L’atterrissage récent d’un bombardier des forces aériennes de l’Armée populaire de libération (APL) sur une île en mer de Chine méridionale fait partie d’un entraînement normal et ne devrait pas être sur-interprété, a indiqué lundi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang.

Celui-ci fit cette remarque, alors qu’il lui était demandé de commenter la réaction des Etats-Unis et des Philippines aux exercices militaires chinois.

Selon l’agence Associated Press, le lieutenant-colonel Christopher Logan, porte-parole du Pentagone, avait déclaré: « La militarisation continue [de la Chine] sur des éléments contentieux en mer de Chine méridionale sert uniquement à renforcer les tensions et à déstabiliser la région. »

Lu Kang a condamné ces commentaires, affirmant que cet exercice d’entraînement ne constituait pas ce que les Etats-Unis appellent une « militarisation »: « Les îles en mer de Chine méridionale sont le territoire de la Chine. Cet entraînement est un exercice normal réalisé par l’armée chinoise. Il n’est pas nécessaire que d’autres parties en fassent une interprétation excessive. »

« [Ces exercices] sont totalement différents par nature que le comportement, qui consiste à mener ses propres navires et ses avions sur de très longues distances, jusqu’en mer de Chine méridionale, constituant une menace pour les pays régionaux », a-t-il souligné.

Selon un communiqué de l’armée de l’air chinoise publié vendredi dernier, différents types de bombardiers, dont un nombre non-spécifié de H-6K, ont décollé du sud de la Chine et réalisé une frappe simulée avant d’atterrir sur une île en mer de Chine méridionale.

Lundi, le Département des affaires étrangères des Philippines a déclaré « suivre de très près les développement » en mer de Chine méridionale et « prendre les actions diplomatiques appropriées et nécessaires », sans toutefois nommer la Chine.

Les Etats-Unis ont détaché des navires et des avions militaires en mer de Chine méridionale depuis des années.

D’après l’agence Reuters, qui cite l’armée de l’air américaine, les bombardiers américains B-52 effectuaient à la fin du mois d’avril dernier des exercices d’entraînement à proximité de la mer de Chine méridionale. Cette nouvelle est survenue moins d’un mois après l’envoi par les Etats-Unis de leur porte-avions USS Theodore Roosevelt en mer de Chine méridionale.

Les pays doivent s’habituer à l’entraînement de la Chine sur son propre territoire, estime Teng Jianqun, un chercheur de l’Institut des études internationales de Chine. Un tel entraînement, conforme aux lois internationales et ne menaçant pas la sécurité d’autres pays, ne constitue pas une « militarisation », explique-t-il.

Par ailleurs, les Etats-Unis devraient arrêter de « pointer du doigt » ce genre d’entraînement, car cela n’altérera pas la détermination de la Chine à sauvegarder son territoire.