L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair lors d'une interview à Londres le 14 octobre 2015. [Zhang Chunyan/chinadaily.com.cn]

La visite du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni marquera le commencement d'une « décennie dorée » et donnera une nouvelle dimension à la coopération sino-britannique, a estimé Tony Blair lors d'une interview mercredi.

« Il est possible de parvenir à un niveau encore plus élevé de coopération, pas uniquement dans les domaines économiques, mais également politiques », a expliqué l'ancien Premier ministre britannique au quotidien China Daily à Londres.

Il s'est exprimé en ce sens à quelques jours de la visite d'Etat de Xi Jinping au Royaume-Uni, prévue du 19 au 23 octobre, la première visite officiel d'un chef d'Etat chinois dans le pays en dix ans.

Celui qui a été le chef du gouvernement britannique de 1997 à 2007 insiste sur le rôle de la Chine sur l'échiquier mondial. « La manière dont la Chine accroît son rôle dans le monde a de grandes conséquences pour chacun d'entre nous aujourd'hui. Il n'y a pas de problématique mondiale qui peut être résolue sans la Chine », analyse Blair.

Et d'ajouter que « le Royaume-Uni a besoin d'investissements d'infrastructure majeurs dans le nucléaire et dans la construction ferroviaire, tandis que la Chine est particulièrement compétente dans ces deux domaines et qu'elle dispose de capitaux à investir.

« Au Royaume-Uni, le nucléaire est très important pour l'équilibre du bouquet énergétique. Nous devons nous assurer que nous disposons d'une diversité d'approvisionnement énergétique. […] Nous voulons continuer sur cette voie, mais encore une fois, c'est un investissement considérable pour le futur. La Chine sera notre partenaire dans ce domaine, avec la France », souligne l'actuel conférencier.

Selon lui, « si nous rénovons notre chemin de fer, nous pouvons résoudre un grand nombre de problèmes en termes de surpopulation, de logement et de difficulté face à l'emploi. Il faut accroître la vitesse du réseau ferroviaire pour en faire un réseau de lignes à grande vitesse ».

L'ancien Premier ministre estime que le Royaume-Uni a l'opportunité de devenir le meilleur partenaire occidental de la Chine et souligne que le pays veut y arriver : « c'est quelque chose qui touche à tous les aspects, nous avons rejoint la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, ce qui est important ! »

En ce qui concerne le commerce et l'investissement, Blair pense que la coopération sino-britannique est extrêmement importante.

Il rappelle aussi que les deux Etats partagent le même point de vue sur de nombreuses questions, telles que le changement climatique et la lutte contre le terrorisme.

Les échanges de populations sont vitaux, affirme Blair, à une époque où plusieurs milliers d'étudiants chinois vont étudier au Royaume-Uni. « Nous voulons nous aussi envoyer davantage d'étudiants britanniques en Chine ».

Il s'explique : « Lorsque ces personnes rentrent chez elles après leurs études, elles comprennent mieux le pays, sa population sa culture, ce qui participe au renforcement des liens bilatéraux ».

Le Royaume-Uni est, d'après Tony Blair, enthousiaste quant à l'avenir de ses relations avec la Chine, et à la capacité des deux pays à garantir que les dix prochaines années seront une « décennie dorée ».

Blair a encore expliqué lors de l'interview que pendant ses 10 années passées au poste de Premier ministre, il avait toujours attaché beaucoup d'importance à l'établissement de liens solides avec la Chine.

Dans les domaines où ils se complètent, la Chine et les Etats-Unis peuvent sceller une union forte et devenir d'excellents partenaires, commente à ce propos Fu Xiaolian, directrice du Centre de technologie et de gestion pour le développement dépendant de l'Université d'Oxford, qui pense que les deux gouvernements adoptent une approche pragmatique et positive concernant leur coopération.