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La Chine et la Russie devraient renforcer leurs liens économiques dans la région russe d’Extrême-Orient grâce à un plan ambitieux du gouvernement fédéral russe visant à attirer davantage d'investissements chinois, notamment dans l'agriculture et l'industrie.
Le gouvernement russe a déployé ces dernières années de nouvelles politiques industrielles pour sa région extrême-orientale, avec notamment la création de Zones économiques spéciales avancées (ZESA), un port de libre-échange et une zone administrative spéciale, où les investisseurs bénéficient de politiques favorables telles que de faibles taxes et des possibilités de location de terrain à bas coût.
Dans le cadre de ce plan, les autorités locales ont accéléré la construction d'un parc industriel à Vladivostok dans le but d'attirer davantage d'investissements étrangers en provenance de Chine, du Japon et de Corée du Sud. Trois entreprises chinoises ont acquis des dizaines de parcelles de terrain dans le parc industriel de Vladivostok, où elles ont l’intention de gérer des entreprises de logistique et de production de fruits de mer.
« Les ressources naturelles abondantes de la Russie ont attiré les investisseurs étrangers dans des secteurs tels que la production de bois, l'agriculture et la pêche, et la politique économique de la Russie pour l'Extrême-Orient a donné un nouvel élan (au commerce) », a déclaré dimanche au Global Times Chen Gang, PDG de la filiale russe de STO Express.
Le président chinois Xi Jinping participera au 4e Forum économique oriental de mardi à mercredi à Vladivostok à l’invitation du président russe Vladimir Poutine, a rapporté vendredi Xinhua.
« C’est un autre événement diplomatique majeur dans les relations sino-russes cette année. Cette visite représente le soutien ferme de la Chine au développement de la Russie et de l’Extrême-Orient russe. Elle stimulera davantage les relations bilatérales sino-russes et renforcera la coopération stratégique régionale et internationale entre les deux pays », a affirmé vendredi le consul général chinois à Vladivostok, Yan Wenbin, dans un entretien avec des médias russes.
La coopération dans davantage de domaines
Outre la coopération économique, la Chine et la Russie coopèrent également dans de nombreux autres domaines, dont les échanges militaires et culturels, a indiqué M. Yan, notant que la Chine avait envoyé des troupes en Russie pour des exercices militaires et les Jeux internationaux des armées.
Le dernier exemple de coopération militaire de haut niveau entre la Chine et la Russie est le large exercice militaire Vostok-2018, aussi appelé East-2018, un exercice militaire russe à grande échelle qui se déroulera de mardi à samedi à travers la Sibérie et l'Extrême-Orient russe.
Selon le site Internet du ministère chinois de la Défense, 3200 soldats chinois, plus de 900 véhicules blindés et plus de 30 aéronefs à voilure fixe et hélicoptères en provenance de Chine participeront le 20 août aux exercices militaires en Russie.
Sur le plan culturel, de nombreuses troupes d'art chinoises se sont rendues en Russie au cours des dernières années, notamment des troupes de la China National Peking Opera Company (Compagnie nationale chinoise de l’opéra de Pékin) et du Ballet national de Chine, a indiqué M. Yan.
Coopérer sur les fèves de soja
Dans un contexte de frictions commerciales sino-américaines encore fortes, la Chine et la Russie trouveront de nouvelles opportunités dans différents secteurs, notamment dans l'agriculture, a déclaré lundi au Global Times Ma Youjun, directeur de l'Institut russe de l'Académie des sciences sociales du Heilongjiang.
« La Chine doit réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de soja américain, et le renforcement de la coopération agricole avec la région russe d’Extrême-Orient est très prometteur », a indiqué M. Ma.
Les entreprises chinoises semblent tirer parti du grand potentiel du secteur agricole russe. Le gouvernement de la province chinoise du Liaoning (nord-est) devrait signer un accord avec la filiale russe de STO Express durant le forum afin de faciliter davantage le transport de céréales entre les deux pays.
La Russie a proposé de louer à la Chine près d’un million d’hectares de terres pour des projets de développement agricole et plusieurs investisseurs chinois ont semblé enthousiastes, ont rapporté des médias en avril.
« Nous discutons avec le gouvernement fédéral russe pour voir si nous pourrions exploiter un peu plus de 600 000 hectares dans le cadre de ce plan de développement, avec une production de soja estimée de 2 millions à 2,5 millions de tonnes chaque année », a fait savoir M. Chen.
Des défis persistent
Le développement de l'Extrême-Orient russe a été lent au cours des dernières décennies, avec une population peu nombreuse et des incitations à l'investissement faibles.
Cependant, dans le cadre de la politique extrême-orientale du gouvernement fédéral, davantage d'investissements chinois ont afflué dans la région et ont remodelé les perspectives de croissance locale.
« J'ai vécu dans cette région toute ma vie et je vois comment le développement est en train de se mettre en place », a déclaré Konstantin Gurkovich, vice-directeur du constructeur automobile local Yubo-Sumotori Works Co, à Vladivostok.
Pourtant, certains investisseurs chinois sont toujours confrontés à des goulets d’étranglement, car les conditions d’infrastructure doivent être améliorées et les coûts de transport entre les villes du nord-est de la Chine et Vladivostok sont encore très élevés, a déploré Wang Xiaodong, un entrepreneur de la province chinoise du Jilin (nord-est), lors d‘un entretien lundi avec le Global Times.
Source:french.china.org.cn |