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Des jeunes filles font le poirier pendant un cours de gymnastique à l'école d'athlétisme amateur pour jeunes Yangpu de Shanghai, le 4 mai 2016.
Dans une salle pleine de cubes aux couleurs vives et de matelas géants, des enfants rient allègrement en grimpant des barres, en essayant de faire des culbutes ou de marcher avec précaution sur une poutre à l'équilibre précaire. Certains se tiennent sur leurs mains, montrant leur ventre sous la férule de quatre entraîneurs.
Pour Lucy Huang, 8 ans, tout cela est pur plaisir. S'agissant de ses progrès, ses parents ont un objectif : ils espèrent seulement que ces leçons l'aideront à rester en forme, à améliorer son équilibre, et aideront au développement de son cerveau.
« J'aime venir ici parce qu'il y a beaucoup de plaisir. J'aime faire des bascules en avant et en arrière, et j'aime les anneaux », dit-elle dans un souffle, encore assise sur la poutre, ses jambes pendantes.
Cette scène qui a lieu au centre-ville de Shanghai pourrait être chose commune dans les pays occidentaux, mais c'est un spectacle rare en Chine, où les parents évitent de donner des cours de gymnastique à leurs enfants. La simple mention du mot gymnastique évoque généralement des images stéréotypées et vieilles de plusieurs décennies, celles de petits garçons et de petites filles s'exerçant au grand écart en larmes, sous la surveillance d'entraîneurs à la mine sévère, tout étant bon pour avoir une chance de décrocher une médaille d'or olympique.
Cet été, les athlètes chinois qui ont principalement grandi dans le système sportif devraient une fois encore éblouir le monde et rafler des dizaines de médailles lors des Jeux d'été qui vont bientôt commencer à Rio.
Mais en Chine même, des efforts importants sont nécessaires pour réformer un système qui a du mal à recruter la prochaine génération d'étoiles, malgré ses glorieux résultats, avec des centaines de médaillés olympiques sortis de ses rangs.
Après des décennies de croissance rapide, la Chine est devenue la deuxième plus grande économie du monde. Ses habitants ont beaucoup plus d'argent qu'avant et beaucoup plus de choix de vie pour eux-mêmes et leurs enfants.
« Les parents d'aujourd'hui veulent que leurs enfants profitent d'une vie normale », a déclaré Cheng Liang, ancien champion national en gymnastique artistique. En raison de blessures, il a abandonné avant les Jeux d'Atlanta en 1996.
L'idée de penser que Lucy, la fillette de Shanghai, et ses camarades de jeu, puissent un jour concourir pour la Chine sur la scène mondiale est encore bien éloignée. Pourtant, la raison pour laquelle elle peut aujourd'hui apprendre la gymnastique est un reflet des changements qui ont fait aujourd'hui de cette discipline un sport de loisir plutôt qu'un choix de carrière.
Les responsables sportifs chinois croient que la réponse se trouve dans la vulgarisation des sports. La course sur route et la natation commencent également à prendre racine au sein du public et sont particulièrement populaires auprès des membres de la classe moyenne chinoise, de plus en plus nombreuse.
« Comment pouvez-vous populariser un sport qui est largement considéré comme extrêmement difficile, fatigant et dangereux ? », a ainsi déclaré Wang Tongjie, directeur de la gymnastique à l'Administration générale chinoise des sports, soulignant qu'il n'y a que 7000 gymnastes chinois inscrits.
Cheng Liang, l'ancien champion, a quant à lui commencé à chercher des opportunités en Chine après les Jeux olympiques de Beijing de 2008. En 2012, il a créé le premier club de sport privé du pays à Changzhou, dans l'Est de la Chine, s'occupant des tout-petits et des enfants. Son frère et lui ont ouvert deux autres clubs à Shanghai à la fin de 2015 et ont enregistré l'adhésion de 300 membres en six mois. L'adhésion annuelle coûte l'équivalent de plus de 2000 dollars US, mais les familles avec des revenus décents considèrent cette somme comme un bon investissement dans leurs enfants.
Selon M. Wang, il y a maintenant 35 gymnases privés à travers la Chine, et ils ont le soutien de l'administration des sports du pays, qui encourage également à introduire la gymnastique dans davantage de maternelles et d'écoles primaires dans toute la Chine.
« Nous devons changer l'opinion du public sur le sport, et nous avons constaté qu'il est nécessaire de mettre le mot "heureux" avant celui de gymnastique », a conclu M. Wang.
| Source: french.china.org.cn | ![]() |
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