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Couples sino-français : Jingruo et Raphaël, tendrement unis à Paris

French.china.org.cn | Mis à jour le 16. 05. 2016 | Mots clés : sino-français,Paris,couples

 


Une différence

Lorsque ce ne sont pas les points communs qui unissent Jingruo et Raphaël, c'est leur complémentarité. En astrologie chinoise, le singe (signe de Raphaël) s'entend à merveille avec le lapin (signe de Jingruo), qui aime l'insouciance joyeuse de son compagnon, tandis que ce dernier trouve avec le lapin la stabilité et la douceur qui lui manquent. L'astrologie chinoise n'évoque pas les différences religieuses, mais ne s'agit-il pas de deux signes habiles et diplomates ? Raphaël étant de confession juive, faire accepter Jingruo, athée, à sa mère, n'a pas été aussi évident que les sentiments qu'ils partagent tous les deux. Et le problème a totalement éclipsé celui de la différence d'origine : « que Jingruo soit chinoise n'a posé aucun problème, c'est à cause de la religion que ça a été plus compliqué ». De leur côté, les parents de Jingruo ont bien accepté son compagnon, lorsqu'il est venu leur rendre visite avec à Shenyang. Il parle chinois, et « malgré leur fort accent du nord-est », arrive à plaisanter avec eux. Le temps passé par le couple avec la famille de Raphaël a fini par avoir raison de la réticence initiale de la mère, qui a décidé de faire tomber la barrière de la religion à condition que Jingruo se convertisse. « J'ai commencé à apprendre l'hébreu et les prières, mais ce n'est pas facile en plus des cours ». Raphaël n'est pas pressé, la conversion semble une simple formalité pour ces jeunes qui veulent juste pouvoir s'aimer sans se mettre à dos une famille de laquelle Jingruo fait d'ores et déjà partie. Si tout va bien, ils se marieront et prévoient de quitter la France dans quelques années pour s'installer en Israël ou en Chine, « ou un peu dans les deux pays, si les finances nous le permettent », envisage Jingruo.

La recette de l'entente interculturelle

Après celui de la religion, les autres obstacles que le couple pourrait avoir à surmonter semblent bien futiles. Trouver ce qui sème la discorde leur demande même quelques minutes de réflexion. Jingruo est un peu superstitieuse, elle doit dire « pei pei pei » pour conjurer le sort si l'un d'eux parle de malheur. Cela amuse Raphaël, plus pragmatique. Sa copine s'exaspère qu'il ne gère pas mieux son temps. « Tu es souvent en retard et tu aimes faire la grasse matinée, c'est très français ». Mais Raphaël rejette ce qui, à ses yeux, n'est pas une caractéristique culturelle : « tous les Chinois ne se lèvent pas à 6h du matin ». Ils s'accordent néanmoins sur une particularité des couples chinois, où le mari doit écouter les conseils de sa femme dans la vie quotidienne, car celle-ci veille à sa santé et à son bien-être. Or, Raphaël ne voit pas d'un très bon œil ce rôle qui l'infantilise : « Je fais ce que je veux », lui répond-il souvent. Ce qui, contrairement à l'effet escompté, semble puéril à Jingruo. Mais toujours douce en affaires, elle lui explique qu'elle veut seulement l'aider, et Raphaël finit par la rassurer.

S'ils ne savent pas toujours ce qui les sépare, ils savent ce qui les rassemble : la cuisine. C'est très important, selon Jingruo, car les repas sont un aspect important de la vie à deux. Pour elle, « si l'on n'aime pas les mêmes choses, c'est trop difficile de cuisiner des plats différents ». Ils évoquent l'exemple d'un ami français adepte de fast-food et de sa copine chinoise. « Il ne mange que des hamburgers et des frites, et ne veut pas goûter les plats chinois que prépare sa copine », raconte Raphaël, qui trouve essentiel d'être ouvert culinairement. Pour Raphaël et Jingruo, être ouvert est un euphémisme, puisqu'ils mangent aussi bien français, que chinois ou japonais. Le cordon bleu du couple, c'est Jingruo, qui s'est fait la main dans toutes les cuisines, pour le plus grand bonheur de son shuai ge (« beau gosse », le sobriquet chinois de Raphaël).

Accepter les différences de l'autre, c'est d'après le couple la condition sine qua non du succès d'une union franco-chinoise. Mais pour les accepter, encore faut-il connaître ces différences, et pour cela, il faut être curieux à l'égard du pays de l'autre. Raphaël aime la Chine, à laquelle il reconnaît ses qualités et ses défauts, mais déplore que les médias français ne véhiculent qu'une image très négative du pays. Jingruo et lui espèrent que les relations franco-chinoises deviendront plus authentiques : « les Français ne connaissent pas la vraie Chine et les Chinois ne connaissent pas la vraie France », estime Raphaël. Jingruo appelle les Français à venir découvrir la Chine par eux-mêmes car, s'indigne-t-elle, « ils critiquent mais ils ne savent pas de quoi ils parlent. Certains parlent de la Chine comme s'ils étaient déjà venus ». Raphaël imagine que les relations franco-chinoises s'approfondiront comme celles de la France et du Japon : « Au départ, les Japonais ne venaient à Paris que pour voir la tour Eiffel. Maintenant, ils reviennent deux ou trois fois et visitent le pays entier ». Si pour le couple, les deux pays ont besoin de se connaître et de se comprendre davantage, tous deux voient un signe positif dans l'augmentation du nombre d'étudiants apprenant le chinois en France. Et au fond, ce que nous apprennent Jingruo et Raphaël, qui communiquent principalement en français mais troquent quand bon leur semble la langue de Molière contre le mandarin, c'est que pour se connaître, deux langues communes valent souvent mieux qu'une.

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Source: french.china.org.cn

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