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La province de Yunnan dans le sud-ouest de la Chine envisage de proposer un traitement gratuit à certains résidents étrangers atteints du VIH/SIDA, selon un épidémiologiste chinois.
La province prévoit de réviser ses réglementations sur le contrôle et la prévention du VIH, de façon à ce que les étrangers atteints du VIH/SIDA ayant vécu pendant un certain temps dans le Yunnan et prévoyant de continuer à vivre en Chine - comme ceux ayant fondé un foyer avec un Chinois ou une Chinoise - reçoivent un traitement gratuit, explique Wu Zunyou, l’épidémiologiste en chef du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies.
« Cet amendement est toujours en cours de révision par les autorités. Lorsqu’il deviendra effectif, il aidera à la fois les étrangers et les Chinois face à cette épidémie », a-t-il déclaré en amont de la Journée mondiale contre le SIDA, qui a eu lieu le 1er décembre.
La plupart des étrangers séropositifs en Chine vivent dans des zones frontalières avec le Myanmar et le Vietnam, dont le Yunnan. Selon les autorités de la Santé, le nombre de ces personnes vivant en Chine a augmenté depuis 2010, du fait des échanges transfrontaliers plus fréquents.
« La plupart des étrangers séropositifs au Yunnan ont déjà fondé un foyer avec [une conjointe ou un conjoint] chinois, explique-t-il. Leur proposer un traitement gratuit permettrait également d’aider à protéger la population chinoise locale. »
Un officiel de la Commission de la Santé du Yunnan souhaitant rester anonyme a confirmé la révision de cette réglementation, sans apporter plus de détails.
Selon lui, il y a peu de chances qu’après sa révision, cette réglementation propose le traitement gratuit de tous les étrangers séropositifs dans le Yunnan, souligne-t-il, répondant aux inquiétudes selon lesquelles un nombre importants d’étrangers séropositifs seraient tentés de passer la frontière pour recevoir un traitement gratuit.
« Comment pourrions-nous y faire face ? », ajoute-t-il.
La Commission nationale de la santé affirme que tous les Chinois atteints du VIH/SIDA ont accès à un traitement antiviral gratuit.
L’année dernière, il y avait 2154 étrangers séropositifs déclarés vivant en Chine, contre 660 en 2010, a déclaré Han Mengjie, le directeur du Centre national pour le contrôle et la prévention du SIDA et des MST, le mois dernier lors d’une conférence de presse.
Selon lui, la plupart étaient des toxicomanes ou des personnes vivant avec un conjoint chinois ou une conjointe chinoise dans le Yunnan ou dans la région autonome Zhuang de Guangxi.
D’après les autorités provinciales de la santé, les autorités sanitaires du Yunnan font face à des difficultés croissantes à contenir le VIH/SIDA dans les zones frontalières, du fait d’un nombre croissant d’étrangers entrant sur le territoire chaque année, mais également à cause des conflits armés, notamment au Myanmar.
Cette situation a entraîné une pénurie de talents et de financements, faisant du contrôle et de la prévention du VIH/SIDA dans les zones frontalières une question majeure.
Les autorités d’inspection et de quarantaine pour les entrées et les sorties du territoire dans la province ont réalisé plus de 128 000 tests volontaires du VIH sur les voyageurs entrants et sortants entre janvier et octobre, et détecté 1034 cas d’étrangers séropositifs, ont indiqué les autorités provinciales de la santé dans un communiqué.
Il y avait 12 000 étrangers séropositifs déclarés dans le Yunnan entre 1989 et la fin du mois d’octobre. Parmi eux, plus de 80 % étaient originaires du Myanmar, suivi par le Vietnam et le Laos. Par ailleurs, 62,3 % étaient des hommes et 62,1 % étaient agriculteurs, suivis par ceux impliqués dans le transport de marchandises par voies fluviales ou routières, selon la Commission provinciale.
« Nous avons priorisé les zones frontalières pour lutter contre le VIH/SIDA et la prévalence croissante du VIH a pu être enrayée. L’incidence des nouvelles infections parmi les groupes clés, comme les marins étrangers et les chauffeurs de camions transfrontaliers, continue de décliner », indique le communiqué.
D’après la Commission provinciale de la santé, la province va intensifier la coopération avec les pays voisins dans le domaine du contrôle du VIH/SIDA, incluant la coopération dans l’exécutif. Elle essaiera également de parvenir à un consensus plus grand dans les domaines incluant le contrôle frontalier et l’amélioration de la communication concernant le contrôle et la prévention des maladies infectieuses, ainsi que des lois et des réglementations afférentes.
Source:french.china.org.cn |