Les effets de la guerre commerciale sur la production chinoise sont « limités »

Les efforts de la Chine pour moderniser son secteur de la production manufacturière sont entièrement intégrés et ouverts, et les différends commerciaux actuels sino-américains ont un « impact limité » sur son économie industrielle largement diversifiée, a indiqué mardi le plus haut régulateur industriel du pays.

Huang Libin, le porte-parole du ministère de l’Industrie et des technologies de l’information (MITI), a indiqué que la stratégie de la Chine pour mettre à niveau son industrie manufacturière était basée sur une philosophie d’ouverture et de coopération gagnant-gagnant, « absolument conforme avec les pratiques internationales ».

« Nous allons renforcer nos efforts pour faire de la Chine une puissance manufacturière avancée... et nous accueillons sincèrement les entreprises étrangères pour qu’elles prennent part à ces efforts », a-t-il souligné.

Le porte-parole a indiqué que le différend commercial avec les Etats-Unis ne ferait pas dérailler la croissance industrielle de la Chine.

L’économie est en train de réduire sa dépendance aux exportations et les entreprises locales renforcent leur puissance dans les technologies fondamentales. Il y a trois ans, les exportations de produits industriels représentaient encore plus de 20 % de la production industrielle totale de la Chine. Mais l’année dernière, ce taux a chuté à environ 10 %, selon le ministère.

« Même si certaines entreprises ont indiqué que leurs clients américains avaient demandé à suspendre leurs commandes et les expéditions [de marchandises], ces cas ne sont pas courants. Le différend commercial, de manière générale, n’a pas eu d’impact négatif sur le premier semestre de l’année », a déclaré Huang Libin.

Au cours des six premiers mois de l’année, la production industrielle - un indicateur économique important - a enregistré une croissance de 6,7 % en glissement annuel, maintenant une dynamique de croissance stable, plus rapide que les prévisions du ministère.

« La Chine possède des chaînes industrielles complètes en matière de production manufacturière et elle est équipée d’ouvriers techniques de haute-qualité. La structure industrielle mondiale existante ne changera pas non plus à court terme, ce qui aidera à réduire les incertitudes », a souligné le porte-parole.

Ces commentaires font suite à l’évocation de la part des Etats-Unis d’imposer des droits de douane supplémentaires sur 200 milliards de dollars (171 milliards d’euros) de marchandises importées depuis la Chine. Ce mois-ci, les Etats-Unis ont déjà rajouté 25 % de droits de douane supplémentaires sur 34 milliards de dollars de marchandises importées depuis la Chine. La Chine n’a pas eu d’autres choix que de prendre des mesures de représailles, avec une augmentation des droits de douane sur une valeur similaire de marchandises importées depuis les Etats-Unis, ont indiqué les autorités.

Même si les Etats-Unis mettent en œuvre l’ensemble des droits de douane sur les valeurs combinées de 200 milliards et 34 milliards de dollars, l’impact sur la production industrielle complète de la Chine sera limité et sous contrôle, affirme Zhu Sendi, le président du Comité d’experts de la Fédération des industries mécaniques de Chine.

« Les Etats-Unis ont lancé ce conflit commercial en se basant sur des accusations, selon lesquelles la Chine a créé un terrain de jeu inéquitable pour les entreprises étrangères. En réalité, les entreprises internationales ont largement profité de nos investissements diversifiés dans la production intelligente », explique ce dernier.

Les entreprises chinoises déploient par exemple des machines hautement automatisées sur les lignes d’assemblage. La part de marché locale combinée des fabricants étrangers de robots - incluant le groupe suisse ABB et la société japonaise Fanuc - est passée de 67,3 % en 2016 à 73,2 % en 2017, ajoute Zhu Sendi.

Qu Xianming est un membre du Comité de conseil sur la stratégie manufacturière nationale, qui conseille le gouvernement central sur les politiques manufacturières. Celui-ci explique que lors de la rédaction de la stratégie manufacturière de la Chine, le Comité a fréquemment consulté le projet de Partenariat manufacturier avancé (AMP pour Advanced Manufacturing Partnership) du gouvernement américain.

Selon lui, « la définition des objectifs industriels et l’utilisation de petites quantités d’argent pour guider les investissements étrangers sont des pratiques internationales courantes utilisées par de nombreux pays. »