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Des écoles publiques embauchent des entraîneurs étrangers pour faire de la Chine une puissance mondiale du football d’ici 2050

French.china.org.cn | Mis à jour le 13. 07. 2018 | Mots clés : football

Kevin McGoldrick, un entraîneur de football anglais, entraîne des étudiants du lycée affilié à l’Université de Shanxi, à Taiyuan, dans la province septentrionale de Shanxi.

En Chine, des établissements d’enseignement primaire et secondaire se sont mis à embaucher des entraîneurs de football étrangers, alors que le pays s’efforce de créer un « terrain fertile » pour ce sport.

L’objectif ultime est que la Chine devienne une puissance mondiale du football d’ici 2050. Pour y parvenir, les hautes autorités de l’éducation ont initié il y a trois ans un projet consistant à recruter davantage d’entraîneurs étrangers.

Les jeunes Chinois ont accueilli avec enthousiasme ces entraîneurs venus d’ailleurs, qui ont apporté de nouvelles idées pour les entraînements. Dans le même temps, les experts appellent également la Chine et les pays étrangers à s’assurer de la qualité des entraîneurs.

Des idées nouvelles

Les entraîneurs de football de la République tchèque ont sélectionné de jeunes joueurs parmi 600 candidats de CP et CE1 à l’école primaire Meili de Jiaxing, dans la province de Zhejiang, indiquait le 5 juillet le Jiaxing Daily. Après plusieurs séries de tests, un total de 40 garçons et filles ont été choisis pour être entraînés par les entraîneurs tchèques au cours des vacances d’été.

Le 21 juin, le Bureau de la culture et des sports du district de Xiuzhou, la ville de Jiaxing et la Fédération tchèque de football (FACA) ont signé un accord de coopération.

Selon cet accord, les entraîneurs tchèques travailleront chaque été dans les écoles locales avec les jeunes joueurs et la FACA formera les entraîneurs chinois.

En mars 2017, le ministère de l’Education a renouvelé son projet de soutien aux entraîneurs étrangers dans les écoles publiques, qui avait été initié en 2015, selon un communiqué publié sur son site internet.

Même si le ministère a déclaré qu’il ne sponsoriserait que deux ou trois entraîneurs par an dans chaque région provinciale chinoise, les autorités locales ont employé par elles-mêmes un nombre bien plus important d’entraîneurs étrangers.

Les entraîneurs allemands travailleront dans dix écoles du district de Mentougou à Beijing dans les prochains mois, avait indiqué en avril le Beijing Youth Daily.

Des entraîneurs de clubs professionnels de premier rang ont également été engagés.

Nanjing, dans la province orientale chinoise de Jiangsu, a accueilli deux entraîneurs du club italien de l’Inter Milan en novembre 2015. Le club anglais de Liverpool a également signé un accord pour aider à pourvoir en entraîneurs dix écoles de Kunming, dans la province de Yunnan (sud-ouest).

« Ce projet est bénéfique, explique Wang Dazhao, un commentateur sportif basé à Beijing. Les étudiants, les entraîneurs et les professeurs d’EPS peuvent acquérir de nouvelles idées et de nouveaux moyens d’entraînement grâce aux entraîneurs étrangers. »

Les entraîneurs étrangers qu’il a rencontrés « encouragent beaucoup les enfants » et ont une véritable passion pour le football. « Ils ne considèrent pas l’entraînement comme du travail, mais comme un hobby qu’ils apprécient. […] Un grand nombre d’entre eux pourraient faire les entraînements en chinois après plusieurs années passées en Chine », explique-t-il.

Jone, un jeune joueur originaire de Beijing, raconte qu’il a eu une bonne expérience avec son entraîneur portugais.

Pour Wang Dazhao, le football ne sert pas en premier lieu à réaliser des accomplissements ou à gagner de l’argent, mais constitue plutôt un moyen pour communiquer avec les autres et développer son corps et sa personnalité.

La Chine a lancé un programme de réforme du football en 2015 et dévoilé une feuille de route ambitieuse en avril 2016. L’objectif est que 50 millions de Chinois jouent au football d’ici la fin de cette décennie.

Besoin de grands talents

Cependant, tous les programmes d’ « importation » d’entraîneurs étrangers ne se déroulent pas sans accroc.

« Nous n’avons pas observé de véritable effet sur notre école et nous avons décidé de ne pas faire de demandes pour plus [d’entraîneurs étrangers] cette année », explique Mme Xia, une employée du collège de Hainan à Haikou, dans la province méridionale chinoise de Hainan.

En 2016, un entraîneur de 25 ans originaire du Royaume-Uni a été assigné à l’école.

« J’ai vu son CV. Il était diplômé de l’école de police... ce n’était pas un entraîneur professionnel. Il ne pouvait entraîner que les équipes de football de l’école, mais il était incapable de donner des cours d’éducation physique à la plupart des élèves », explique-t-elle.

D’après une déclaration conjointe publiée par le ministère de l’Education et l’Administration nationale des affaires des experts étrangers (ANAEE) en février 2018, l’embauche d’entraîneurs étrangers de haute qualité coûte chaque année 335000 yuans (43000 €) pour les entraîneurs provenant des pays européens et 470000 yuans pour ceux d’Amérique latine.

Les entraîneurs devraient être âgés de 22 à 55 ans et avoir une licence C d’entraîneur de l’Union des associations européennes de football (UEFA) ou des qualifications équivalentes.

« La Chine et les pays étrangers doivent avoir des normes dans la sélection des entraîneurs par le bais des accords, afin de s’assurer de leur qualité », note Wang Dazhao.

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Source:french.china.org.cn