[A A] |
James Kur Muorwel estime que la confiance est la chose la plus importante qu’il ramènera dans son pays après sa participation à un programme de formation sur le système de gouvernance de la Chine.
Ce directeur des Affaires asiatiques et australiennes du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Soudan du Sud était l’un des 192 fonctionnaires en provenance de 35 pays qui ont étudié en novembre les derniers développements dans les systèmes politiques et sociaux de la Chine à l’Académie chinoise de gouvernance.
Précédemment en poste en Suède et en Norvège, M. Muorwel ne s’était jamais rendu en Chine. « C’est la première fois que je viens en Chine. Le développement du pays est réellement incroyable. Et ce qu’il y a de plus important, c’est que la Chine n’a pas hésité à partager ses expériences avec le reste du monde », dit–il en montrant une peinture représentant un panda qu’il vient de terminer avec de l’encre et un pinceau.
Selon, Yang Keqin, directeur adjoint de cette académie financée par le gouvernement, depuis que les programmes de formation ont été mis en place en 2000, plus de 8 500 administrateurs et diplomates ont suivi les cours, destinés à permettre aux participants de comprendre la « vraie Chine ».
Créée en 1994, l’académie joue un rôle important dans la formation des fonctionnaires de rang intermédiaire et des hauts fonctionnaires, ainsi que des administrateurs et des chercheurs en politique de haut niveau. C’est aussi un centre pour la recherche, notamment les études théoriques dans l’administration publique et l’innovation dans l’administration gouvernementale.
Ces dernières années, les programmes de formation pour les administrateurs étrangers sont devenus très populaires, notamment auprès des administrateurs des pays en développement. Chaque année, l’académie propose une cinquantaine de classes destinées à 3 mille fonctionnaires étrangers pour répondre aux demandes croissantes relatives aux informations sur les derniers développements de la Chine et les secrets du succès de la Chine, d’après Liu Hongyi, directeur du centre de formation de l’académie. « On demande à beaucoup de mes stagiaires de faire des rapports aux dirigeants de leur propre pays sur ce qu’ils ont appris à l’académie », explique–t–il.
Chaque programme de formation dure entre deux et trois semaines, avec des cours et des séminaires à Beijing, ainsi que des déplacements sur le terrain dans d’autres villes pour découvrir différentes parties du pays.
Avant que les stagiaires n’arrivent en Chine, l’académie conçoit des cours qui répondent aux critères spécifiques de chaque pays. Par exemple, le dernier cours proposé aux Cubains se concentre sur la réforme structurelle gouvernementale, car c’est le sujet que les stagiaires de ce pays demandent en priorité, explique Liu Gang, directeur adjoint du centre de formation de l’académie.
Depuis l’an passé, des cours supplémentaires sont proposés sur demande tout au long du programme. « Certains stagiaires veulent en apprendre davantage sur les efforts de la Chine dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, et nous avons donc ajouté un cours qui porte sur ce sujet », précise Liu Gang.
Jacobo Dominguez Gudini, consultant à l’Organisation des Etats américains au Mexique, souhaitait apprendre des mesures et des systèmes de la Chine dans la lutte contre la pauvreté. « Cela sera très utile aux pays d’Amérique latine, où la bataille contre la corruption est difficile », remarque–t–il.
Liu Gang a remarqué que par le passé, les fonctionnaires de Chine étaient envoyés dans les pays développés pour apprendre de leurs expériences, mais il était rare que les administrateurs des pays développés se rendent en Chine pour y suivre des formations. La situation a changé en octobre 2011 quand un groupe de fonctionnaires français, notamment des politiques de haut niveau et des responsables régionaux, ont participé au programme de l’académie. De nombreux pays développés connaissant un ralentissement de leur économie alors que la Chine prospérait, ces fonctionnaires souhaitaient savoir comment cela avait été possible, précise Liu Gang. « Pour eux, la voie de développement propre à la Chine méritait tout à coup qu’on y prêtât attention, et cela était aussi précieux que les expériences des pays développés. » Depuis 2012, les cours de l’académie ont attiré des fonctionnaires de l’Union européenne, de l’Italie, d’Australie et de Nouvelle–Zélande.
En décembre 2010, Shao Wenhai, l’ancien directeur du centre de formation, était aux côtés de Xi Jinping, alors vice–président, qui assistait à un cours conçu pour aider les fonctionnaires de pays en développement à mieux réagir devant les catastrophes naturelles. M. Xi avait déclaré aux stagiaires qu’il avait rencontré les dirigeants d’un certain nombre de pays en développement qui lui avaient exprimé leur espoir de voir davantage de fonctionnaires formés en Chine. M. Xi avait donc encouragé l’académie à proposer plus de programmes pour les fonctionnaires des pays en développement et développés afin qu’ils puissent mieux comprendre la Chine.
