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Pas de discussions sur les frontières lors du prochain Sommet des BRICS

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 08. 2017 | Mots clés : BRICS

La Chine ne laissera pas les tensions frontalières avec l'Inde influencer le Sommet des BRICS en septembre prochain et cette question pourrait même ne pas être abordée, car l'Inde n'a pas rempli les conditions préalables pour permettre un dialogue.

Lundi, le ministre indien de l'Intérieur Rajnath Singh a déclaré : « La Chine et l'Inde sont dans une impasse à Doklam, [mais] je pense qu'il y aura bientôt une solution. J'espère que la Chine prendra une initiative positive. »

D'après les observateurs chinois, la Chine ne fera cependant pas de concessions à l'Inde, alors que celle-ci tente de saboter la souveraineté chinoise.

« Si l'Inde espère discuter de cette question lors du sommet, elle se trompe », explique Chen Fengying, l'ancienne directrice de l'Institut d'économie mondiale, affilié à l'Institut chinois des relations internationales contemporaines. Selon elle, il n'y aura pas de discussion sur cet affrontement, à aucune occasion multilatérale ou même bilatérale. « Nous ne permettrons à aucun pays de négocier avec nous notre [propre] territoire », affirme-t-elle.

Certains médias étrangers, comme le Hindustan Times et Reuters, ont récemment publié des rapports affirmant que le conflit frontalier sino-indien jetait une ombre sur le 9e Sommet des BRICS, qui se déroulera du 3 au 5 septembre à Xiamen dans la province du Fujian, dans le sud-est de la Chine.

Le rapport de Reuters indique que la Chine a donné ses instructions aux diplomates étrangers concernant cet affrontement. Il cite un « diplomate asiatique » anonyme, qui aurait soi-disant participé au briefing, disant que « la Chine souhaite vraiment résoudre [cette question] en amont du Sommet des BRICS [et] ne veut pas que quelque chose nuise à l'atmosphère [du sommet] ».

« Le Sommet des BRICS est une rencontre multilatérale pour la coopération entre des économies émergentes, et non une réunion d'urgence de médiation de conflit entre deux pays. Il y a de nombreuses autres questions - comme l'économie, le commerce, la gouvernance mondiale, le cyberespace et le développement - dont il faut discuter, et la question de la frontière sino-indienne ne dominera pas le sommet », estime Hu Zhiyong, un chercheur de l'Académie des sciences sociales de Shanghai.

« La Chine a été très claire sur le fait que le retrait des troupes indiennes [entrées illégalement sur le territoire chinois] était une condition préalable pour les négociations. Tant que l'Inde n'a pas rempli cette condition préalable, la Chine ne mentionnera la question frontalière à aucune occasion lors du sommet, ni à aucune autre rencontre bilatérale avec l'Inde », affirme Ye Hailin, le directeur de

l'Institut national de stratégie internationale, affilié à l'Académie chinoise des sciences sociales.

Le Sommet des BRICS vise à apporter des opportunités de développement pour tous ses membres et il serait peu judicieux pour l'Inde d'utiliser cette plateforme comme un exutoire pour son désaccord sur la question frontalière avec la Chine, estime Zhao Gancheng, le directeur du Centre pour les études sur l'Asie-Pacifique, de l'Institut d'études internationales de Shanghai.

L'Inde n'abandonnera pas cette plateforme, car elle a également besoin de remporter un soutien international et de réaliser la coopération avec d'autres pays des BRICS, indique Qian Feng, un expert de l'Association chinoise pour les études sud-asiatiques.

Le Financial Express, un site indien d'information en ligne, rapporte que l'Inde a réalisé des accomplissements significatifs lors du sommet de l'année dernière. L'Inde et la Russie ont signé un accord à 5 milliards de dollars (4,25 milliards d'euros) pour un système de défense aérienne S-400 en marge du Sommet des BRICS à Goa (Inde) en 2016, au cours duquel l'Inde a également gagné un soutien dans la lutte anti-terroriste de la part des autres membres des BRICS, dont la Chine.

Quatre objectifs

La Chine est occupée à se préparer pour le prochain Sommet des BRICS, de façon à ce que les autres pays puissent utiliser pleinement cette occasion pour renforcer la coopération et rechercher le développement.

Le conseiller des Affaires d'Etat, Yang Jiechi, a annoncé en février que la Chine mettait en avant quatre objectifs, dont elle pensait qu'ils pouvaient être atteints lors du Sommet des dirigeants des BRICS : promouvoir la solidarité et la collaboration entre les membres ; améliorer la gouvernance mondiale et approfondir la coopération pragmatique pour parvenir à des bénéfices mutuels ; augmenter les échanges interpersonnels ; accroître le soutien public, renforcer les mécanismes institutionnels et améliorer les plateformes de coopération.

« La question du développement des BRICS va désormais au-delà de ses Etats membres. En tant que plateforme ouverte, les "BRICS Plus" placeront l'accent sur l'Afrique et l'Amérique latine, de sorte que l'influence des BRICS devienne plus globale », indique Chen Fengying.

Elle ajoute qu'afin d'élargir le champ de leurs activités et d'être durables sur le long terme, la Nouvelle banque de développement (NBD) et la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB) étendront leurs services à l'Afrique et à l'Amérique latine pour financer des projets de développement

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Source:french.china.org.cn

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