Selon un responsable de son programme spatial, la Chine va produire deux autres types d'engins spatiaux cargo possédant différentes fonctions de service pour sa future station spatiale habitée.

La Chine comptera ainsi un total de trois de ces engins, dont Tianzhou 1, qui est maintenant dans l'espace, a déclaré vendredi Yang Baohua, directeur général adjoint de China Aerospace Science et Technology Corp, lors d'une conférence de presse organisée à Beijing.

La cabine de transport de fret du vaisseau spatial est hermétiquement scellée, parce que l'une des tâches de l'engin spatial consiste à tester la technologie de réapprovisionnement en orbite, et notamment le transport de ce dont ont besoin les taïkonautes, qui doit être isolé de l'espace.

« Nous allons concevoir deux variantes de Tianzhou 1 », a précisé M. Yang. La première variante aura un espace de cargaison hermétiquement scellé comme le Tianzhou 1, mais aussi un espace de cargaison en partie ouvert sur l'espace pour offrir davantage de stockage, a-t-il ajouté.

La première variante sera utilisée pour transporter le ravitaillement des taïkonautes et de petites pièces de rechange nécessaires à la station spatiale.

La deuxième variante sera ouverte et transportera une cargaison ne nécessitant pas une protection contre les conditions de l'espace. Selon M. Yang, cette version transportera de grandes pièces, ainsi que tout engin spatial susceptible d'être lancé depuis la station spatiale.

De même, la cabine de propulsion de ces trois types d'engins spatiaux restera hermétiquement scellée comme celle de Tianzhou 1, a encore précisé M. Yang. Par ailleurs, aucun de ces engins ne sera conçu pour être réutilisable.

De son côté, l'Agence chinoise des vols spatiaux habités a annoncé jeudi que Tianzhou 1, le premier vaisseau spatial cargo chinois, a terminé le premier test de ravitaillement en orbite du pays avec le laboratoire spatial Tiangong II. Le succès de ce test de cinq jours a fait de la Chine la troisième nation dans le monde à maîtriser la technologie de ravitaillement en orbite après la Russie et les États-Unis, a souligné l'agence.

Tianzhou 1, le plus grand et le plus lourd vaisseau spatial chinois, a été lancé depuis le Centre de lancements spatiaux de Wenchang, dans la province de Hainan, le 20 avril. Tiangong II est dans l'espace depuis la mi-septembre et a hébergé deux taïkonautes chinois de la mi-octobre à la mi-novembre. Il est actuellement inhabité.

L'Agence a déclaré que, après le premier test, les deux engins spatiaux resteront connectés dans leur orbite autour de la Terre pendant environ deux mois. Après ces deux mois, le vaisseau cargo se détachera et s'amarrera à nouveau avec le laboratoire spatial. Ensuite, il se détachera de nouveau et commencera un vol indépendant d'une durée de trois mois avant un troisième amarrage.

Le vaisseau cargo injectera du carburant dans Tiangong II au cours de ses deuxième et troisième amarrages. Après le troisième amarrage, Tianzhou 1 se détachera de Tiangong II et sera dirigé par le contrôle au sol pour retomber sur Terre.

À l'avenir, les vaisseaux spatiaux cargo de la série Tianzhou seront chargés d'apporter du ravitaillement en carburant, pièces de rechange et autres produits de nécessité courante à la future station spatiale habitée de la Chine, dont la construction commencera autour de 2019 et qui devrait entrer en service vers 2022.

Selon l'Agence chinoise des vols spatiaux habités, la station spatiale sera composée de trois parties, à savoir un module de base fixé à deux laboratoires spatiaux, pesant chacun environ 20 tonnes et qui seront exploités pendant au moins 10 ans.

Zhao Guangheng, concepteur en chef des applications scientifiques de l'Agence, a quant à lui annoncé jeudi que la station spatiale effectuera de la recherche et 30 projets expérimentaux dans huit grands domaines comme les sciences de la vie, la biologie et la science des matériaux.