Selon M. Shao, la plupart des stagiaires se rendent pour la première fois en Chine pour participer à la formation à l’académie. La culture chinoise est l’un des cours les plus demandés, et une meilleure connaissance du sujet permet aux stagiaires de mieux comprendre les attitudes et les valeurs centrales du peuple chinois. « La majorité des stagiaires veulent apprendre trois choses fondamentales : la diversité culturelle du pays, le développement de la Chine, et les bénéfices de la coopération avec la Chine. L’académie a maintenant davantage confiance qu’à ses débuts dans l’organisation des programmes de formation pour les fonctionnaires étrangers, car nous avons davantage confiance dans la voie du développement qui a permis à la Chine de devenir plus forte », a–t–il ajouté.
« Les réussites de la Chine ont permis aux pays africains d’entrevoir de nouvelles possibilités dans leur propre développement, c’est pourquoi nous sommes désireux d’en apprendre davantage sur la Chine », précise Texious Masoamphambe, premier magistrat résident des instances judiciaires du Malawi,
Selon M. Shao, le programme, en plus d’aider les fonctionnaires étrangers à se familiariser avec les systèmes politiques et sociaux de la Chine, vise à lever des malentendus quant à savoir si la Chine est un pays en développement et si le pays recherchera l’hégémonie une fois devenu plus puissant. Beaucoup de ces malentendus sont le résultat d’un manque de compréhension sur la Chine et de rapports trompeurs des médias.
Le 15 novembre, avant qu’il n’enseigne à des fonctionnaires originaires d’Afrique, dont M. Muorwel, comment peindre des pandas de manière traditionnelle avec le pinceau et l’encre, M. Shao leur a demandé si la Chine était toujours un pays en développement. Beaucoup ont dit que non. M. Shao leur a alors parlé du développement déséquilibré de la Chine et de la pauvreté qui touche encore beaucoup de Chinois. « Le fait de venir en Chine peut lever beaucoup de malentendus », a–t–il souligné.
Andrej Bratkovic, qui travaille au ministère des Affaires étrangères de Slovénie, estime que l’ouverture de la Chine rend la formulation des politiques plus faciles et affirme qu’il transmettra tout ce qu’il a appris à ses collègues dans son pays. « Je suis certain que nos différents systèmes politiques ne seront pas un obstacle au renforcement des relations commerciales entre la Chine et la Slovénie. La Chine est si différente de ce que je m’imaginais. A l’avenir, ce ne sera plus un endroit si étranger quand je m’occuperai des questions qui sont liées. »
Hormis les connaissances sur les questions fondamentales, comme les systèmes politiques et sociaux de la Chine, le dernier groupe de stagiaires a aussi pu prendre connaissance des sujets d’actualité, comme l’Initiative des Nouvelles routes de la Soie et les nouvelles stratégies formulées dans le rapport de Xi Jinping lors du XIXe Congrès national du parti communiste de Chine, en sa qualité de secrétaire général du Comité central du PCC. « Le fait d’apprendre des expériences de la Chine nous permettra de faire progresser nos propres réformes économiques et sociales », a souligné Zamira Marin Triana, vice–ministre du Travail et de la sécurité sociale de Cuba, après un séminaire sur le rapport.
Elle a surtout été impressionnée par l’insistance du rapport sur le fait que le gouvernement devait toujours se focaliser sur la satisfaction des besoins de plus en plus importants de la population, ce qui est aussi l’objectif du gouvernement cubain.
Luis Carlos Arce Cordova, procureur suprême du Tribunal électoral national du Pérou, pense que la Chine a donné au monde une vision différente du développement. « Les réformes de grande qualité ont permis à la Chine de parvenir à un développement à un rythme rapide », a–t–il noté, ajoutant que les politiques de développement du pays devaient être constamment ajustées pour répondre aux nouvelles circonstances et aux défis qui surgissent, mais que l’objectif devait toujours être d’améliorer les conditions de vie des gens, comme M. Xi l’a indiqué dans son rapport. Selon lui, le Pérou, qui est aussi un pays en développement, peut apprendre du modèle de développement de la Chine. « Nous devons non seulement mettre en place des mesures de stimulation à court terme, mais aussi appliquer la réforme du côté de l’offre pour parvenir à une croissance à long terme. »
D’après Dennis Alvarenga Sandoval, de l’Université autonome nationale du Honduras, la Chine a proposé un plan de développement à long terme très impressionnant à l’horizon 2050. « La Chine a maintenant pour objectif un développement durable et de haute qualité pour que sa population vive une vie de qualité. Son développement a attiré l’attention du monde et la Chine est devenue un modèle à suivre. »
M. Muorwel pense que le succès de la Chine inspirera de nombreux pays en Afrique, notamment le Soudan du Sud. « La Chine a réussi énormément de choses en si peu de temps. Si la Chine peut le faire, nous pouvons aussi le faire. »
Source:french.china.org.cn |