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La Chine célèbre cet événement historique et cherche à promouvoir l'innovation
Il y a quarante ans, en décembre 1978, la Chine a commencé à mettre en œuvre une série de politiques qui ont lancé de nombreuses réformes dans le pays ainsi que son ouverture au monde extérieur. Aujourd'hui, une Chine beaucoup plus prospère et puissante se prépare à célébrer cet événement historique et à poursuivre sa réforme, alors que la pays fait face à une situation mondiale plus compliquée avec de nouveaux défis à surmonter.
Le président chinois Xi Jinping participera mardi matin à Beijing à une conférence célébrant le 40e anniversaire de la réforme et de l'ouverture de la Chine, a rapporté dimanche l'agence de presse Xinhua. M. Xi, également secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président de la Commission militaire centrale, prononcera un discours lors de la conférence qui se tiendra au Grand Palais du Peuple mardi à 10h.
Le 18 décembre 1978, la 3e session plénière du 11e Comité central du PCC s'est ouverte à Beijing. Cette réunion deviendra un tournant décisif dans l’histoire de la Chine, marquant le début de la réforme et de l’ouverture menée par l’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping. Peu de temps après cette réunion, une série de politiques ont été émises et exécutées pour libérer la puissante productivité de la Chine.
Aujourd’hui, la Chine se trouve de nouveau à un tournant historique dans une situation semée de difficultés, ce qui nécessitera une grande sagesse et une grande détermination pour continuer à faire avancer la réforme et l'ouverture, a déclaré Zhang Weiwei, directeur du China Institute à l'Université Fudan. « Mais il y a aussi une grande différence entre 1978 et 2018 ».
Il y a quarante ans, et plus tard immédiatement après l'effondrement de l'Union soviétique et du bloc socialiste d'Europe de l’Est, de nombreux Chinois et même des élites du PCC n'avaient aucune confiance dans le socialisme et pensaient que « le socialisme peut échouer, et échouer complètement », a noté M. Zhang.
Cependant, Deng Xiaoping, dans un discours prononcé trois mois avant l'effondrement de l'Union soviétique, a déclaré que l'histoire était témoin d'un changement important et que cela représentait une grande opportunité pour nous de faire avancer la réforme et l'ouverture et de construire le socialisme à la chinoise, a rappelé M. Zhang, qui était l'interprète anglais de Deng Xiaoping.
La réforme et l'ouverture de la Chine ont en réalité été bien accueillies par les Etats-Unis. Après la troisième session plénière de décembre 1978, la Chine et les Etats-Unis établiraient officiellement des relations diplomatiques le jour du Nouvel An 1979. Les deux pays partageant alors des préoccupations stratégiques vis-à-vis de l’Union soviétique, la coopération entre la Chine et les Etats-Unis était mutuellement bénéfique.
Après la Guerre froide, les relations sino-américaines se sont heurtées à des difficultés suite à la disparition de leur préoccupation commune qu’était l'Union soviétique, mais les deux pays ont continué à travailler ensemble pour stimuler les échanges, et les Etats-Unis souhaitaient également que la Chine rejoigne l'Organisation mondiale du commerce (OMC). En 2007-2008, la Chine a aidé les Etats-Unis à se remettre de la crise financière en achetant une grande quantité d’obligations américaines.
Le succès de la réforme et de l'ouverture au cours des quatre dernières décennies peut être mesuré par le développement stable des relations entre la Chine et le monde extérieur, y compris avec les Etats-Unis. De même, le succès de la Chine a considérablement profité à la communauté internationale, a déclaré au Global Times Diao Daming, expert en études américaines à l'Université Renmin de Chine.
Aujourd’hui, il existe certaines opinions pessimistes selon lesquelles la Chine pourrait perdre face aux Etats-Unis si la guerre commerciale se poursuivait, mais le fait est que la situation actuelle est bien meilleure qu'en 1978, car au moins la force et la capacité de la Chine sont beaucoup plus grandes qu’à cette époque. Il n’y a donc pas lieu d’être pessimiste, a affirmé Zhang Weiwei. « Dans ce cycle, la principale mission de la Chine en matière de réforme et d'ouverture ne consiste pas uniquement à libérer de la productivité, mais également de la créativité ».
Néanmoins, en 2018, les relations sino-américaines sont entrées dans une spirale descendante en raison de la hausse des tensions commerciales et d'une série d'autres mesures bellicistes adoptées par les Etats-Unis lors de la première moitié de l'année. Selon M. Zhang, l'une des principales raisons à ces mesures était que les Etats-Unis craignaient le développement rapide de la Chine dans les domaines de la haute technologie, notamment dans le développement du réseau 5G, de l'intelligence artificielle et du Big Data.
« Bien que la Chine estime que nous pourrions obtenir un résultat gagnant-gagnant, les Etats-Unis pensent que la libération de la créativité chinoise mettra en péril leur hégémonie », a avancé M. Zhang.
Le président Xi Jinping et son homologue états-unien Donald Trump sont parvenus à un accord en marge du sommet du G20 en Argentine il y a deux semaines pour relancer les négociations commerciales et stopper la mise en œuvre de nouveaux tarifs douaniers, mais les différends entre la Chine et les Etats-Unis n’ont pas disparu pour autant. L'arrestation au Canada de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, a créé de nouvelles tensions entre Beijing et Washington.
« Selon son expérience passée de la réforme et de l'ouverture, la Chine devra continuer à faire avancer la réforme économique aussi longtemps qu'elle cherchera à se développer, et la réforme et l'ouverture exigent de bonnes relations avec le monde extérieur, y compris les Etats-Unis, le pays le plus puissant dans le monde », a déclaré M. Diao.
M. Diao a toutefois souligné que la situation actuelle est bien différente qu’il y a 40 ans, alors que « la Chine est déjà entrée au centre de la scène internationale. Son développement, ses décisions et son rôle ont des implications mondiales. Quels que soient les défis à venir, aussi longtemps que la Chine persistera fermement sur sa voie de réforme et d’ouverture, elle ne faillira pas ».
Outre les défis externes tels que l'unilatéralisme et le protectionnisme, ainsi que la pression exercée par les Etats-Unis, la Chine fait également face à de nombreuses difficultés internes pour faire avancer les réformes et l'ouverture.
Des observateurs ont averti que la Chine, soumise à de telles pressions externes, devrait éviter d'être conservatrice ou hostile et ne devrait pas créer de difficultés pour les sociétés étrangères et les investissements étrangers.
M. Zhang a indiqué que, par exemple, la Chine avait déjà le plus grand marché de consommation au monde et que les réformes de ses zones de libre-échange faisaient également face à des défis. « Si le gouvernement pouvait rationaliser son administration dans une mesure quelconque et déléguer des pouvoirs à un niveau inférieur, ce serait crucial ».
Source:french.china.org.cn |