De retour sur sa terre natale
C'était la première fois que Dorje Tseten revenait à Lhassa après 26 ans de vie à l'étranger. Il est vraiment surpris par le Tibet d'aujourd'hui. « Il n'y a plus de serfs. Chacun a son logement, son salaire, et une famille heureuse. On mène une vie aisée et tous les enfants sont admis à l'école. Je suis vraiment surpris, j'ai du mal à croire ce que je vois », avoue-t-il.
Retour sur sa terre natale
Quand il rejoint sa famille en 1985, Dorje Tseten retrouve ses sept frères et sœurs qui ont tous beaucoup d'enfants et de petits-enfants. C'est une très grande famille, et chaque personne mène une vie heureuse. Tous ses proches et amis persuadent Dorje Tseten de revenir résider au pays : « En raison des mesures préférentielles du gouvernement, les conditions de vie s'améliorent de jour en jour au Tibet ».
À la suite de cette visite, Dorje Tseten est rentré en Inde avec de nombreux livres sur les nouvelles politiques du gouvernement chinois envers les Tibétains. Il les a présenté à ses compatriotes d'exil et leur a parlé du grand changement du Tibet. Informés de cela, ils ont décidé les uns après les autres de retourner dans leur mère-patrie.
Malgré leurs demandes répétées, les formalités étaient très difficiles à accomplir. « Le gouvernement en exil nous disait toujours que nous pourrions rentrer ensemble après quelques années, mais nous avons attendu en vain », dit Dorje Tseten. Au fur et à mesure qu'il vieillissait, et surtout après la mort de son épouse, la nostalgie de Dorje Tseten est devenue de plus en plus forte. Après avoir entendu que certains avaient réussi à aller clandestinement à Katmandou, au Népal, puis à revenir à Lhassa par avion, il a vendu tous les biens de sa famille et est revenu clandestinement à Lhassa avec son fils âgé de 28 ans. Trois compatriotes tibétains ont fait le voyage avec eux.
Après son retour à Lhassa, Dorje Tseten et son fils ont ouvert une boutique. Les affaires marchant bien, ils ont pu acheter un appartement en centre-ville, dans lequel trois générations de la famille vivent ensemble. À propos du changement de vie, Dorje Tseten dit : « À Shimla, je m'inquiétais tous les jours de ma subsistance, mais à Lhassa nous menons une vie aisée. »
« Si j'étais plus jeune, je voudrais contribuer plus à la patrie, ajoute-t-il. J'envie beaucoup mes neveux et mes nièces. Grâce aux bonnes politiques actuelles, les jeunes peuvent faire ce qu'ils veulent, car ils n'ont pas de fardeaux. »
Depuis les années 1980, on compte à peu près 2 000 Tibétains qui sont revenus de l'étranger en Chine. Sur le terrain de leur patrie, ils bénéficient des politiques privilégiées dans beaucoup de domaines, et certains ont été élus députés à l'Assemblée populaire et sont membres de CCPPC (Conférence consultative politique du peuple chinois) de la région autonome du Tibet.
Témoin de l'évolution du Tibet
Quand le chemin de fer Qinghai-Tibet a été mis en service en 2006, Dorje Tseten a été invité à prendre le premier train. En fait, lors de son séjour en Inde, il a plusieurs fois vu dans les médias qu'il était impossible de construire de voie ferrée au Tibet. « Le chemin de fer Qinghai-Tibet a brisé cette fausse idée internationale et apporte beaucoup d'avantages et de confort aux habitants du Tibet », remarque-t-il.
L'évolution du Tibet a dépassé ce que pouvait imaginer Dorje Tseten : « Au cours des 15 dernières années en Chine, le développement et le perfectionnement des infrastructures ont été enthousiasmants, même incroyables, en ce qui concerne les écoles, les hôpitaux, les transports, etc. »
En plus des progrès des infrastructures, le niveau de vie des Tibétains ne cesse de s'améliorer. Aujourd'hui, le Tibet est complètement couvert par les systèmes d'assurance-maladie, d'assurance retraite rurale de nouveau type, et par l'indemnité de subsistance. La province est pionnière à l'échelon national. Dorje Tseten fait partie des bénéficiaires de ces politiques : « La vie est garantie, les dépenses médicales sont remboursées, tout est bien arrangé ».
Par ailleurs, la pratique religieuse est totalement respectée et protégée au Tibet. On peut voir partout, aux quatre coins de la province, des drapeaux de prière, des objets d'art religieux (comme les pierres mani), et des croyants qui marmonnent des soutras un moulin à prière à la main.
« Au début, je craignais que ma pratique religieuse soit limitée, mais mes peurs se sont vite dissipées face à la réalité », dit Dorje Tseten. Aujourd'hui, sa vie est simple : en plus de faire tourner les moulins à prières et regarder la télévision pour connaître les nouvelles à l'intérieur et à l'extérieur du pays, il donne souvent un coup de main dans la boutique que son fils gère et raconte des histoires le soir à sa petite-fille âgée de 11 ans.
« En revenant sur ma terre natale, dans ma patrie, je peux passer les dernières années de ma vie à l'aise et paisiblement. Je me sens heureux », conclut-il.
LI GUOWEN
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