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Un médecin place une bougie à côté d'autres dans un hôpital de Tianjin, pour rendre hommage aux 114 personnes qui sont mortes dans les explosions massives qui ont touché un entrepôt de la ville mercredi dernier. La journée d'hier était le septième jour depuis la catastrophe, et les Chinois croient traditionnellement que les âmes des morts reviennent le septième jour après la mort. Selon les autorités, 57 personnes sont toujours portées disparues, la plupart d'entre eux étant des pompiers. Près de 700 personnes sont toujours soignées à l'hôpital pour leurs blessures.
Après avoir placé un bouquet de chrysanthèmes blancs à côté d'une photo de leur fils, un couple âgé s'est presque évanoui de chagrin.
Zi Fuchang et son épouse ont voyagé de Zhoukou, dans la province centrale du Henan, jusqu'à la ville portuaire du nord de Tianjin, un voyage de 800 kilomètres pour dire un dernier adieu à leur fils.
Zi Qinghai, pompier âgé de 20 ans, est l'une des 114 personnes qui ont perdu la vie dans les explosions massives qui ont détruit un entrepôt à Tianjin mercredi dernier.
« Qinghai devait finir son service en septembre », a dit sa mère Guo Xianzhen, étouffant des larmes.
La sœur de Qinghai, Zi Fangfang, a de son côté dit qu'elle serait à jamais hantée par l'image du corps de son frère, qu'elle a dû identifier.
« Il était presque méconnaissable », dit-elle. « Son corps était penché, et sa main droite encore crispée ».
Tandis que la pluie tombait à Tianjin hier, le septième jour après les explosions, le cortège funèbre a observé une minute de silence en hommage aux morts.
Selon la tradition chinoise, l'âme revient sur terre le septième jour après la mort. C'est généralement une journée consacrée au deuil.
Les cornes de brume des cargos ont retenti en l'honneur des morts, ponctuant le lourd silence de ceux qui étaient là, rassemblés pour rendre hommage à leurs proches.
Les sirènes ont également retenti alors que des centaines de pompiers de la zone de développement de Tianjin se prosternaient devant des photos de leurs collègues décédés.
À l'Hôpital Teda, où beaucoup de blessés sont soignés, le personnel a disposé des bougies formant un cœur à l'extérieur de l'entrée du département des accidents et urgences.
Plus de 300 personnes, dont des représentants du gouvernement de la ville, ont observé un moment de silence dans un jardin de la Zone Nouvelle de Binhai, où se trouvait l'entrepôt.
Les pompiers, la police armée, les bénévoles et les parents ont laissé des fleurs en face d'un mur commémoratif, où une simple signe disait : « Condoléances pour ceux qui sont morts dans l'accident du 12 août ».
Une femme, qui a demandé à rester anonyme, a déclaré que son anniversaire était le jour même des explosions.
« Je venais de finir de le fêter lorsque le bâtiment a commencé à trembler. Je pensais que c'était un tremblement de terre », a-t-elle dit en sanglotant. Son appartement était à 10 kilomètres du site de l'explosion.
Les soldats sont toujours à la recherche de survivants, se frayant un chemin à travers les débris et un véritable labyrinthe de conteneurs sur le site et les résidences avoisinantes.
Les explosions ont laissé de nombreuses questions sans réponses.
Comment l'entrepôt, qui était si près d'un quartier résidentiel, a-t-il pu obtenir une licence? Les habitants ont-ils été mis au courant du danger? Qu'est-ce qui a causé l'incendie? Qui est responsable ?
Bien que Ruihai International Logistics, la société qui gérait l'entrepôt, avait été autorisée à manipuler les produits chimiques qu'il contenait, un responsable de l'entreprise a dit qu'elle avait « manipulé des produits chimiques dangereux sans permis pendant un certain temps ».
Des questions se sont également posées à propos d'un sondage supposé de 128 personnes qui vivaient à proximité de l'entrepôt. Dirigé par les autorités environnementales dans le cadre d'un processus de certification, le sondage avait conclu que « la plupart des répondants étaient en faveur du projet, sans aucune objection ».
Les résidents affirment cependant qu'ils n'avaient aucune connaissance de ce qui était stocké dans l'entrepôt.
Beaucoup d'habitants ont perdu leur logement.
« J'ai tout perdu, sauf les dettes de mon appartement que je n'ai pas payé », a déclaré un habitant anonyme.
Quant aux parents de Zi Qinghai, ils n'ont toujours aucune idée de ce qui est arrivé à leur fils dans ses derniers moments.
« Il aimait son travail », a déclaré sa mère. « Il m'avait dit que même après la fin de son service, il continuerait à être pompier ».
Source: french.china.org.cn |
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