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L'initiative chinoise permettra de partager les expériences et d'aider les populations locales.
L'initiative des nouvelles Routes de la soie a permis d'apporter l'expérience en industrialisation et en urbanisation de la Chine à de nombreux pays à travers le monde, devenant un nouveau moteur du développement économique mondial.
D'après les dernières données du Centre de mégadonnées des nouvelles Routes de la soie affilié au Centre national d'information, la Chine et les pays le long des nouvelles Routes de la soie créent déjà près d'un tiers du volume commercial mondial.
Parmi ces pays, le commerce de la Chine avec l'Asie du Sud-Est représentait en 2016 la plus grande part, atteignant les 455,4 milliards de dollars (415 milliards d'euros), soit 47,8 % du commerce de la Chine avec les pays des nouvelles Routes de la soie.
« Avant l'initiative des nouvelles Routes de la soie, nous avions la zone de libre-échange Chine-ASEAN. Les nouvelles Routes de la soie ne concernent pas uniquement le commerce, mais impliquent également le développement des investissements et des infrastructures. Cela garantit une croissance durable pour l'avenir », explique Xu Liping, un chercheur à l'Institut national de stratégie internationale affilié à l'Académie chinoise des sciences sociales (ACSS).
Bénéfices aux populations locales
D'après Xu Liping, la croissance du commerce entre la Chine et l'Asie du Sud-Est a été relativement lente au cours des dernières années, du fait de problèmes structurels. Par exemple, de nombreux fabricants de vêtements se sont délocalisés au Vietnam pour bénéficier de coûts de main d'œuvre plus faibles. Cependant, le Vietnam continue de devoir importer des matériaux auxiliaires depuis la Chine. Les profits des entreprises vietnamiennes ne sont donc pas si élevés et la Chine continue d'avoir un excédent commercial avec le Vietnam.
L'initiative des nouvelles Routes de la soie permettra d'équilibrer le commerce. « Dans le cadre de l'initiative des nouvelles Routes de la soie, l'investissement et le développement des infrastructures augmentent au Vietnam, ce qui aidera les fabricants chinois de matériaux auxiliaires à délocaliser au Vietnam et fournira les fondations pour une croissance durable sur le long terme », explique Xu Liping.
En 2016, l'excédent commercial de la Chine avec le Vietnam a diminué et le commerce s'est équilibré. Le conseiller commercial de la Chine au Vietnam, Hu Suojin, explique que les exportations du Vietnam vers la Chine ont augmenté de 20,8 % en glissement annuel, pour atteindre les 32,9 milliards de dollars en 2016. Cela signifie que son déficit commercial avec la Chine a été réduit de 31 %.
Les nouvelles Routes de la soie bénéficient également aux populations locales, tout en stimulant le commerce avec la Chine et le monde extérieur.
Le groupe Pak-China International, qui s'est constitué au Pakistan en novembre 2016, est une entreprise spécialisée dans le commerce des fruits de mer entre la Chine et les pays d'Asie du Sud.
Pour Eddie Wong, le PDG du groupe Shenzhen Hezhengyuan, la société mère de Pak-China International, l'entreprise devrait contribuer grandement aux exportations pakistanaises de fruits de mer.
« Avant de fonder notre entreprise, les pêcheurs au Pakistan tentaient d'exporter les fruits de mer de l'Océan Indien par différents ports et leurs tentatives échouaient la plupart du temps. Mais notre entreprise, qui a débuté l'exportation de fruits de mer à la fin 2016 par le Corridor économique Chine-Pakistan, met en place une base solide pour le commerce entre nos deux pays », explique-t-il.
L'entreprise a exporté son premier lot de fruits de mer - notamment des crevettes, des seiches et des calamars - d'une valeur de 26 700 dollars vers la Chine en décembre 2016. Elle prévoit d'en exporter pour plus de 150 000 dollars d'ici la fin du mois de mai.
Pak-China International a ainsi recruté huit employés locaux et envisage de créer plus d'emplois pour le pays grâce au développement de ses activités.
« Nous considérons également l'exportation de produits à faibles coûts, notamment du petit électroménager, depuis Yiwu [dans la province du Zhejiang] par notre filiale dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang », indique Eddie Wong.
Pour certains pays en développement, la première des priorités est le développement des infrastructures, un domaine dans lequel la Chine jouit d'une bonne expérience, explique par ailleurs Wang Yiwei, un chercheur de l'Institut Chongyang d'études financières de l'Université Renmin de Chine.
Au Kenya, une voie ferrée financée par la Chine et reliant Nairobi - sa capitale - à Mombasa - son port principal - devrait permettre de proposer un transport de passagers et de fret plus rapide et plus sûr, mais aussi de faciliter le développement économique du pays et de consolider sa position en tant que leader économique d'Afrique de l'Est.
Augmentation du PIB
Selon un document de l'entreprise China Communications Construction Company (CCCC), le projet devrait stimuler le PIB du Kenya de 1,5 % pendant la phase de construction et réduire les coûts logistiques de 40 % une fois celui-ci terminé.
Pour Wang Yiwei, « la ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi et les projets du port de Mombasa suivent les normes et l'expérience de la Chine en matière de construction et de gestion ».
Les essais de cette nouvelle voie ferrée commenceront le 31 mai, indiquait en avril un cadre de la CCCC. Longue de 480 km et avec des trains circulant à 120 km/h, celle-ci aura une capacité de transport de 25 millions de tonnes de fret par an.
L'entreprise a toujours attaché une grande importance à la gestion locale des employés et créé jusqu'à présent plus de 40 000 emplois pour le Kenya. La CCCC forme aussi ses employés aux technologies ferroviaires : elle a établi au Kenya des centres de formation et propose des cours d'ingénierie ferroviaire dans les universités.
Source: french.china.org.cn |
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