Du Xiangwan, membre de l'Académie chinoise de l'ingénierie et directeur du Comité national des experts sur le changement climatique, a fait une intervention remarquée le 24 juin à la table ronde internationale sur le changement climatique commanditée par la China Soong Ching Ling Foundation (CSCLF) à Beijing. Durant la réunion, il a indiqué que le changement climatique et la pollution atmosphérique avaient essentiellement la même origine, c'est-à-dire la consommation d'énergies fossiles telles que le charbon et le pétrole. C'est pourquoi, selon lui, l'économie d'énergie et la réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent être le noyau de la lutte contre le changement climatique et contre la pollution atmosphérique, et cette ligne de conduite exige les efforts de tous.

Selon l'académicien, c'est le développement extensif de la Chine et sa structure énergétique qui déterminent les similitudes dans les origines de ces deux grands problèmes environnementaux. Dans une interview accordée au portail d'information China.org.cn après son intervention, Du Xiangwan explique qu'en Chine, la pollution atmosphérique et les émissions de CO2, premières responsables du changement climatique, sont majoritairement dues à la consommation d'énergies fossiles.

Interrogé sur les mesures à prendre dans ce domaine, il estime que pour ces deux problèmes, elles doivent avoir un but unique. En un mot, il s'agit de favoriser la réduction des émissions de carbone et l'économie d'énergie, et d'accroître l'efficacité énergétique. La révolution énergétique doit rapidement avoir lieu pour y parvenir. Les énergies propres et durables, telles que les énergies solaire et éolienne, sont la direction à suivre. L'avion solaire Solar Impulse 2 nous a d'ailleurs déjà montré les possibilités offertes par l'introduction d'énergies propres dans les secteurs aérien et automobile.

En outre, M. Du estime que le fait de réaliser un développement vert, durable et « bas carbone » est le moyen idéal de lutter contre le changement climatique et d'œuvrer pour la construction d'une civilisation écologique, plutôt qu'industrielle. Pour atteindre cet objectif, les citoyens, les gouvernements et les Etats doivent tous redoubler d'efforts.

Au niveau national, l'Etat doit mettre en place la révolution énergétique, sensibiliser les citoyens à la protection de l'environnement et à l'économie d'énergie, généraliser l'utilisation des énergies propres et améliorer le traitement des déchets. La Chine publiera bientôt ses Contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) pour la lutte contre le changement climatique dans le cadre de la COP21 qui aura lieu à la fin de cette année, annonce M. Du. Et d'ajouter : « Vous y verrez non seulement des objectifs, mais aussi des politiques et des mesures précises ».

Quant aux citoyens, ils doivent réaliser des économies d'énergie par une série de petits gestes : acheter des voitures moins polluantes, éteindre les lumières quand on n'est pas dans une pièce, limiter notre utilisation de la climatisation, trier les déchets, etc. « Dans une école de la province du Zhejiang, un instituteur a rédigé un manuel en 1992 pour sensibiliser les élèves à l'économie d'énergie, et il a obtenu de très bons résultats », explique Du Xiangwan. « Son action se poursuit encore aujourd'hui ».

Par ailleurs, tout le monde sait que le changement climatique et la pollution atmosphérique ne sont pas les problèmes d'un seul pays, c'est pourquoi tous les Etats et tous les peuples sont responsables et doivent faire des efforts. C'est une coopération gagnant-gagnant. Et Du Xiangwan de rappeler que l'année dernière, la Chine et les Etats-Unis ont conclu une déclaration conjointe sur le changement climatique. C'est la promesse et la ligne de conduite de deux grands pays. Le plus grand pays en développement, d'une part, et le plus grand pays développé, d'autre part. Ces efforts déployés par la Chine et les Etats-Unis viennent en appui à l'organisation de la COP21.

« J'espère que la COP21 sera un grand succès. La Chine a consenti beaucoup d'efforts pour que cette conférence soit un succès, de même que beaucoup d'autres pays. Nous espérons qu'un accord sera conclu, une première étape vers un contrôle total du changement climatique », conclut-il.

Par Zhao Lisha