« Cette visite d'Etat est entièrement consacrée à la question du climat », a déclaré le président français François Hollande lors d'une conférence de presse organisée le 3 novembre à Beijing. Il a remercié le président Xi Jinping pour avoir placé la Chine et la France ensemble devant la responsabilité immense de préparer au mieux la conférence sur le climat.

« Pour la Chine et la France, le climat n'est pas une question bilatérale, mais globale. Nous sommes deux pays qui veulent prendre une responsabilité à l'échelle du monde. Nous sommes membres permanents du Conseil de sécurité (de l'ONU), nous intervenons dans les grandes affaires internationales, notamment sur la question de la paix. Le climat, c'est la grande question qui va déterminer la paix dans les prochaines décennies, c'est qui va décider de la qualité de la vie, et même de la vie », a-t-il précisé.

François Hollande a salué la déclaration conjointe signée lundi avec le président Xi Jinping, qui pourrait être regardée comme « la base de ce que pourrait être l'accord de Paris ». D'après lui, cette déclaration est très importante, elle réaffirme l'importance de la mobilisation de ressources financières pour soutenir un développement à faibles émissions de carbone et respectueux du climat dans les pays en voie de développement, avec pour objectif le plafonnement du réchauffement à 2 degrés Celsius, assortie d'une clause de révision tous les cinq ans des engagements pris par les Etats.

« Il est clair que la Chine et la France ont la même stratégie avec des chaines de différences », a déclaré le président français, « la Chine a décidé dans son plan quinquennal de faire du développement durable sa priorité y compris pour faire rebondir sa croissance et la France a adopté la loi de transition énergétique la semaine dernière ».

Interrogé sur le rôle de la Chine dans la lutte contre le réchauffement climatique, le président français a dit que « la Chine a une très grande influence sur les pays émergents et les pays en développement. Quand la Chine s'engage, elle engage bien sûr elle-même, c'est le principe de souveraineté, mais elle est un exemple, une référence. [...] Le fait que la Chine puisse prendre ses responsabilités, c'est une façon de convaincre des pays qui sont aujourd'hui, et je peux les comprendre, hésitants à venir s'impliquer à la conférence de Paris ».

« J'attends de la Chine qu'elle puisse, à partir de la déclaration publiée hier (lundi), faire comme nous un travail de dialogue, de conviction auprès d'un certain nombre de pays dont on sait qu'ils vont être déterminants pour que l'accord puisse être trouvé », a-t-il ajouté.

En outre, il a cité la question des financements (qui doivent atteindre 100 milliards de dollars par an à partir de 2020) promis dès 2009 par les pays du Nord pour financer les politiques climatiques des pays du Sud, tout en soulignant que la Chine a établi un fonds Sud-Sud de 20 milliards de yuans (3,1 milliards de dollars) pour aider les autres pays en voie de développement à lutter et à s'adapter aux changements climatiques.

Lors de sa visite en Chine, François Hollande a beaucoup parlé du sujet de la croissance avec le président Xi Jinping et le premier ministre Li Keqiang. Selon lui, la Chine a connu un taux de croissance très élevé ces dernières années. Malgré le ralentissement d'aujourd'hui dû partiellement à une base de plus en plus large, cette croissance va rester à un niveau élevé. « Nous avons grande confiance dans l'économie chinoise », a-t-il déclaré à la fin de la conférence.

Par Zhao Lisha