Beijing et Manille explore un modèle de développement conjoint pour la paix régionale

Jeudi, la Chine et les Philippines participaient à la troisième rencontre du Mécanisme de consultation bilatérale sur la mer de Chine méridionale, qui se déroulait en Chine. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Kong Xuanyou (à droite sur la photo) et le sous-secrétaire philippin aux Affaires étrangères Enrique Manalo étaient présents, aux côtés de participants représentant de nombreux domaines, incluant la défense nationale, la protection des ressources naturelles et de l’environnement, la pêcherie, les transports, l’énergie ou encore les garde-côtes.

Ce mécanisme a été mis en place au début 2017, afin de remettre le règlement des questions maritimes sur la bonne voie des négociations et de la consultation entre les deux parties. A en juger par la diversité des participants, la coopération bilatérale dans tous les domaines susmentionnés devrait être abordée lors de cette rencontre. Une coopération intégrale entre la Chine et les Philippines permettrait d’ouvrir la voie à la résolution des différends maritimes bilatéraux.

Au cours de ces dernières années, le différend en mer de Chine méridionale a été l’élément central des relations sino-philippines. Les tensions bilatérales ont commencé à s’apaiser, lorsque le président philippin Rodrigo Duterte est arrivé au pouvoir en 2016 et a recherché un rapprochement avec la Chine. Le dirigeant philippin a soutenu la coopération dans les secteurs de l’économie, de la défense et des médias. Il joue également un rôle d’équilibriste entre la Chine et les Etats-Unis. Il y a quelques jours, les Philippines ont fait savoir qu’elles ne participeraient pas aux exercices militaires que les Etats-Unis prévoient de réaliser en mer de Chine méridionale, par égard pour la Chine.

La Chine et les Philippines ont essayé de minimiser leurs différends maritimes et de déployer une feuille de route pour la coopération et l’exploration conjointe de la mer de Chine méridionale. A l’heure actuelle, les deux pays travaillent sur un cadre d’exploration conjointe qui, si elle fait l’objet d’un accord, servirait d’étape préliminaire vers un accord de développement conjoint dans les zones revendiquées par les deux parties.

L’exploration conjointe implique une myriade de complexités légales, et la dynamique géopolitique et régionale doit également être prise en considération.

Longtemps, les pays régionaux ont fait des efforts pour trouver une solution pacifique à leurs différends maritimes. L’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping avait proposé de « mettre de côté les différends et mettre en œuvre un développement conjoint ». Ce principe n’avait cependant pas pu être honoré, du fait des perturbations créées ces dernières années par des forces externes.

Si Beijing et Manille parviennent à le mettre en œuvre, elles pourraient toutefois créer un nouveau modèle permettant à la région de résoudre de manière pacifique les différends en matière de souveraineté et de gérer les conflits et les tensions.

Les règles et les principes établis au cours de ce processus pourront aussi créer les conditions pour une paix durable et préserver la région des interférences externes.