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Les hôpitaux de Beijing utiliseront la technologie de reconnaissance faciale pour lutter contre les inscriptions frauduleuses

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 02. 2019 | Mots clés : hôpitaux de Beijing u,reconnaissance faciale



Beijing fera bientôt appel à la technologie de reconnaissance faciale pour éliminer la vente illégale de consultations dans les hôpitaux. Les coupables de fraude seront placés en détention et leur note de crédit social sera abaissée, a annoncé l’autorité municipale de la santé vendredi.

La Commission municipale de la santé a indiqué qu’une trentaine d’hôpitaux ont intégré à leur base de données de reconnaissance faciale les informations visuelles de 2 100 suspects de fraude.

Les suspects, qui pour la plupart se sont déjà vu infliger des amendes par la police, seront reconnus à l’aide de leur photographie et de leur numéro de carte d’identité dans la base de données. Ils seront surveillés dès leur entrée dans un hôpital.

Les autorités municipales ont annoncé que la commission prendrait des mesures fortes cette année et publierait les noms des fraudeurs. Ils ne pourront alors plus prendre le train à grande vitesse ou l’avion, créer une entreprise ou solliciter un prêt bancaire.

Plus de 900 fraudeurs ont été arrêtés l’an dernier dans le cadre d’une campagne de répression menée dans toute la ville. La commission coopère avec le bureau de la sécurité publique pour mieux identifier les fraudeurs, et la nouvelle technologie déclenchera une alerte dès l’entrée d’un suspect dans un hôpital.

Les autorités ont aussi renforcé les efforts de lutte contre les inscriptions frauduleuses sur les applications mobiles des hôpitaux en coupant les liens entre les plateformes hospitalières et les applications à but lucratif.

La Chine s’efforce depuis des années d’éliminer les fraudeurs dans les hôpitaux. Ils sont connus sous le nom de huangniu, ou taureaux jaunes. Ils ont pour pratique de réserver de nombreux rendez-vous dans les grands hôpitaux de la ville, ce qui empêche les véritables patients de s’inscrire dans la file d’attente. Ils vendent ensuite illégalement les rendez-vous à des tarifs prohibitifs.

Les patients qui refusent de payer se retrouvent obligés d’attendre longuement avant de pouvoir consulter un médecin, ce qui les met parfois en danger.

Huang Xiaojuan, jeune Pékinoise de trente-deux ans, explique ainsi qu’elle n’a pas obtenu de place dans une maternité réputée de la capitale lorsqu’elle a découvert qu’elle était enceinte l’an dernier. Son mari a fini par céder à un fraudeur sur Internet et par payer 3 000 yuans (447 dollars) pour obtenir un rendez-vous, alors que le prix officiel est d’environ 200 yuans.

« L’escroc a vendu l’inscription à mon mari derrière l’hôpital et lui a dit qu’il pouvait nous obtenir une consultation avec le médecin de notre choix si nous acceptions de payer davantage », raconte-t-elle.

« Ils fonctionnent en groupe et se répartissent les tâches. Certains s’adressent aux patients comme nous, certains sont chargés des relations avec les médecins et d’autres s’occupent de l’argent. Ils recrutent aussi des gens qui font la queue aux guichets d’inscription s’ils ne parviennent pas à obtenir un contact direct avec un médecin. »

En 2016, la police a arrêté douze suspects de vente illégale de rendez-vous hospitaliers à Beijing.

De nombreux établissements ont mis en place leur propre application mobile d’inscription, afin de lutter contre la vente de rendez-vous. Un médecin de l’hôpital de stomatologie de l’Université de Pékin, qui a souhaité garder l’anonymat, explique que les fraudeurs ont quasiment disparu depuis le lancement de l’application, et que la plupart des patients s’inscrivent en ligne.

« Les ressources médicales sont limitées », souligne le médecin. « L’application contribue à rendre le fonctionnement plus juste. De nombreux patients avaient du mal à s’inscrire au guichet. »

Zhang He, avocat du cabinet B&D Law à Beijing, estime que les fraudeurs devraient être passibles de sanctions lourdes et que les hôpitaux devraient renforcer leurs méthodes de gestion pour lutter contre ces pratiques.


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Source:french.china.org.cn