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Alors que le président chinois Xi Jinping doit arriver à Rome jeudi après-midi pour entamer une visite officielle en Italie, les Chinois d'outre-mer en Italie, les entreprises chinoises et la société italienne dans son ensemble ont fait part de leurs attentes concernant les accords que les deux pays vont signer, et s’engagent à contribuer davantage au renforcement des relations bilatérales.
Au cours de sa visite en Italie, M. Xi s'entretiendra avec le président italien Sergio Mattarella et le premier ministre Giuseppe Conte, et rencontrera les présidents du Sénat de la République et de la Chambre des députés italienne. Ils devraient procéder à des échanges de vues approfondis sur les relations sino-italiennes et sino-européennes, ainsi que sur des questions internationales et régionales d'intérêt commun. MM. Xi et Conte assisteront également à la signature de documents de coopération intergouvernementale et d'accords commerciaux.
L’Italie et la Chine devraient très probablement signer un mémorandum d’entente sur l’initiative de « La Ceinture et la Route » au cours de la visite de M. Xi, faisant de l’Italie le premier pays du G7 à signer un tel accord et témoignant de l’enthousiasme et de l’ouverture de Rome à l’égard de cette initiative.
M. Conte a déclaré mardi qu'une coopération plus étroite avec la Chine dans le cadre de « La ceinture et la Route » était conforme aux intérêts nationaux de l'Italie, a rapporté mercredi l'agence de presse Xinhua. « Notre objectif économique et commercial [vis-à-vis de ‘La Ceinture et la Route’] et vis-à-vis de la Chine est tout à fait légitime et justifié au regard de nos intérêts nationaux », a souligné M. Conte devant les députés avant un sommet de l’UE qui se déroulera jeudi et vendredi, selon Xinhua. Pour le premier ministre italien, « notre péninsule, nos ports et nos plateformes commerciales ne seront pas contournés… mais bénéficieront des avantages économiques » créés par les routes commerciales de « La Ceinture et la Route » de la Chine.
Chen Zhengxi, président de l'Association générale des sociétés commerciales chinoises en Italie, a déclaré jeudi au Global Times que le fait de se joindre à « La Ceinture et la Route » aurait un impact profond sur le développement futur de l'Italie. La décision des dirigeants italiens doit reposer sur une compréhension globale et objective de l'initiative, a noté M. Chen. Depuis sa création il y a six ans, l’initiative de « La Ceinture et la Route » est devenue la plus grande plateforme de coopération mondiale, a-t-il ajouté. « De plus en plus de pays et d'organisations internationales ont signé des documents de coopération pour construire conjointement cette initiative, montrant ainsi que de plus en plus de personnes réalisent que ‘La Ceinture et la Route’ n'est en aucun cas un instrument de géopolitique, mais une opportunité de développement commun. » Selon lui, les Italiens qui sont allés en Chine et comprennent vraiment l'initiative en ont fait l'éloge, et affirmé qu'elle apporterait « des opportunités gagnant-gagnant à tous les pays participants ».
Les doutes et les incompréhensions proviennent d'informations asymétriques, a néanmoins estimé M. Chen. Les Chinois d'outre-mer ont toujours eu pour tâche essentielle de faire connaître le concept de développement de la Chine et de parler de la réalité chinoise à la population italienne, a-t-il déclaré.
Les milieux d'affaires chinois à l’étranger sont déterminés à importer en Chine des produits de la mode ainsi que des produits agricoles italiens, et à promouvoir les produits chinois d'usage courant en Italie.
Zhang Jindong, président du groupe Suning, le plus grand détaillant avec une approche intégrée de Chine en termes de chiffre d'affaires, a déclaré au Global Times que le protocole d'entente offrira d'énormes possibilités et une grande marge de manœuvre au développement des entreprises privées en Italie et dans toute l'Europe. « Nous espérons que les progrès continus de ‘La Ceinture et la Route’ créeront un environnement commercial international plus ouvert et permettront de promulguer davantage de politiques préférentielles afin de renforcer les échanges économiques et commerciaux entre les entreprises des deux pays », a déclaré M. Zhang.
Un haut responsable du groupe Suning Holding fait d’ailleurs partie de la délégation accompagnant M. Xi en Italie. M. Zhang a fait savoir que la société contribuerait à promouvoir davantage de produits fabriqués et conçus en Chine en Italie, afin que les consommateurs italiens puissent ressentir l’attrait des marques chinoises. « Lors de la première édition de la Foire internationale des importations de Chine l'année dernière, les commandes de l’étranger ont atteint 15 milliards d'euros (17 milliards de dollars), dont plus de 5 milliards d'euros en provenance d'Italie », a noté M. Zhang. La société prévoit d'introduire 150 marques italiennes en Chine en 2019, a-t-il souligné.
Opportunités et avantages
Les échanges commerciaux entre la Chine et l'Italie ont atteint un niveau record de 54,2 milliards de dollars en 2018, et le volume entre la Chine et la France a dépassé la barre des 60 milliards de dollars.
Les médias étrangers ont cherché à savoir si l'Italie était prête à ouvrir ses ports aux investissements chinois dans le cadre de l'initiative de « La Ceinture et la Route ».
Un article signé par M. Xi dans le grand quotidien italien Corriere della Sera avant sa visite d'Etat indiquait que « nos deux pays pourraient exploiter pleinement leur potentiel de coopération dans les domaines portuaire, logistique, de la construction navale et des transports ».
Zeno D'Agostino, président d'Assoporti, l'association des ports italiens, a déclaré au Global Times que « La Ceinture et la Route » offrira de nouvelles opportunités au développement des ports italiens. « Le meilleur moyen de favoriser le développement économique futur de l'Italie est d’exploiter vigoureusement le potentiel de l'économie maritime. La coopération excellente entre l'Italie et la Chine dans le port de Vado est un bon exemple. L'Italie devrait saisir l'occasion de mieux s'aligner sur ‘La Ceinture et la Route’ », a-t-il remarqué.
En 2016, le géant chinois du secteur portuaire, Cosco Shipping Ports, avait acquis une participation de 40 % pour 53 millions d'euros (58,3 millions de dollars) dans APM Terminals (de la société Vado Holdings), qui exploite le Vado Reefer Terminal du port de Vado, en Italie.
Le débarcadère de Vado est conçu pour être un terminal à conteneurs semi-automatisé et le port, situé à la pointe nord de la côte Adriatique, est le premier parmi les ports du nord de l'Italie à pouvoir accueillir des porte-conteneurs de très grande taille sans aucune restriction physique.
Le directeur de Vado Holdings, M. Bruno, a déclaré que le projet était achevé à hauteur d’environ 80 % et que le premier poste de chargement devrait être opérationnel d'ici la fin de 2019.
Un autre responsable a déclaré que les équipements de premier ordre et les systèmes d'exploitation fournis par les entreprises chinoises avaient apporté un soutien technique fort à la construction du premier quai automatisé en Italie. Lorsqu'il sera pleinement opérationnel, le nouveau terminal générera près de 400 emplois locaux.
Depuis le début de la coopération entre la Chine et l’Italie, l’exploitation du terminal de Vado s’est sans cesse améliorée, a déclaré ce responsable. En 2018, les bénéfices ont augmenté de 16 %, a-t-il noté. « La construction de ‘La Ceinture et la Route’ a renforcé la connectivité des pays le long des routes et favorisé le développement socio-économique local », a-t-il souligné. Il estime de plus que le port de Vado pourrait jouer un rôle plus important dans « La Ceinture et la Route » à l'avenir.
Source:french.china.org.cn |