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Une décision imposée à la Chine par la France il y a 100 ans joue aujourd’hui un rôle majeur

French.china.org.cn | Mis à jour le 09. 02. 2018 | Mots clés : décision,Chine,France

Aux yeux de la majorité des Chinois, le territoire chinois n’est situé qu’en Asie.

 

La majorité des Chinois l‘ignore, mais il existe en Norvège un endroit où ils peuvent se rendre et séjourner en liberté sans avoir besoin de visa ou d’autorisation particulière.

 

Il s’agit de l’archipel du Svalbard, situé dans le cercle polaire arctique, à l’extrémité de l’Europe.

 

Entouré par la mer de Barents, la mer du Groenland et l’océan Arctique, l’archipel du Svalbard est le camp de base pour la découverte géographique du Pôle Nord depuis 2 ou 3 siècles.

 

New Alesund, situé dans l’archipel du Svalbard, est l’un des points de départ de la recherche scientifique au Pôle Nord.

 

La Chine est un nouvel arrivant dans l’exploration polaire. Elle a fait un pas historique dans ce domaine à partir des années 1980, période où elle a lancé sa politique de réforme et d’ouverture. La Chine a successivement construit la station de Changcheng (Grande Muraille) et celle de Zhongshan sur le continent antarctique avant d’arriver au Pôle Nord.

 

Aux environs de l’an 2000, le brise-glace chinois Xuelong est parti à deux reprises effectuer des missions scientifiques au Pôle Nord, où il a recueilli quantité de données et de documents lui permettant de mieux connaître l’Arctique.

 

Cependant, n’ayant jamais eu un point d’appui fixe au Pôle Nord, la Chine n’était pas en mesure de mener des recherches à long terme. C’est grâce à un traité signé il y a presque cent ans que la Chine a réussi à obtenir le droit de construire une station, celle de Huanghe, dans l’archipel du Svalbard.

 

Le droit de construire une station scientifique par la Chine dans l’archipel du Svalbard a été obtenu à travers un traité signé par le gouvernement central chinois de la période Beiyang il y a presque cent ans.

 

Alors que la Chine était en plein chaos au début du 20e siècle, la France a envoyé en 1925 un représentant pour rendre visite à Duan Qirui, homme au pouvoir dans le gouvernement provisoire de la République de Chine entre 1924 et 1926, afin qu’il fasse signer le traité concerné par un représentant et que la Chine reconnaisse le document.

 

Duan Qirui, dans l’obligation de ménager la susceptibilité du représentant français, a envoyé à la légère quelqu’un signer le Traité, mais la signature du document n’a jamais été rappelée, car le Traité n’avait aucun rôle à jouer pour la Chine de cette époque. Etant donné que l’existence même de la population était gravement menacée à ce moment-là, personne ne souhaitait voyager à cet endroit, encore moins y mener des expériences scientifiques.

 

On peut ainsi dire que Duan Qirui a fait quelque chose de bien sans le faire exprès.

 

Selon le Traité du Svalbard, entré en vigueur le 14 août 1925, l’archipel ne doit pas être utilisé à des fins militaires, mais les pays signataires peuvent, dans le cadre de la loi norvégienne, entrer et sortir de l’archipel en liberté, sans avoir besoin de visa. Ils ont le droit de mener des activités de pêche, de chasse, maritimes, industrielles, minières et commerciales ainsi que des enquêtes scientifiques sur l’île de Spitzberg et dans les eaux territoriales.

 

Ce n’est qu’à partir de 1991 que la Chine a commencé à exercer ses attributions en sa qualité de pays signataire, et ses droits et intérêts délaissés sur cette terre si lointaine ont été enfin débloqués. Ce n’est pas un acte officiel qui a concouru au succès de cette affaire ; au contraire, c’est un explorateur menant des missions scientifiques à titre privé qui y a contribué.

 

Sur l’invitation du professeur Y. Ye Xin de l’Université norvégienne de Bergen, l’explorateur chinois Gao Dengyi a participé à une mission d’études scientifiques réunissant des scientifiques norvégiens, russes, chinois et islandais au Pôle Nord, ce qui a permis à la Chine d’inaugurer sa première expédition non-gouvernementale au Pôle Nord de 10 ans, et de jeter une base solide à l’exploration scientifique menée par le gouvernement chinois dans la région arctique.

 

Selon Gao Dengyi, le plus grand intérêt représenté par cette expédition scientifique est qu’il a pu voir la version anglaise du Traité du Svalbard dans le Guide du Pôle Nord offert par le professeur Y. Ye Xin. Ce dernier lui a conseillé de proposer à la Chine de construire une station d’exploration scientifique dans l’archipel du Svalbard.

 

Mais, peu de personnes connaissaient le Traité du Svalbard lorsque Gao Dengyi l’a ramené en Chine : tant d’années s’étaient écoulées depuis sa signature. Cette affaire n’a attiré l’attention que bien longtemps après. L’Académie des Sciences de Chine a chargé l’Association chinoise de l’exploration scientifique de gérer cette question et a fait ajouter un sous-thème dans le projet de recherche « Etudes sur la construction d’une station d’exploration scientifique dans l’archipel du Svalbard au Pôle Nord » dans le cadre du projet majeur de recherche scientifique « Etudes sur les zones polaires et le changement climatique mondial ».

 

 « Notre mission d’études au Pôle Nord a obtenu des résultats », affirme Gao Dengyi lors d’une interview, « mais le plus important est que l’Etat s’est décidé à soutenir l’exploration scientifique au Pôle Nord. La construction de la station de Huanghe dans l’Arctique a été réalisée sous l’impulsion de scientifiques chinois à travers des organisations non-gouvernementales, et l’un des fondements essentiels (de cette décision) est justement le Traité du Svalbard ».

 

La Chine, pays n’ayant aucun lien avec le Pôle Nord sur le plan géographique, a réussi à se faire entendre en ce qui concerne l’Arctique en s’appuyant sur ce Traité.Cela représente en effet une richesse précieuse laissée par le gouvernement du Beiyang il y a presque cent ans aux générations postérieures.

 

Le 28 juillet 2004, la Chine a construit la station d’exploration scientifique de Huanghe (Fleuve Jaune), sa première base de mission d’études scientifiques au Pôle Nord.

 

La station de Huanghe est la 8e station d’exploration scientifique à l’échelon national construite au Pôle Nord, avec comme voisines les stations de la Norvège, de l’Allemagne, de la France et du Royaume Uni.

 


Aujourd’hui, l’archipel du Svalbard rassemble un grand nombre de scientifiques venant de différents pays du monde, se faisant un territoire plein d’intérêt en matière de recherche scientifique, tout comme le Pôle Sud.


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Source:french.china.org.cn