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Xiongan, future ville chinoise des sciences

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 04. 2017 | Mots clés : Xiongan,ville chinoise des sciences,Tsukuba

Xiongan, future ville chinoise des sciences


Xiongan pourrait émerger comme la version chinoise de Tsukuba, la ville japonaise des sciences située à proximité de Tokyo, qui fut conçue en 1963 lors de la reconstruction d’après-guerre.

La Nouvelle zone de Xiongan pourrait emprunter des idées à Tsukuba. Cette dernière a montré l’exemple sur la façon de transformer des zones métropolitaines surpeuplées et devenues ingérables en éléments d’une région économique plus grande et ordonnée.

L’annonce faite le 1er avril sur la création de la Nouvelle zone de Xiongan a mis en exergue la relocalisation des fonctions « non-capitales » de Beijing vers Xiongan, à environ 100 km au sud de la capitale chinoise.

La Nouvelle zone sera développée comme une zone verte, vivable et moderne, ainsi qu’un pont pour les infrastructures connectant Beijing, Tianjin et la province du Hebei.

Un schéma similaire au Japon avait résulté le siècle dernier dans la ville de Tsukuba et celle-ci pourrait être un exemple pour la Nouvelle zone de Xiongan en Chine, explique Zhou Muzhi, un professeur d’économie à l’Université Keizai de Tokyo.

A la suite de la seconde guerre mondiale, Tokyo était devenue en 1955 la plus grande ville du monde grâce à l’essor économique rapide du Japon.

Pour soulager cette capitale densément peuplée, le gouvernement japonais avait décidé de relocaliser de façon systématique 31 institutions nationales majeures de recherche et d’éducation vers des régions moins saturées.

Tsukuba, une région rurale à 50 km au nord-est de Tokyo, fut sélectionnée en 1963 pour devenir la première ville des sciences du Japon à accueillir ces institutions.

Le Bureau du Premier ministre japonais avait alors mis en place en 1964 le Siège pour la promotion de la construction de la nouvelle ville académique. La Loi sur la construction de la nouvelle ville académique de Tsukuba était entrée en vigueur en 1970, fixant l’objectif de « mettre en place une ville des sciences appropriée pour la recherche expérimentale et l’éducation, tout en développant dans le même temps une ville rurale équilibrée et en contribuant à l’allègement de la concentration excessive de population dans la zone métropolitaine existante de Tokyo ».

Cette ville des sciences, qui couvre aujourd’hui 284 km2, était supposée accueillir 350 000 habitants.

Dans les années 1970, les personnes déménageant à Tsukuba étaient censées avoir besoin de trois choses : des bottes hautes pour la boue, une lampe torche (car il n’y avait que peu de lampadaires) et un bâton pour garder les chiens errants à bonne distance.

En 1973, l’Université de Tsukuba fut établie, dont le précurseur avait été l’Université de l’éducation de Tokyo fondée en 1949. Et en 1980, l’ensemble des 31 instituts nationaux sélectionnés pour quitter Tokyo furent relogés dans la nouvelle ville.

Depuis, Tsukuba a connu une croissance exceptionnelle, abritant aujourd’hui 147 instituts de recherche et 227 000 habitants.

Désormais, Tsukuba est au Japon la ville des sciences de pointe. Ses recherches couvrent un large éventail de domaines, comme l’électronique, la mécatronique, les nouveaux matériaux, l’ingénierie de l’information, le développement spatial, les sciences environnementales, les ressources naturelles, l’énergie, les sciences de la Terre, l’ingénierie civile, la construction et l’agriculture.

« Le gouvernement japonais avait une idée très claire de ce que Tsukuba devait être, à savoir une ville internationale des sciences… et il y est parvenu », explique Zhou Muzhi.

Selon lui, l’histoire du succès de Tsukuba montre qu’il est important de développer une vision claire pour le rôle d’une ville aussi nouvelle, d’être clair sur les mesures adoptées et d’être patient : « Cela a pris 20 ans au gouvernement japonais pour transférer ces instituts à Tsukuba. »

La Nouvelle zone de Xiongan - si elle est développée correctement - pourrait devenir un point névralgique de la région Beijing-Tianjin-Hebei, mais Beijing continuera à être le moteur de la croissance dans la région.

Pour Zhou Muzhi, Beijing doit encore développer ses capacités à gérer une population dense, car les personnes continueront à venir s’installer dans la capitale.

Un réseau majeur de transports et des infrastructures de base devraient être en place à Xiongan d’ici 2020. Et d’ici 2022, lorsque les Jeux olympiques d’hiver seront organisés en Chine, la zone sera bien connectée à Beijing, à Tianjin et au Hebei.


 

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Source: french.china.org.cn

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