Le président chinois Xi Jinping effectuera du 15 au 18 janvier une visite d'Etat en Suisse. Il participera à cette occasion à la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos et rendra visite à plusieurs organisations internationales. Cela marquera la première visite d'Etat en Suisse d'un chef d'Etat chinois depuis le tournant du millénaire. A quelques jours de cet événement, l'ancien ambassadeur de Chine en Suisse Cai Fangbai a accepté de répondre à nos questions et de revenir sur le développement et les caractéristiques des relations sino-suisses. Il s'est déclaré convaincu que la visite du président Xi en Suisse aura pour effet d'enrichir le partenariat stratégique novateur entre les deux pays, permettra d'aborder les réponses de la Chine aux questions économiques mondiales et fera partager la sagesse chinoise.

Une visite qui enrichira le partenariat stratégique novateur sino-suisse

Cai Fangbai a estimé que la plus grande caractéristique des relations sino-suisse est leur caractère pionnier et novateur. Sept jours après la fondation de la Chine nouvelle en 1949, le président de la Confédération, malgré l'opposition exprimée à l'intérieur et à l'extérieur du pays, a décidé de reconnaître le nouvel Etat et d'établir des relations diplomatiques. Grâce à leurs efforts conjoints, les deux pays ont établi le 14 septembre 1950 des relations diplomatiques, et la Suisse est ainsi devenue l'un des premiers pays à reconnaître la Chine nouvelle en Occident. En 1980, au début de l'ère de réforme et d'ouverture de la Chine, les premières entreprises suisses se sont implantées en Chine, et bien avant les autres pays, la Suisse a reconnu en 2007 le statut d'économie de marché de la Chine. En 2013, la Suisse a été le premier pays du continent européen à signer un accord de libre-échange avec la Chine. Le volume du commerce bilatéral a connu une croissance rapide, atteignant près de 60 milliards de dollars. En 2015, la Suisse a une nouvelle fois résisté à la pression des puissances étrangères en exprimant son souhait de devenir l'un des membres fondateurs de la Banque d'investissement asiatique pour les infrastructures. En 2016, le premier partenariat stratégique novateur a été conclu entre les deux pays, une signature unique portant sur l'un des cinq concepts clés du développement chinois.

« La visite d'Etat du président Xi en Suisse fait suite à la visite du président de la Confédération en Chine en avril dernier, et marque un jalon dans l'histoire des relations bilatérales », a observé l'ancien ambassadeur Cai Fangbai. « En avril 2016, après l'entretien du président Xi et du président suisse d'alors Johann Schneider-Ammann, les deux pays ont annoncé l'établissement d'un partenariat stratégique novateur. » La cinquième session plénière du 18^e Congrès national du Parti communiste chinois a inscrit l'innovation parmi les cinq concepts centraux du développement du pays. La décision de placer l'innovation au centre des relations sino-suisses aura un grand impact sur leur développement. Cai Fangbai souligne que l'innovation n'est pas un slogan ; elle fait concrètement partie de la coopération bilatérale, en liant la stratégie d'innovation comme moteur de croissance de la Chine à l'excellence novatrice de la Suisse. Les deux pays coopéreront à la construction d'une plateforme d'innovation qui réunira entreprises, universités et instituts de recherche pour atteindre des percées dans les domaines des énergies renouvelables, de l'agriculture écologique, de la protection de l'environnement, de la fabrication de machines, de la médecine et d'autres.

« La visite du président Xi enrichira le partenariat stratégique novateur, indiquera la direction future des relations, et permettra de développer une perspective plus large », a noté l'ambassadeur.

La contribution de la sagesse chinoise au Forum économique mondial

La deuxième économie mondiale, qui affiche un PIB de plus de 10 000 milliards de dollars, maintient une croissance rapide dans un contexte mondial morose et apporte une contribution significative à l'économie mondiale. « De nombreux économistes évaluent la contribution de la Chine à la croissance économique mondiale à plus de 30 %. Sans le soutien de l'économie chinoise, l'économie mondiale tomberait en récession », souligne l'ambassadeur.

La 47^e réunion annuelle du Forum économique mondial aura lieu du 17 au 20 janvier à Davos, en Suisse. Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial, a invité cette année le président Xi Jinping à assister à la réunion le 17 janvier. « Le Forum de Davos accorde une grande importance à la Chine, non seulement en invitant ses dirigeants à y participer, mais aussi en déplaçant le Davos d'été en Chine, pour illustrer l'influence cruciale de l'économie chinoise dans le monde. L'économie chinoise maintient un rythme de croissance élevé, ce qui indique que son modèle de développement est bien adapté à la situation nationale. Bien que nous ne cherchions pas à imposer notre modèle à d'autres, il est possible que d'autres pays soient inspirés par le modèle de développement chinois », a noté M. Cai.

Il souligne que le processus de mondialisation est irréversible et est un résultat inévitable du développement de la production, ainsi que de la distribution libre des ressources. Bien sûr, la mondialisation a des inconvénients, notamment celui du développement inégal entre les pays, et l'écart croissant des inégalités entre riches et pauvres au sein même des pays. Cela est particulièrement vrai aux Etats-Unis et en Europe, ce qui révèle les limites du système capitaliste. En Chine, le problème existe également, mais l'autorégulation du système socialiste peut le résoudre, comme le montre l'efficacité des mesures politiques récentes de lutte contre la pauvreté lancées par le gouvernement chinois. Le président Xi a également déclaré que dans la construction d'une société modérément prospère, « il ne doit pas y avoir de laissés pour compte ».

Sur les nouveaux modèles de coopération mondiale, la relance de la croissance et d'autres questions, l'ambassadeur Cai Fangbai a observé que « le sommet du G20 organisé à Hangzhou en 2016 a apporté de très bonnes solutions. Il a défini l'innovation comme nouveau moteur de l'économie, avec la mise en place d'une stratégie de développement basée sur l'innovation. Il a décidé que la restructuration doit être la clé de la résolution des problèmes économiques actuels. Et pour la première fois, on a fourni un cadre pour l'investissement multilatéral. Ces mesures apportent des solutions approfondies aux problèmes économiques mondiaux en puisant dans la sagesse chinoise […] et je suis convaincu que la participation du président Xi Jinping au Forum économique mondial sera à nouveau l'occasion de transmettre la sagesse et la force de la Chine pour renforcer la croissance et améliorer la gouvernance économique mondiale. »