Des termes islamophobes inventés par les internautes pour stigmatiser les musulmans ont été censurés par les autorités sur les réseaux sociaux chinois.

Les messages contenant ces expressions ne peuvent être publiés, car elles sont en « enfreinte des règles de Weibo relatives aux plaintes ». 

« Il est nécessaire d'éliminer les expressions discriminatoires envers l'islam et opposées aux musulmans. Ces propos entravent gravement l'harmonie religieuse et l'unité ethnique », a déclaré Xiong Kunxin, professeur à l'Université des minorités de Chine à Beijing.

« La censure de ces propos n’enfreint pas la liberté d'expression, car cette liberté est encadrée par les lois en Chine », a déclaré M. Xiong.

Certains internautes ont mal compris les politiques ethniques et les qualifient d’injustes envers la majorité composée de Han, a-t-il noté.

Les minorités ethniques, y compris les Hui et Ouïgours, bénéficient de mesures préférentielles, avec notamment des points supplémentaires à l’examen national d’entrée l’université, des politiques de planification familiale plus souples et un certain nombre de postes au gouvernement.

Ces politiques visent à aider les minorités ethniques à rattraper leur retard en termes de développement économique et éducatif. Elles visent à accélérer le développement vers une plus grande unité ethnique, a indiqué M. Xiong.

La Chine est officiellement un pays laïc, mais elle protège le droit de ses habitants à pratiquer leur religion. Le gouvernement a aidé 12 800 musulmans à effectuer un pèlerinage à La Mecque cette année et a bloqué des rues pour que les musulmans célèbrent la fête de l’Eid al-Fitr.

Après une bagarre présumée impliquant des musulmans à un péage, les internautes ont inondé les comptes officiels Weibo des autorités de la ville de Tangshan de plaintes concernant le traitement soi-disant injuste du pays au bénéfice des musulmans dans l'intérêt de la stabilité sociale.

La Chine compte 20 millions de musulmans, selon le recensement de 2013.