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« Nous sommes capables de réaliser plus que ce à quoi nous nous sommes engagés dans l’accord de Paris. Le problème est que celui-ci ne pourra être accompli sans les efforts de tous », a indiqué Xie Zhenhua, le représentant spécial de la Chine sur le changement climatique.
En décembre 2015, près de 200 économies s’étaient accordées à Paris pour réduire les émissions de dioxyde de carbone, avec pour objectif de limiter la hausse moyenne des températures mondiales à 1,5 °C d’ici 2050, comparées aux niveaux préindustriels.
Xie Zhenhua a indiqué que la Chine atteindrait probablement son pic d’émission de carbone en avance par rapport à la date fixée de 2030 et qu’elle lancerait un marché national d’échange de droits d’émissions de carbone rapidement après avoir reçu l’approbation du gouvernement central.
La préparation à l’ouverture de ce marché est entrée en phase finale, a-t-il fait savoir.
Selon lui, il n’y a plus besoin d’engager des négociations sur la hausse des engagements de la Chine au cours de la conférence climatique de cette année, car « tout a été fixé dans l’accord [de Paris] ». La clé sera plutôt de « résoudre les désaccords au sein des différents alliés ».
Les négociateurs de quelque 200 parties se sont rassemblés à Bonn en Allemagne, afin de finaliser les détails de la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat.
Alors que les négociations ont entamé leur deuxième semaine, des différends importants sont apparus entre les pays développés et en développement. Cette opposition concerne des questions essentielles, comme le financement de la lutte contre le changement climatique et des actions pré-2020, explique Xie Zhenhua.
Les pays développés se sont engagés à contribuer pour 100 milliards de dollars (85 milliards d’euros), afin d’aider les pays les plus pauvres à faire face au changement climatique. Cependant, le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris a engendré une baisse notable de ce financement, qui doit encore être compensée par les autres
nations développées.
Certains pays développés refusent de mettre en œuvre plus d’efforts sur la réduction des émissions de carbone au cours des prochaines années, l’accord de Paris ne comportant pas d’objectifs contraignants avant 2020.
« Nous n’avons pas le temps [d’attendre] les retardataires climatiques. Nous devons jouer cartes sur table et travailler de manière sincère pour résoudre [les problèmes] », explique Xie Zhenhua.
Lundi, les hauts responsables en charge du changement climatique de la Chine, de l’Union européenne et du Canada - représentant trois blocs différents - ont tenu une conférence en marge des négociations sur le changement climatique, mais la rencontre a été retardée pendant plus d’une heure et aucun résultat formel n’a encore été publié.
Le commissaire européen à l’Energie et à l’action climatique, Miguel Arias Cañete, a indiqué qu’il espérait plus de résultats au cours des prochains jours, avec le début des négociations au niveau politique.
Chai Qimin, le directeur du Département de coopération internationale du Centre national de stratégie pour le changement climatique et la coopération internationale, a indiqué que les nations développées devraient proposer dès que possible au cours de cette conférence des étapes concrètes pour des actions avant 2020, car peu de personnes souhaitent attendre la dernière minute pour réaliser des progrès.
« Sans la poursuite du soutien financier de la part des pays développés, les nations les plus pauvres seront exposées à des risques climatiques sévères », analyse Guo Hongyu, un chercheur senior de l’ONG Greenovation Hub.
Selon lui, « nous devrons affronter plus de difficultés dans la période post-2020, si les problèmes [d’ici 2020] ne sont pas traités ».
Source:french.china.org.cn |