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A moins de deux semaines du Nouvel An lunaire, un journal russe rapporte que les nombreux voyages entrepris par les Chinois sont déjà visibles dans le monde entier, en plus des millions qui rentrent dans leur région natale pour la traditionnelle réunion familiale.
Un touriste sur cinq dans le monde est chinois
Durant les vacances de la fête du Printemps 2018, 2,48 milliards de trajets devraient être entrepris en Chine. Ce nombre pourrait être divisé par deux pour compter le nombre de voyages, puisque les voyageurs doivent chacun faire un aller-retour, et certains feront bien sûr plusieurs trajets. On estime que sur cette période de quarante jours, le nombre de passagers ferroviaires sera de 389 millions, principalement en Chine. 65 millions de passagers prendront l’avion, certains traversant la Chine sur des milliers de kilomètres, d’autres allant découvrir des destinations étrangères.
Le journal russe évoque la formation d’un « monde chinois », dans lequel le Nouvel An lunaire est célébré partout la même façon ou presque, avec des centres commerciaux parés de rouge, de la musique de saison, des promotions spéciales et des selfies.
Selon les statistiques du siège de l’Union européenne à Bruxelles, 12,4 millions de Chinois ont visité l’Europe en 2017. On prévoit que leur nombre atteindra 20,8 millions à l’horizon 2022. Il y a quelques années, la plupart des Chinois se rendaient en Europe pour faire du shopping, les « nouveaux riches » venaient y acheter des produits de grandes marques. Aujourd'hui, certains préfèrent visiter les musées.
Les visiteurs d’origine chinoise (de toutes nationalités) sont de plus en plus nombreux à choisir des destinations moins célèbres comme le Monténégro et la Pologne. Environ 129 millions de Chinois ont voyagé à l'étranger en 2017, ce qui signifie qu’un touriste sur cinq dans le monde est chinois. Les touristes venus de la partie continentale de la Chine ont dépensé 261 milliards de dollars en 2016, soit environ 1644 milliards de yuans, ou deux fois plus que les touristes américains.
L’impact d’une culture sur le monde, au-delà de la langue
Pour les Chinois, le rayonnement linguistique n'est pas un élément clé. La Chine n'est pas tant un pays qu'une civilisation. Comme en Europe, les gens parlent plusieurs langues, mais leurs nombreux points communs les réunissent au sein d’une même culture.
D’ailleurs, selon le journal russe, Beijing n’a pas pour priorité de mettre en avant la promotion du chinois ou d’un dialecte. Aux Etats-Unis ou en Europe, l’apprentissage du chinois est devenu une tendance de manière spontanée, que ce soit pour le mandarin ou pour divers dialectes régionaux comme le cantonais. Les étudiants font ce choix pour suivre le monde actuel fortement influencé par l'économie chinoise. Cependant, si Beijing a investi dans le monde entier pour établir des Instituts Confucius, leur programme ne comprend pas seulement de l’apprentissage linguistique, mais aussi celui de la philosophie, du mode de pensée des Chinois : ce que signifie le foyer, le pays, la bonne manière de vivre. Au quotidien, la culture chinoise rayonne également, ne serait-ce que par sa cuisine qui connecte le « monde chinois » partout dans le monde.
L'argent permet à un groupe dispersé aux quatre coins de monde de se réunir. Le « monde chinois » prend forme aujourd’hui avec succès grâce au pragmatisme des Chinois, ainsi que grâce à leurs caractéristiques culturelles. Si un groupe essaie de copier (complètement ou partiellement) la « voie chinoise », les représentants de la civilisation chinoise pourront dire : « ne vous fatiguez pas, chaque groupe est unique et doit trouver sa propre voie. »
Source:french.china.org.cn |