Des fonctionnaires et scientifiques chinois s’indignent de l’annonce de création de « bébés génétiquement modifiés »

L’annonce faite lundi par un chercheur chinois a provoqué des débats enflammés dans le monde entier sur le sujet délicat de la modification génétique. He Jiankui, qui travaille à l’Université des sciences et technologies de Chine du Sud, aurait contribué à la création des premiers bébés aux gènes modifiés pour les rendre résistants à une éventuelle infection au virus du sida, le VIH.

Les Principes du code éthique dans la recherche sur les cellules souches d’embryons humains, publiés par le gouvernement chinois en 2003, stipulent que les scientifiques ne sont autorisés à procéder à des modifications génétiques sur les embryons que dans des objectifs de recherche, et que la reproduction in vitro ne doit pas se poursuivre plus de quatorze jours après la date de fertilisation ou de transfert nucléaire de cellules somatiques.

« Nous ne savons pas si cela est vrai ou faux. Si cette expérience a réellement été menée, cela est illégal en Chine », a souligné Xu Nanping, vice-ministre des Sciences et Technologies, lors d’un événement organisé par le Bureau d’information du Conseil d’État mardi 27 novembre.

Les scientifiques et chercheurs de Chine s’opposent strictement à l’utilisation des technologies de modification génétique sur des embryons humains.

La Société chinoise de la génétique et la Société de recherche sur les cellules souches ont déclaré dans un communiqué que He Jiankui avait agi de manière isolée et que son travail « pose d’immenses risques de sûreté pour ses sujets de recherche ».

« Nous estimons que la recherche conduite par He Jiankui est tout à fait contraire à la réglementation chinoise et au consensus atteint par la communauté scientifique internationale », ont souligné les deux organismes dans leur communiqué publié sur Internet.

La Société chinoise des sciences de la vie a signalé mardi par écrit son opposition totale aux recherches menées illégalement sur des bébés génétiquement modifiés et son intention d’ouvrir une enquête et de punir l’institution concernée.