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Note de l'éditeur:
L'un des événements les plus importants du calendrier politique mondial, le 19e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC), a attiré 3068 journalistes nationaux et étrangers pour couvrir la réunion. La communauté internationale s'intéresse de plus en plus à la Chine et les journalistes en première ligne sont les « yeux » qui observent la montée de cette puissance asiatique. Le Global Times a interviewé plusieurs journalistes étrangers qui sont en Chine depuis plusieurs années ou qui ont couvert les congrès passés du Parti. Ils ont partagé leurs observations sur les cinq dernières années de changements dans la politique, la diplomatie et l'économie chinoises.
Le 17 octobre à 16h, Xu Jingbo, chef du bureau japonais de l'Asian News Agency, a envoyé une brève information via son téléphone portable : le 19e Congrès national du PCC se tiendra du 18 au 24 octobre. Pour lui, ce moment a ravivé des souvenirs d'il y a 20 ans, lorsqu'il est venu en Chine pour la première fois afin de couvrir le congrès du Parti : il avait alors dû se rendre au bâtiment de la poste et du télégraphe de l'avenue Chang'an pour envoyer le message.
« En 1997, je suis venu en Chine pour couvrir le 15e Congrès national du PCC, et environ 100 journalistes étrangers avaient fait le déplacement au Grand Palais du Peuple », a indiqué M. Xu au Global Times.
Après la fin de la cérémonie d'ouverture, des dizaines de journalistes de médias étrangers s’étaient précipités au bâtiment de la poste et du télégraphe, qui fournissait des services téléphoniques et de fax internationaux, a-t-il fait savoir. « J'avais dû attendre deux heures pour renvoyer mon message à l'agence de presse ».
A l'époque, il était difficile pour les médias étrangers d'avoir accès aux délégués du congrès, et de nombreux journalistes étaient seulement autorisés à assister aux cérémonies d'ouverture et de clôture au Grand Palais du Peuple. Cette fois cependant, les organisateurs ont mis en place une série de conférences de presse spéciales et des activités d’interview pour que les journalistes puissent avoir accès à davantage d'informations. Selon M. Xu, c'était aussi la première fois dans l'histoire du congrès du Parti qu'un « passage pour les délégués du Parti » était établi.
« Le congrès est devenu de plus en plus ouvert [...] Le temps apporte des changements et la Chine aussi », a affirmé M. Xu, ajoutant qu'il se concentrera sur les nouvelles idées avancées au cours de ce congrès.
Quand il repense à ce moment où il a dû se précipiter au bâtiment de la poste et du télégraphe pour envoyer ses articles, il reconnaît que beaucoup de changements ont eu lieu au cours des 20 dernières années dans la politique, l'économie et la société chinoises, indiquant que la Chine est maintenant passée au centre de la scène internationale.
Macarena Vidal, correspondante en chef du plus grand quotidien espagnol El País, a déclaré au Global Times qu'elle attachait une grande importance aux membres du prochain Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC, car elle pourra ainsi avoir des indices sur le futur développement du pays à travers sa composition. « Il est intéressant pour nous de savoir quel type d'orientation ils donneront et comment cela se reflétera dans la vie politique de la Chine. Cela peut indiquer la direction que suivra la politique chinoise dans les cinq prochaines années, voire davantage », a-t-elle fait savoir.
Économie
Pour de nombreux journalistes étrangers, maintenir un développement stable dans le futur peut sembler aisé, mais le pays fait toujours face à de nombreux défis et a besoin d'un nouveau mode de croissance.
Jeremy Koh, correspondant en Chine de Channel NewsAsia, s’est récemment rendu dans le nord-est de la Chine. « Au cours des trois dernières années, j'ai été témoin de grands changements à Beijing : vivant dans le quartier central des affaires, j'ai eu l'impression qu'un nouveau bâtiment était construit tous les deux mois », a-t-il indiqué au Global Times.
Cependant, il a senti un écart très clair entre la capitale et le nord-est du pays. « J'ai discuté avec des résidents locaux et je pense que les gouvernements locaux ont fait beaucoup d'efforts pour attirer les investissements et les entreprises, mais les résultats ne sont pas idéaux. Peut-être que cela prendra du temps pour voir les résultats ».
Selon lui, se tourner vers un nouveau mode de développement est un choix qui doit être fait, alors que « l'ancien mode de croissance de bas niveau n'a clairement pas fonctionné » et que de nombreuses difficultés apparaissaient au cours de ce processus. « Dans le nord-est de la Chine, j'ai vu de nombreux problèmes tels que des travailleurs licenciés, et les anciennes pratiques remplacées. Mais la réussite ne peut être atteinte du jour au lendemain, et c'est la seule façon pour la Chine de progresser. C’est douloureux, mais le pays ne peut pas compter sur l’ancien mode (de croissance) », a déclaré M. Koh.
Guido Santevecchi, chef de bureau du journal italien Corriere Della Sera à Beijing, semble plus optimiste quant aux perspectives économiques de la Chine. « L'économie chinoise semble très résiliente, et je ne serais pas surpris si elle arrivait à maintenir un rythme de croissance d'environ 6% dans les cinq prochaines années. La croissance de la Chine est bonne pour l'économie mondiale », a-t-il affirmé.
Politique
Lim Ziheng, du journal singapourien en mandarin Lianhe Zaobao, a déclaré qu'il était très attentif à la démocratie au sein du Parti depuis le dernier congrès.
« Le monde extérieur s'attend à une Chine de plus en plus ouverte. Aujourd'hui, l'économie chinoise est très ouverte et nous espérons également une amélioration de l'ouverture de la politique chinoise », a indiqué M. Lim, ajoutant que perfectionner la démocratie au sein du Parti aidera la Chine à accumuler de l'expérience dans les réformes politiques.
La poursuite de la campagne anti-corruption est un autre sujet auquel les journalistes étrangers accordent une attention particulière.
Guido Santevecchi, est arrivé en Chine en janvier 2013, au tout début de la campagne anti-corruption.
« J'ai été impressionné. Beaucoup de mes collègues internationaux ayant une expérience beaucoup plus longue que moi m'ont dit que ce serait comme d'habitude. Mais ils avaient tort, et moi, le nouveau, je crois que la campagne va continuer, mais qu’elle déplacera son attention de la répression pure à la prévention de la corruption », a-t-il affirmé.
Diplomatie
Presque tous les journalistes de médias étrangers interviewés par le Global Times ont déclaré que la Chine est devenue plus déterminée et plus audacieuse dans sa diplomatie.
« Au cours des cinq dernières années, la diplomatie chinoise est allée beaucoup plus loin et tente de marquer l'importance de la Chine en tant que grande puissance mondiale. Lorsque la Corée du Sud a annoncé le déploiement du THAAD, les médias ont annoncé que la Chine avait lancé des boycotts commerciaux et touristiques contre la Corée du Sud. Nous pouvons voir le rôle de la Chine dans la diplomatie s'affirmer de plus en plus », a déclaré Macarena Vidal.
« J'ai observé la naissance d'une idée de gouvernance mondiale avec des caractéristiques chinoises, et je serais ravi que l'UE puisse avancer une idée similaire [...] Il semble que la Chine accepte maintenant de prendre sa part de responsabilité internationale. L'accord de Paris sur la réduction du réchauffement climatique, l'initiative de “La Ceinture et la Route”, les 8000 casques bleus chinois prêts à être appelés par l'ONU en cas de besoin […] sont autant de signes positifs marquant une nouvelle attitude », a indiqué M. Santevecchi.
Source:french.china.org.cn |