[A A] |
La direction de la transformation de la Chine, deuxième économie mondiale et premier pays émetteur de gaz à effet de serre, est très importante, a déclaré Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique, qui est arrivée hier à Beijing pour sa première mission après l'Accord de Paris.
Un accord historique et un rôle décisif
L'accord conclu le 12 décembre 2015 à Paris est « historique », a souligné l'ambassadrice, « parce qu'il emmène toutes les économies, tous les pays, vers un développement économique différent, un développement qui réduise vraiment les émissions de gaz à effet de serre, un développement qui s'oriente vers l'économie verte et la croissance verte ».
La Chine a joué un rôle décisif dans la conclusion de l'Accord de Paris, a-t-elle estimé lors d'une conférence de presse à Beijing. « Cet accord est l'accord de tous les pays, mais il faut vraiment reconnaitre le rôle de la Chine à tous ces niveaux : celui du président, celui du chef de la délégation chinoise Xie Zhenhua et de toute la délégation, qui ont jusqu'au bout permis de faciliter et de rassembler les points de vues. »
Un appui important
Si Laurence Tubiana vient aujourd'hui en Chine, c'est pour préparer les prochaines étapes qui feront suite à la conclusion de l'Accord de Paris, en vue de la signature de cet accord le 22 avril à New York. Selon elle, la France et la Chine ont travaillé de concert pour faire passer l'Accord de Paris, et la mise en œuvre de cet accord va également beaucoup dépendre de la collaboration et de la coopération entre les deux pays. En tenant compte du fait que les orientations vers une croissance verte sont très difficiles à mettre en œuvre, elle a ainsi pour intention de demander l'appui de la Chine pour emmener tous les autres pays, afin qu'il y ait un maximum de signatures le 22 avril. « Ce que l'Europe et la Chine vont faire ensemble pour tenir le cadre de cette direction, c'est en prouvant que ces grandes économies s'engagent dans ce changement très profond, en montrant qu'il est possible de le faire en coopérant sur le plan technologique [...] Il était important que cette reprise de contact après les négociations se fasse d'abord avec la Chine », a-t-elle souligné lors de la conférence.
Une direction considérable
En effet, la partie chinoise a déjà assuré de gros efforts pour la signature de l'accord, et l'ambassadrice a salué les politiques annoncées par la Chine dans le cadre du 13e plan quinquennal. « La direction de la transformation de la Chine est d'une grande importance, parce qu'elle est la deuxième économie mondiale et le premier émetteur de gaz à effet de serre. Si on voit la Chine prendre une autre trajectoire, cela donnera la direction », a expliqué Mme Tubiana. « Si l'ensemble des politiques économiques et d'investissement chinoises sont réorientées clairement vers la croissance verte, cela aura un effet énorme pour le reste du monde. Pour moi, cela est central ».
Une stratégie bas carbone
A propos de l'accord sur le changement climatique, les inquiétudes demeurent, car les mesures et les contributions promises par les pays ne suffiront pas à réaliser l'objectif de limiter l'élévation des températures en dessous de 2 degrés Celsius. Une stratégie bas carbone sera ainsi annoncée avant 2020 par la Chine et la France, selon Mme Tubiana. Cette stratégie visera à montrer comment, progressivement, on pourra rejoindre des modalités de développement compatibles avec l'objectif de température. « Dans une stratégie pour l'horizon 2050, on voit l'ampleur des transformations qu'il faut produire, on voit tout le chemin qui reste à parcourir, on voit les obstacles technologiques, on voit le programme d'investissement. Ça permet aussi d'apprendre l'un de l'autre. »
Une coopération à grande échelle
Dans le domaine de la lutte contre la pollution, de nombreux projets de coopération entre la France et la Chine ont été démarrés, et il existe encore beaucoup de potentiel, a rappelé l'ambassadrice en citant en exemple « la coopération dans le bâtiment, la gestion de l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables comme l'énergie marine et solaire. » Sur le plan du changement climatique, la France pourrait donner quelques bons exemples à la Chine, et d'après Mme Tubiana, deux plans pourraient être d'intérêt particulier pour la Chine : d'une part, la transition industrielle, qui est un très long travail à prévoir à l'avance avec un plan de long terme ; d'autre part, l'énorme potentiel d'amélioration dans l'industrie chinoise, sans nécessité absolue de changer le secteur industriel.
Source: french.china.org.cn |
|
||