La nuit dernière, lors de l'émission d'enquête annuelle "3.15", de la chaîne China Central Television (CCTV), Nike Chine a été accusé de publicité mensongère, et deux sociétés, dont Muji, ont été accusées de vente d'aliments qui pourraient avoir été contaminés par des radiations.

Les chaussures de basketball Nike Hyperdunk 08 FTB se sont révélées être de qualité inférieure à celle annoncée, a rapporté l'émission. Les chaussures, vendus en édition limitée, n'ont pas incorporé le coussin d'air breveté Zoom, comme l'avait pourtant affirmé le géant de la fabrication de vêtements de sport sur son site chinois, précise le programme d'investigation.

Un client à Nanjing, chef-lieu de la province du Jiangsu (est), a acheté deux paires de ces chaussures, qui avaient été annoncées comme des copies de celles portées par la légende du basket Kobe Bryant lorsqu'il a gagné les Jeux olympiques de Beijing en 2008. Le client, surnommé Lang, a payé 1499 yuans (environ 202 euros) par paire au magasin Nike de Huaihai Road, à Shanghai.

« Les chaussures sont chères et elles sont considérées comme les meilleures chaussures de basket chez Nike », a fait savoir M. Lang.

Cependant, il s'est rendu compte que quelque chose n'allait pas lorsqu'il les a enfilées.

« Les chaussures étaient très dures et très inconfortables quand j'ai sauté en jouant au basket-ball », a-t-il indiqué.

M. Lang a ouvert le talon d'une des chaussures et a constaté qu'il n'y avait pas de coussin d'air, a rapporté l'émission.

Plus de 60 acheteurs déçus ont formé un groupe pour négocier avec Nike. Des responsables de l'entreprise auraient admis que les chaussures n'avaient pas de coussin d'air et ont convenu d'offrir un remboursement complet.

Cependant, M. Lang et les autres clients ont exigé une compensation équivalente à trois fois le prix des chaussures, en accord avec les termes de la loi chinoise sur la protection des droits des consommateurs.

En février, M. Lang est allé au magasin de Huaihai Road où il lui avait été dit qu'il pourrait obtenir un remboursement complet et un rabais sur un autre produit. Mais il a rejeté cette offre et a insisté pour obtenir une compensation au triple du prix, tel que spécifié dans la loi.

L'organe de surveillance du marché, situé dans le district de Yangpu à Shanghai, où se trouve Nike Chine, a annoncé avoir lancé une enquête.

Yu Bing, directeur adjoint de cet organe de surveillance, a déclaré que le directeur des affaires juridiques de Nike Chine était en train d'être interrogé et qu'il avait été ordonné à Nike Chine de fournir les matériels publicitaires, les chiffres de vente et de fabrication, les noms des villes en Chine où les chaussures ont été vendues, ainsi que les informations attestant que Nike a reçu des plaintes pertinentes et la façon dont l'entreprise a traité ces plaintes.

Après la diffusion de l'émission, Nike Chine a admis qu'il y avait eu une erreur dans la description du coussin d'air.

« Nous nous excusons pour la gêne occasionnée et avons entamé une communication active avec les consommateurs sur ce problème », a annoncé l'entreprise.

Elle s'est ensuite engagée à totalement rembourser les consommateurs qui avaient acheté ces chaussures.

Lors de l'émission de la nuit dernière, Peter Zhang, manager du service après-vente chez Nike Chine, a admis qu'il n'y avait pas de coussins d'air dans les chaussures. Il a déclaré que des erreurs avaient été faites dans la description du produit et qu'ils avaient été rappelés. Il a nié que cela était un cas de publicité mensongère délibérée.

Cependant, He Shan, directeur de l'Association de recherche sur la loi chinoise sur la protection des droits des consommateurs, a déclaré : « C'est tout bonnement de la publicité mensongère et une fraude, parce que Nike trompe des consommateurs ».

En 2011, Nike a été condamné à une amende de 4,87 millions de yuans par l'organe de surveillance du marché de Beijing après qu'il a été révélé que ses chaussures Zoom Hyperdunk 2011 n'avaient qu'un seul coussin d'air dans chaque chaussure au lieu de deux comme annoncé.

Les mêmes chaussures vendues aux Etats-Unis et à Taïwan étaient bien équipées de deux coussins d'air.

Nike Chine a présenté ses excuses pour publicité trompeuse et a offert des remboursements, a rapporté l'agence de presse officielle chinoise Xinhua. L'Administration de l'Industrie et du Commerce de Beijing a déclaré que Nike était coupable de doubles standards, en vendant des produits de qualité inférieure sur la partie continentale de la Chine mais pas sur d'autres marchés.

Dans un autre cas exposé dans l'émission de CCTV la nuit dernière, il a été avancé que les magasins Muji en Chine vendent des produits alimentaires importés de zones autour de Fukushima, au Japon, en violation d'une interdiction imposée par l'Administration générale de la supervision de la qualité, de l'inspection et de la quarantaine.

Il a également été révélé que l'entreprise Shenzhen Haitun Cross-Border Science and Technology Co Ltd, qui fournit des produits importés maternels et infantiles à des sites de commerce en ligne, a vendu de la farine d'avoine venant des zones interdites au Japon sur son site internet.

L'administration interdit l'importation de produits alimentaires de 10 préfectures du Japon en raison des inquiétudes de possibles radiations suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima Dai-ichi en 2011.