Hausse des cas de fraude et d’escroquerie en Chine

Selon des données de la Cour populaire suprême (CPS), la Chine a connu une forte augmentation des cas de fraude sur Internet et dans les télécommunications au cours des deux dernières années, les arnaqueurs utilisant de plus en plus les applications de messagerie instantanée et des technologies illégales pour escroquer les citoyens.

Un rapport publié lundi par la plateforme de services de données de la justice chinoise de la CPS indique que le nombre de cas de fraude en ligne et dans les télécommunications traités par les tribunaux chinois en 2017 a augmenté de plus de 70% par rapport à l’année précédente.

Le rapport ne comprend cependant pas de chiffres exacts sur le nombre de cas entendus en 2016 et 2017.

« Non content d’escroquer des gens avec des appels ou des textos, les arnaqueurs ont commencé à utiliser WeChat et des logiciels illégaux de masquage de numéros pour tromper les victimes », ajoute le rapport.

Ce genre de logiciel téléchargeable permet aux criminels de changer le numéro qui apparaît sur l'écran du téléphone portable du destinataire en celui d'un organe officiel, tel qu'un poste de police, afin de convaincre que l'appel frauduleux est authentique.

« Il est également fréquent de voir des escrocs utiliser des sites de phishing et des chevaux de Troie », précise le rapport.

Le juge Qin Bo, chef adjoint de la division criminelle n°2 du tribunal populaire du district de Haidian, à Beijing, est spécialisé dans les affaires de fraude. Il a confirmé que le nombre d’escroqueries en ligne et dans les télécommunications a augmenté « très rapidement », et a également noté une augmentation des cas de récidive.

En août, M. Qin a entendu une affaire dans laquelle 40 Chinois rapatriés du Kenya en 2016 ont été reconnus coupables de fraude en ligne. Il a indiqué que quatre d'entre eux avaient déjà commis des crimes similaires.

« Ils étaient sous-éduqués et sans emploi avant d’aller à l’étranger », a-t-il déclaré. « Bien qu'ils étaient confrontés à la perspective d’aller en prison, ils ont repris leurs activités criminelles après avoir rencontré des difficultés à trouver un emploi pour améliorer leur vie ».

Le rapport fait écho à l'observation de M. Qin, révélant que 7,19% des escrocs condamnés en 2017 étaient des récidivistes, contre 6,38% l'année précédente.

La plupart des cas de fraude ont été entendus dans les provinces du Fujian, du Guangdong et du Zhejiang, avec une hausse observée dans la province du Henan l’année dernière, ajoute le rapport.