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Il est encore trop tôt pour retirer le panda de la liste des espèces en voie de disparition

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 09. 2016 | Mots clés : Panda

Selon un expert chinois du panda géant qui s'est exprimé mardi, après que l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ait retiré dimanche le panda de la liste des espèces en voie de disparition, il est trop tôt pour modifier l'état de conservation de l'animal.

L'UICN a en effet annoncé dans un rapport que le panda est désormais classé comme « vulnérable » et non plus « en voie de disparition », reflétant un nombre croissant de ces animaux vivant à l'état sauvage dans le Sud de la Chine. L'organisation a attribué l'augmentation de la population de pandas à des décennies d'efforts de conservation que lui a consacrés la Chine.

Zhang Hemin, du Centre de recherche et de conservation du panda géant (CCRCGP), largement connu dans les milieux de la conservation comme le « père du panda », a déclaré à Xinhua qu'il estimait pour sa part qu'il était encore trop tôt pour déclasser le statut de l'animal.

« La survie des pandas est encore menacée par un habitat naturel très fragmenté ; les transferts génétiques entre les différentes populations s'améliorent, mais ils ne sont toujours pas satisfaisants, et il est plus que probable que le changement climatique va avoir un effet négatif sur les forêts de bambous, qui fournissent à la fois leur nourriture et leur habitat ; et il y a encore beaucoup à faire en termes de protection et de gestion », a-t-il précisé.

La population de pandas géants sauvages est divisée en 33 groupes isolés, certains comptant moins de 10 individus, ce qui limite fortement le patrimoine génétique. Et parmi 18 les sous-populations constituées de moins de 10 pandas, toutes, a souligné M. Zhang, font face à un risque élevé d'effondrement.

Depuis 2010, le CCRCGP a mis l'accent sur l'amélioration de l'élevage en captivité des pandas géants et sur les préparatifs de libération des animaux élevés en captivité dans la nature. Selon M. Zhang, c'est seulement lorsque la population sauvage pourra maintenir une croissance soutenue sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter des individus élevés en captivité qu'il sera possible de redéfinir l'espèce comme étant moins menacée.

M. Zhang estime que l'entrainement pré-libération des pandas élevés en captivité s'était sensiblement amélioré, en les aidant à s'adapter à la vie sauvage après leur retour dans leur environnement naturel. De cette façon, leur population a augmenté et leur succès en matière de reproduction est assuré.

« Si l'état de conservation est déclassé, le travail de protection risque de se relâcher, et en ce cas, tant la population de pandas que leur habitat sont plus susceptibles de souffrir de pertes irréversibles », a déclaré M. Zhang. « Les réalisations actuelles en matière de protection seront perdues et quelques petites sous-populations peuvent disparaitre ».

Mais la maladie constitue également une menace : le virus de la maladie de Carré (CDV) affecte une grande variété d'animaux, dont les chiens domestiques, les primates et les grands félins. Le CDV a causé la mort de deux pandas dans la province du Shaanxi (Nord-ouest de la Chine) à la fin de 2014.

« Il n'y a pas de remède ou de vaccin spécifique pour cette maladie », a précisé M. Zhang. « Le travail de confinement des épidémies et des maladies est essentiel pour la protection du panda ».

La qualification par l'UICN de « vulnérable » au lieu de « en danger » ne signifie pas que les pandas n'ont plus besoin d'une protection continue, a de son côté déclaré Shi Xiaogang, de la réserve naturelle nationale de Wolong.

Selon M. Shi, le fait que les efforts de protection de la Chine aient été reconnus donne des raisons de se réjouir, « mais en tant que conservateurs, nous savons que la situation du panda sauvage est encore très sensible ».

Ayant travaillé avec des pandas depuis plus de 20 ans, Shi Xiaogang et ses collègues surveillent principalement les activités des pandas sauvages, leur état de santé et leur reproduction. M. Shi a souligné être au courant de problèmes pratiques innombrables dans la protection des pandas sauvages. Les activités humaines comme le tourisme et la cueillette des simples, a-t-il souligné, peuvent gravement affecter l'habitat des pandas sauvages.

Peu importe l'état de conservation du panda, nous ne changerons pas notre attitude envers la protection de ces animaux, a-t-il ajouté.

Au dernier décompte, à la fin de 2015, la Chine comptait 1 864 pandas géants à l'état sauvage, contre 1 100 environ en 2000. Selon l'Administration forestière d'Etat de Chine, il y a aussi 422 animaux en captivité.

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Source: french.china.org.cn

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