Envoyer [A A]

Une rumeur conduit des couples au divorce à Shanghai

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 09. 2016 | Mots clés : rumeur,couples,divorce,Shanghai

Tang Tao et sa femme, qui se sont mariés il y a trois ans, étaient déterminés à divorcer le 30 août pour ne pas perdre d'argent.

Ils ont laissé leur fille de 20 mois aux soins de leurs parents et se sont précipités au bureau d'enregistrement des mariages et des divorces de leur district avant l'aube.

Heureusement pour eux, seuls six couples étaient déjà arrivés pour obtenir un numéro dans la file d'attente des divorces. En raison de l'augmentation surprenante du nombre de couples demandant le divorce cette semaine, le bureau a limité le nombre de dossiers à 60 par jour.

Les bureaux des affaires civiles de tout Shanghai sont pris d'assaut par des couples depuis que des rumeurs ont commencé à circuler disant qu'à compter du 1er septembre, les couples ayant divorcé seraient reconnus pour une année entière comme étant encore mariés en vertu des politiques de restrictions à l'achat de multiples logements.

Ces mesures exigent un apport plus élevé et des taxes de vente sur les logements achetés par des couples déjà propriétaires.

Les statistiques de Didi Chuxing, le plus grand service de réservation de taxis en Chine, montrent que le nombre de trajets vers les bureaux des affaires civiles à Shanghai avait triplé les 29 et 30 août par rapport à la semaine précédente.

Tang et son épouse ont acheté un appartement quand ils se sont mariés, mais ils voudraient en acheter un plus grand.

« Ma femme n'a pas d'appartement en son nom. Si nous divorçons et achetons un appartement en son nom, nous économisons plus de 100 000 yuans (15 000 dollars) en taxes de vente », explique le jeune homme de 34 ans.

« Nous ne voulons pas gaspiller de l'argent. Ne dépenserions-nous pas mieux ces 100 000 yuans avec par exemple un voyage de luxe en Europe pour la famille ? Même si nous sommes séparés légalement, nous ne serons pas considérés comme divorcés. Nous sommes toujours heureux ensemble », a-t-il affirmé.

Le personnel des bureaux d'enregistrement est habitué aux couples qui enregistrent un « faux divorce » pour éviter les restrictions sur l'achat de logements.

« Quand mon mari et moi étions au bureau, cinq autres couples à côté de nous n'avaient pas l'air non plus de battre de l'aile », observe Wang Yongyong, une femme âgée de 58 ans qui a divorcé de son mari l'an dernier pour économiser plus de 20 000 yuans en taxes lors de l'achat d'un appartement pour leur fils qui se mariera prochainement.

Elle explique qu'une ancienne camarade de classe l'a encouragée à divorcer pour éviter de devoir payer la taxe.

« Au moins trois personnes sur vingt dans notre groupe WeChat d'anciens camarades de classe du secondaire ont divorcé en raison des restrictions à l'achat immobilier », explique-t-elle.

Cependant, dans certains cas, de « faux divorces » sont devenus réels.

Mme Jiang, aussi résidente de Shanghai, craint de ne pouvoir épouser à nouveau son ex-mari, malgré leur promesse de le faire au moment du divorce il y a un an.

Tous deux ont acheté un appartement en 2013. Ils ont convenu de divorcer et de mettre l'appartement sous le nom du mari pour qu'elle puisse acheter un autre appartement avec des taxes et un apport moins élevés.

« Toutefois, nous avons eu d'énormes conflits durant le processus d'achat, et il n'a pas versé les remboursements bancaires avec moi comme il l'avait promis », a déclaré Jiang.

Zhou Haiwang, vice-directeur de l'Institut de la population et le développement à l'Académie des sciences sociales de Shanghai, a estimé que lorsque tant de gens décident de divorcer contre leur gré pour maintenir la stabilité de leur famille, les responsables politiques devraient envisager des ajustements.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: french.china.org.cn

Réagir à cet article

Votre commentaire
Pseudonyme
Anonyme
Les dernières réactions (0)

Les articles les plus lus