La nouvelle politique de planification familiale en Chine

Par : Lisa |  Mots clés : planification familiale, l'enfant unique
French.china.org.cn | Mis à jour le 04-03-2015

La nouvelle politique de planification familiale en Chine

TANG SHUBIAO, rédacteur en chef de La Chine au présent

M. Frédéric Vaissière, entrepreneur à Strasbourg, nous a demandé : « La presse française a beaucoup parlé de la réforme de la politique de l'enfant unique lancée en 2014 par la Chine. Un an plus tard, quelles en sont les conséquences ? Observe-t-on une nouvelle tendance ? »

Ce lecteur soulève une question très sérieuse. Au début de l'année dernière, une nouvelle mesure a été lancée progressivement partout en Chine, mesure stipulant que les couples dont au moins un membre est enfant unique sont autorisés à donner naissance à deux enfants. La Chine a ainsi pris l'initiative de réformer sa politique de planification familiale en vigueur depuis tant d'années, à dessein de favoriser l'accroissement équilibré à long terme de la population chinoise.

Après la fondation de la Chine nouvelle, le pays a connu une phase d'essor démographique. Dans les années 1960, le taux de croissance de la population chinoise atteignait 2,5 %, soit une augmentation nette de plus de 23 millions d'habitants chaque année.

D'autres endroits dans le monde faisaient face à une situation similaire, qui exerçait une forte pression sur l'environnement, les ressources et l'économie. C'est d'ailleurs dans ce contexte que l'Organisation des Nations unies a tenu en 1974 à Bucarest sa première Conférence sur la population mondiale, où elle préconisait la mise en œuvre d'une politique de contrôle des naissances afin de ralentir l'accroissement démographique galopant. De nombreux pays et régions, dont l'Inde et la Chine, ont ainsi commencé à encourager la pratique d'une telle politique.

En Chine, la planification familiale a contenu efficacement l'accroissement excessif de la population, de sorte que le nombre des naissances a été réduit de 400 millions en moins de 40 ans. De nos jours, le taux d'accroissement naturel est inférieur à 0,5 % dans le pays, soit environ 6,5 millions de Chinois supplémentaires chaque année.

La diminution du taux d'accroissement démographique a considérablement atténué l'impact sur les ressources et l'environnement, promu le développement économique et élevé le niveau de vie et le niveau d'instruction de la population. En revanche, elle a engendré des problèmes concernant la structure de la population et la réserve de main-d'œuvre. À l'heure actuelle, la Chine compte 200 millions de personnes âgées, soit 15 % de la population. L'effectif de la population active baisse depuis 2013. Ce phénomène aura inévitablement une certaine incidence sur la croissance économique et le développement durable en Chine. C'est pour éviter ces effets secondaires que la Chine a mené, en temps opportun, des ajustements modérés à sa politique de planification familiale.

Le 17 janvier 2014, le Zhejiang a annoncé être la première province chinoise à mettre en application cette réforme. Un certain nombre de couples concernés par les nouvelles dispositions ont choisi d'avoir un second enfant. Dans une interview, Zheng Jie, mère enceinte d'un second bébé, a qualifié de très humaine cette nouvelle politique offrant aux familles un plus grand droit de décision. Elle a dit au journaliste : « Selon moi, c'est nécessairement une bonne chose que d'élever deux enfants : les grands-parents sont aux anges, tandis que l'aîné et le cadet peuvent jouer ensemble. »

Mao Qun'an, porte-parole de la Commission nationale de la santé et de la planification familiale, a indiqué que fin 2014, 1 million de couples formés d'au moins un enfant unique avaient déposé une demande pour avoir une seconde progéniture. Un chiffre bien inférieur aux 2 millions annuels prédits auparavant par les experts. Cependant, d'après Mao Qun'an, il est encore trop tôt pour dénombrer ces demandes. Mais s'il devait y avoir une abondance de naissances, les services aux mères et aux nouveau-nés, ainsi que la scolarité et l'emploi futurs de ces jeunes, s'en trouveraient affectés.

Il s'agit là d'un chiffre à l'échelle nationale. La situation démographique varie suivant les régions. Dans les grandes villes comme Beijing ou Shanghai, peu de couples souhaitent concevoir un second enfant. Fin 2011, l'université Renmin a mené une enquête dans la municipalité de Beijing, laquelle a révélé que parmi les parents « enfants uniques », 59 % des urbains et 68 % des ruraux voulaient un second rejeton. En revanche, sur les 10 premiers mois de 2014, la province du Shandong a reçu un total de 223 000 demandes pour un second enfant (dont 207 000 ont déjà été traitées), soit près du quart de la somme nationale. Ces statistiques démontrent que les femmes du Shandong en âge de procréer affichent un fort désir de maternité. Un pic des naissances devrait avoir lieu après l'année prochaine, selon les prévisions.

Même tendance au niveau national : Mao Qun'an s'attend à ce que le nombre de demandes déposées pour un second enfant soit plus élevé en 2015 qu'en 2014. Il a précisé que la Chine continuerait cette année à suivre soigneusement la tendance démographique, à perfectionner le mécanisme de suivi des naissances, ainsi qu'à étudier et formuler des politiques en la matière. Pour l'heure, la Chine s'efforce d'alléger autant que possible le fardeau des formalités avant et pendant la grossesse, afin d'améliorer les dispositions pour les couples, notamment ceux donnant naissance à un second nourrisson.

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Source: La Chine au Présent
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