Le protectionnisme a empêché la publication de la déclaration de l'APEC

L’imposition de vues protectionnistes et unilatérales a été la principale raison de l’absence de déclaration commune au terme de la 26e réunion des dirigeants économiques de l’APEC, a déclaré le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi.

Dans une déclaration mise en ligne lundi à l'issue, M. Wang a indiqué que cela était principalement dû au fait que des économies individuelles tenaient à imposer un verbiage à d'autres parties, et que les premières n'acceptaient pas les révisions raisonnables proposées par la Chine et d'autres parties. De telles pratiques étaient insatisfaisantes pour la Chine et de nombreuses autres économies, et n'étaient pas conformes au principe de consensus auquel adhéraient les membres de l'APEC, a-t-il estimé. La décision par la voie du consensus est la valeur et la règle de base de l'APEC, a-t-il souligné, ajoutant que cela était dans l'intérêt commun de toutes les parties concernées et ne pouvait être ni ignoré ni abandonné.

Selon le premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Peter O’Neill, une déclaration du président pour la réunion de l’APEC sera publiée ultérieurement au lieu d’une déclaration acceptée par tous les participants. 

La réunion de l'APEC a été globalement un succès, a ajouté M. Wang, notant que le président Xi Jinping avait proposé à cette occasion les solutions de la Chine répondant aux problèmes mondiaux, qui avaient été largement saluées par toutes les parties.

M. Wang a par ailleurs noté que la Chine respectait la décision de la Papouasie-Nouvelle-Guinée de publier la déclaration du président sur les résultats de la réunion en tant que pays hôte, espérant que ce rapport inclura un résumé du consensus atteint lors de la réunion et exprimera davantage d'énergie positive.

M. O’Neill avait fait savoir plus tôt que le point de désaccord était de savoir si mention de l’Organisation mondiale du commerce et de ses réformes éventuelles devait figurer dans la Déclaration des dirigeants, a rapporté Reuters. « L’APEC n’a aucun mot à dire sur l’Organisation mondiale du commerce, c’est un fait. Ces questions peuvent être soulevées à l'Organisation mondiale du commerce », a-t-il déclaré. M. O'Neill avait ajouté que les 21 économies de l'APEC doivent aspirer à atteindre les Objectifs de Bogor, une série d’objectifs qui avaient été convenus en 1994 à Bogor, en Indonésie, garantissant un commerce et des investissements libres et ouverts dans la région d'ici 2020.

Samedi, le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, a critiqué la Chine pour des différends commerciaux, des investissements dans la région et d'autres questions, dans un discours prononcé lors de la réunion de l'APEC en Papouasie-Nouvelle-Guinée. En réponse à ces remarques, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang, avait fait savoir lundi lors d'un point de presse quotidien qu'il semblait que les Etats-Unis avaient assisté à la réunion de l'APEC avec une grande colère, semant la discorde et gâchant l’atmosphère de la réunion. Il a de plus fait remarquer mardi que la Chine avait fait tout son possible pour promouvoir un consensus et ainsi montré sa sincérité.