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Les entreprises chinoises briguent l’accès au potentiel colossal et inexploité du secteur de l’énergie nucléaire dans les pays le long des nouvelles Routes de la soie, qui pourrait rapporter jusqu’à 4000 milliards de yuans (550 milliards d’euros), selon le PDG de l’un des principaux constructeurs nucléaires de Chine.
« Environ 72 pays prévoient de développer leur énergie nucléaire, dont 41 se situent le long des nouvelles Routes de la soie. La majeure partie d’entre eux n’en sont qu’aux premiers stades de développement de l’énergie nucléaire et nous estimons que si [celle-ci] était amenée à un niveau comparable à celui des Etats-Unis ou du Japon, cela produirait un marché d’une valeur de 4000 milliards de yuans », a déclaré Wang Shoujun, le PDG de la Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC).
L’initiative des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime, proposée en 2013 par le président chinois Xi Jinping, vise à construire un réseau commercial et d’infrastructures reliant l’Asie à l’Europe et à l’Afrique le long des anciennes routes commerciales, dans un effort sans précédent qui unira jusqu’à 65 pays.
La Chine, un acteur puissant du nucléaire
Alors que la demande intérieure en électricité s’envole en Chine et que le pays accélère sa transition vers les énergies renouvelables, le nucléaire fera partie des projets prioritaires. Selon un responsable du ministère de la Protection environnementale, la Chine exploite actuellement 36 réacteurs nucléaires et 20 nouvelles centrales sont en phase de construction. D’ici la fin 2020, le pays ambitionne d’avoir 58 millions de kilowatts de capacité nucléaire en opération et plus de 30 millions de kilowatts en construction, ce qui le placerait en deuxième position mondiale en nombre d’unités installées.
Lorsqu’il s’agit de technologies développées au niveau national, la Chine prend de la vitesse pour occuper une place prépondérante dans le monde. Le réacteur à eau pressurisée Hualong One, produit par China First Heavy Machinery, a terminé ses tests de pression hydraulique le 8 avril. Cette étape cruciale marque la maîtrise par la Chine de la conception et de la production indépendantes d’installations nucléaires de troisième génération.
Le 5 janvier, la State Power Investment Corporation (SPIC), l’un des cinq plus grands constructeurs nucléaires de Chine, a dévoilé sa plateforme NuPAC, un système de commande numérique pour les centrales nucléaires, complétée par des droits de propriété intellectuelle indépendants. La plateforme a obtenu l’approbation de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, lui permettant d’accéder aux marchés américains et européens.
Cap sur l’étranger
Avec le réacteur de troisième génération Hualong One en tête des exportations, les technologies nucléaires chinoises ont établi leur présence au Royaume-Uni, en Roumanie ou encore au Pakistan.
En mars, la China General Nuclear Power Corporation (CGN) a établi un protocole avec le Kenya sur la formation à l’énergie nucléaire basée sur le réacteur Hualong One, faisant un pas de plus vers l’exportation concrète de la conception Hualong One au Kenya et tâtant le terrain pour d’autres exportations et équipements technologiques à l’étranger.
Citant les technologies développées au niveau national comme Hualong One, le président du groupe CGN a annoncé que les technologies nationales « posaient les fondations pour l’expansion nucléaire de la Chine à l’étranger ».
D’après Wang Shoujun, la CNNC a par ailleurs exporté avec succès six unités nucléaires et huit réacteurs vers au moins sept pays. Elle a également établi des liens avec plus de 40 pays pour une coopération renforcée sur l’ensemble de la chaîne industrielle du nucléaire.
Source: french.china.org.cn |
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