Des représentants d'ONG, des étudiants et les ambassades des pays en développement à Beijing présentent une maquette de la Terre, appelant à des efforts conjoints pour lutter contre le changement climatique.

Des organisations non gouvernementales (ONG) chinoises ont été invitées à la conférence capitale sur le changement climatique qui va avoir lieu à Paris, représentant des centaines d'ONG à travers le pays.

En Chine, les ONG jouent un rôle essentiel pour recueillir des données scientifiques utilisées par les décideurs, superviser l'application des règlements au niveau local, et servir de pont entre les personnes, le gouvernement et les entrepreneurs.

Cependant, les ONG font encore face à des défis, notamment parce que beaucoup d'entre elles manquent d'expertise.

Sensibiliser

La 21e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) se tiendra en France du 30 novembre au 11 décembre, attirant des participants de plus de 195 pays, dont 2000 ONG.

« Nous allons envoyer 21 membres participer à la conférence », a déclaré Zhan Yufeng, directeur du China Youth Climate Action Network (CYCAN).

Son groupe se concentre principalement sur la sensibilisation au changement climatique et l'importance de la transition vers les énergies durables. Il organise un sommet annuel de la jeunesse à Shenzhen depuis 2009.

Des entrepreneurs chinois ont créé des ONG pour faire entendre leur voix sur les questions liées au changement climatique. En 2004, la Société des entrepreneurs et de l'écologie (Society of Entrepreneurs and Ecology, SEE) a été établie par 80 membres fondateurs, dont la plupart sont des entrepreneurs chinois influents comme des banques d'investissement, des propriétaires de mines et des PDG de l'Internet.

Fixer des normes

Wang Gengchen, chercheur à l'Institut de physique atmosphérique de l'Académie chinoise des sciences, a précisé que certaines ONG travaillent sur la collecte de données et font de la recherche, en offrant des suggestions précieuses aux décideurs politiques chinois.

Par exemple, le Conseil d'affaires chinois pour le développement durable (China Business Council for Sustainable Development, BDCDCS) a lancé son projet « conservation de l'énergie et changement climatique » et a publié de nombreuses directives en matière d'émissions de gaz à effet de serre, comme la méthode de calcul des émissions de CO2 dans la production pétrochimique (SH / T5000-2011), qui a été reconnue par la Commission nationale du développement et de la réforme chinoise (CNDR).

Selon Ji Qing, directeur du secrétariat de la BDCDCS, l'organisation a coopéré avec des instituts de recherche, des entreprises et des experts pour élaborer des directives sur les émissions de gaz à effet de serre depuis 2008. La CNDR a également utilisé leurs rapports à titre de référence et diffusé en 2014 la Directive officielle sur la comptabilisation et le rapport des émissions de gaz à effet de serre pour les entreprises de production pétrochimique, qui a été publiée par le Comité d'État de normalisation comme norme nationale le 19 novembre.

Wang Gengchen a également noté que les ONG peuvent superviser le gouvernement et les entreprises, en leur rappelant les conséquences négatives du changement climatique.

« Les politiques de la Chine peuvent être formidables, mais les gouvernements locaux peuvent parfois choisir un PIB plus élevé plutôt que la lutte contre le changement climatique. Les ONG peuvent agir comme un superviseur impartial et améliorer la mise en œuvre des politiques », a déclaré Li Yan, directeur adjoint du programme de Greenpeace en Asie de l'Est. Récemment, une ONG pour la a pour la première fois poursuivi avec succès un pollueur violant les règlements gouvernementaux.

Des défis

Malgré toutes leurs réalisations, les ONG chinoises sont encore confrontées à de nombreux défis.

Selon un membre du personnel d'une ONG basée à Beijing qui a demandé à rester anonyme, il y a beaucoup d'ONG travaillant sur le changement climatique, mais seules quelques-unes sont professionnelles. Le manque d'experts et de matériel de précision rend leurs rapports moins fiables scientifiquement.

« Il est évident que les ONG chinoises ont une influence limitée sur l'élaboration de politiques ou les discussions politiques liées au changement climatique, principalement parce qu'elles manquent de capacités professionnelles », a souligné Chen Jiliang, chercheur au Greenovation Hub, basé à Beijing.

Selon M. Chen, les ONG en Chine peuvent avoir du mal à réaliser leurs plans si elles n'ont pas de bonnes relations avec le gouvernement local. Et la situation peut être pire encore si des conflits entre le gouvernement local et les ONG émergent.

Wang Gengcheng a résumé la situation en disant que le gouvernement prend le rôle de leadership dans la lutte contre le changement climatique, tandis que les individus et les entreprises jouent un rôle important dans la pollution. Les ONG sont les ponts qui les relient.