La Chine et la France renforceront conjointement le multilatéralisme

Les nombreuses « premières » de la visite d'Etat de trois jours du président français Emmanuel Macron en Chine, qui a débuté lundi, illustrent déjà l'importance que les deux pays attachent aux relations bilatérales.

Il s’agit de la première visite d'Etat du président Macron en Chine, ainsi que son premier voyage en Asie depuis sa victoire aux élections présidentielles en mai dernier. C'est aussi la première visite d'un dirigeant étranger en Chine cette année. Cette visite est la première d'un dirigeant européen dans le pays depuis le 19e Congrès national du Parti communiste chinois en octobre.

Les deuxième et cinquième plus grandes économies du monde ont déjà établi des liens commerciaux solides leur offrant des avantages réciproques dans des secteurs tels que l'aviation, la technologie nucléaire et la technologie ferroviaire à grande vitesse. Il reste cependant un grand potentiel à exploiter.

L’excédent de 30 milliards d'euros (36 milliards de dollars) en faveur de la Chine forme un obstacle à la construction d'une relation commerciale saine et durable, mais cela ne définit pas les relations bilatérales en général.

Avec une délégation de dirigeants d'entreprises de géants comme Airbus et BNP Paribas se joignant au voyage de Macron, « un nombre exceptionnel » de contrats d'affaires valant des milliards de dollars devraient être signés. Cela contribuera à atténuer les frictions commerciales et ouvrira de nouveaux horizons pour les échanges sino-français. Tout comme l'initiative des Nouvelles Routes de la soie avancée par la Chine, qui vise à relier l'Asie à l'Europe par voies routière, ferroviaire et maritime, et qui offre de grandes opportunités aux entreprises françaises.

La Chine et la France peuvent également construire un partenariat qui transcende leur ordre du jour bilatéral.

Le terrain commun qu'elles partagent entre le protectionnisme et la lutte contre le changement climatique, notamment, peut leur permettre de se rapprocher. Sur ces questions, il est urgent d’assurer un leadership désormais que le président américain Donald Trump a décidé de défendre une position commerciale et antimondialisation avec sa stratégie de « l’Amérique d’abord » et depuis qu’il a retiré son pays de l'Accord de Paris sur le climat.

La Chine est attachée à l'Accord de Paris sur le climat. Elle le considère comme essentiel pour construire une communauté d'avenir partagé par toute l'humanité, et pour brandir la bannière de la mondialisation, que le président Xi Jinping a qualifiée de mouvement « irréversible ».

Emmanuel Macron, de son côté, a promis de promouvoir la coopération internationale dans le domaine du changement climatique et s'est présenté comme un défenseur de la mondialisation et du multilatéralisme, comme en témoigne son soutien au projet d'intégration européenne.

Tout cela fait de Macron un hôte bienvenu en Chine, et permettra un travail conjoint avec les dirigeants chinois pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations sino-françaises qui bénéficient non seulement aux deux pays, mais aussi au reste du monde.