Les exercices militaires sont la réponse de la Chine aux provocations d'autres pays

Les exercices militaires entamés en mer de Chine méridionale mardi sont la réponse aux manœuvres fréquemment organisées par les Etats-Unis, le Japon et d'autres pays de la région, a déclaré l'ancien directeur du Bureau de l'information du Conseil des affaires d'Etat, l'agence chinoise en charge de la communication internationale.

Ces dernières années, les Etats-Unis ont dépêché dix porte-avions en Asie pour y conduire des opérations militaires, ce qui constitue une source d'angoisse pour la population chinoise et le gouvernement, a expliqué Zhao Qizheng.

Il s'est exprimé en ces mots lors d'une conférence de presse organisée mardi à Singapour dans le cadre d'un séminaire sur la situation en mer de Chine méridionale. Lundi, la Chine a en effet annoncé que tout accès serait interdit à une partie de la mer de Chine méridionale entre mardi et jeudi, afin qu'y soient menés des exercices militaires.

Les exercices militaires coûtent cher, a précisé Zhao, et la Chine ne désire pas lancer des manœuvres d'une telle envergure. Elle les a autorisées uniquement en raison des provocations continues des Etats-Unis, du Japon et d'autres Etats en mer de Chine méridionale.

« Les Etats-Unis, le Japon et les Philippines ont entrepris des actions qui suscitent des réactions de notre part. C'est comme les lois de la physique », a-t-il expliqué.

Comme Beijing refuse d'accepter la décision rendue par la Cour permanente d'arbitrage de La Haye, saisie unilatéralement par les Philippines, les deux Etats doivent engager des discussions autour de questions telles que le développement conjoint de l'industrie de la pêche, les ressources naturelles et le sauvetage maritime, suggère Zhao.

Et d'ajouter : « Les conflits en mer de Chine méridionale existent depuis plus de trois décennies, ils ne se résoudront pas en trois mois, ni même en trois ans ».

Zhang Junshe, chercheur à l'Institut de recherche des études militaires navales de l'Armée populaire de libération, explique que nombre d'exercices d'occupation des îles menés par les Etats-Unis, le Japon et les Philippines ont fait de la Chine l'ennemi fictif. Il convient selon lui de mettre une halte à ces provocations.

« Les exercices militaires de l'armée chinoise en mer de Chine méridionale se concentrent sur des opérations de défense et sont donc bien différents des démonstrations de force des Etats-Unis et d'autres pays », a-t-il dit.

Shahriman Lockman, analyste à l'Institut des études stratégiques et internationales de Malaisie, a confié au quotidien China Daily que les Etats qui ont des revendications en mer de Chine méridionale devaient envisager la médiation et la conciliation, deux méthodes « rarement employées mais davantage adaptées aux pays asiatiques ».

« Je pense qu'il y a très peu de chances que le Vietnam ou la Malaisie initient une procédure d'arbitrage. […] Les gains d'une nouvelle procédure ne feraient pas le poids face au risque d'une complication de la relation avec la Chine », conclut-il.

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