer à construire un écosystème logiciel sûr et durable, afin de fournir la meilleure expérience à tous les utilisateurs du monde », a affirmé la société chinoise.

En réponse à la suspension partielle de l'activité de Google avec Huawei, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a déclaré lundi : « Nous allons suivre de près la situation. La Chine soutient la défense des entreprises chinoises et de leurs droits légitimes via des moyens légaux ».

La décision de Google a été prise en conformité avec celle du département américain du Commerce, qui a interdit à Huawei d’acheter des technologies américaines sans l’approbation spéciale du gouvernement. Les Etats-Unis affirment que Huawei fait peser des risques sur la sécurité nationale, une accusation que Huawei a qualifié de sans fondement.

Google a annoncé que la prochaine version des smartphones Huawei hors de Chine perdrait l'accès aux applications et services populaires tels que le Google Play Store et Gmail, précisant cependant que Google Play et les fonctionnalités de sécurité de Google Play Protect seraient conservés sur les appareils Huawei existants.

Les appareils Huawei peuvent également accéder à la version du système d'exploitation Android disponible via la licence open source, qui est gratuite pour ceux qui le souhaitent, a ajouté Google.

Wang Yanhui, secrétaire général de la Mobile China Alliance, une association de vendeurs chinois de smartphones, a déclaré que cette décision aurait un impact limité sur les utilisateurs actuels de smartphones Huawei, mais a ajouté que « cela poserait un défi pour les smartphones Huawei à l'étranger si le problème ne peut pas être résolu dans les temps ».

« En outre, cette décision est un avertissement à tous les fabricants mondiaux de smartphones qu'ils doivent disposer d'alternatives au système d'exploitation Android, ce qui pourrait menacer la domination de Google dans ce secteur », a avancé M. Wang.

En tant que deuxième constructeur mondial de smartphones, Huawei a livré l'année dernière plus de 200 millions d’appareils dans le monde, dont la moitié à destination de marchés étrangers.

En mars, Yu Chengdong, PDG du groupe grand public de Huawei, a indiqué que la société avait préparé un système d'exploitation mobile auto-développé pour faire face à un tel scénario.

Outre le défi logiciel posé par Google, des fabricants de puces américains, dont Qualcomm et Intel, auraient également cessé de fournir des produits à Huawei, a rapporté Bloomberg. Les représentants de ces entreprises n'ont pas immédiatement commenté cette affirmation.

Jia Mo, analyste chez Canalys, une société d’études de marché basée à Singapour, a déclaré que l’interdiction imposée par les Etats-Unis pourrait porter préjudice aux entreprises américaines, qui dépendent de plus en plus du marché chinois pour leur croissance.

Certaines sociétés américaines de semi-conducteurs, telles que Qorvo, tirent environ 10% de leurs revenus de Huawei, selon un rapport de la société de services financiers Crédit Suisse.