Sans surprise, le Sunway TaihuLight chinois a de nouveau remporté la place de l'ordinateur le plus puissant au monde, d'après la dernière édition du Top 500 semi-annuel des superordinateurs publié lundi.

Cet imposant superordinateur, construit entièrement à partir de processeurs conçus et fabriqués en Chine, a fait sa première apparition en juin. Il avait alors facilement détrôné l'ancien champion, Tianhe-2, un système chinois mais construit avec des puces Intel.

TaihuLight est capable de réaliser 93 millions de milliards de calculs par seconde (pétaflop/s). C'est presque trois fois plus que Tianhe-2, qui a occupé la place de no 1 dans le Top 500 au cours des trois dernières années.

Cela signifie, qu'un superordinateur chinois est en tête du classement pour la huitième fois d'affilée, indiquant la montée en puissance de la Chine dans le domaine du calcul haute performance (HPC pour high performance computing).

C'est en juin, que la Chine a dépassé les Etats-Unis dans le nombre total de superordinateurs installés. Ce fut la première fois que les Etats-Unis ne dominaient pas cette catégorie depuis la création de la liste il y a 23 ans.

Le nombre de systèmes installés en Chine est passé de 168 à 171, mais les Etats-Unis ont également eu une « légère reprise » et possèdent désormais aussi 171 systèmes, contre 165 dans la liste précédente.

« La 48e édition de ce Top 500 a vu la Chine et les Etats-Unis rivaliser pour la suprématie du calcul haute performance », indiquait dans un communiqué les éditeurs du Top 500, publié lors d'une conférence HPC à Salt Lake City, ajoutant : « L'année dernière, les Etats-Unis étaient clairement le leader avec 200 systèmes, tandis que la Chine n'en possédait que 108. »

Par ailleurs, la Chine et les Etats-Unis sont au « coude à coude dans la catégorie performance », ces derniers possédant 33,9 % de la performance globale installée, contre 33,3 % pour la Chine.

Dans les derniers classements, les systèmes américains Titan and Sequoia sont restés no 3 et no 4, mais le Top 10 a été « légèrement bouleversé ».

Le superordinateur Cori, un système installé récemment au Laboratoire national Lawrence Berkeley aux Etats-Unis, est passé à la cinquième position avec une performance de 14 pétaflop/s.

Derrière lui se trouve le nouveau Oakforest-PACS du Centre conjoint pour le calcul haute performance avancé du Japon, avec 13,6 pétaflop/s.

L'addition de Cori et du Oakforest-PACS a recalé tous les systèmes quelques places plus bas, à l'exception de Piz Daint, un superordinateur installé au Centre national suisse de calcul haute performance, qui a maintenu sa huitième position grâce à une mise à niveau impressionnante de 3,5 pétaflop/s.

En ce qui concerne les entreprises fabriquant ces systèmes, l'Américain Hewlett-Packard arrive en tête avec 112 superordinateurs, suivi par le Chinois Lenovo avec 92 systèmes.

Il existe trois autres entreprises dans la liste de vendeurs : Sugon (No 4 avec 47 systèmes), Inspur (No 8 avec 18 systèmes) et Huawei (No 9 avec 16 systèmes).

« Les fabricants chinois, comme Lenovo et Huawei, se portent bien au niveau mondial », indique Jack Dongarra, professeur à l'Université du Tennessee et éditeur de la liste.

Celle-ci est considérée comme étant la plus fiable parmi les classements mondiaux des superordinateurs. Elle est compilée sur la base du test du Linpack par des experts américains et allemands.