Veolia sous le feu des critiques pour la contamination de l'eau à Lanzhou

Par : Li Zhijian |  Mots clés : Veolia, critiques, contamination, eau, Lanzhou
French.china.org.cn | Mis à jour le 14-04-2014

Les explosions survenues il y a quelques années dans une usine détenue par le géant pétrolier China National Petroleum Corp (CNPC) pourraient avoir été la cause de la grave contamination de l'eau à Lanzhou, dans la province du Gansu en Chine du Nord-Ouest.

Les niveaux élevés de benzène détectés dans l'eau ont provoqué la panique des habitants de la région ce week-end et ont suscité des questions sur la « réaction lente » des autorités et du fournisseur d'eau local.

Selon les résultats préliminaires d'une enquête ouverte par le gouvernement de Lanzhou dimanche, la source de l'usine locale d'eau a été empoisonnée par des fuites d'oléoducs résultant de deux explosions survenues dans une usine de Lanzhou Petrochemical Company, une filiale de la CNPC. Les explosions se sont produites en 1987 et 2002.

Suite à ces explosions, au moins 34 tonnes de résidus chimiques ont été absorbés dans le sol, ce qui a ensuite pollué un conduit d'eau souterraine en face du site de l'incident.

CNPC n'a pour l'instant fait aucun commentaire.

Les tests effectués jeudi et vendredi ont détecté entre 118 et 200 microgrammes de benzène par litre d'eau du robinet, bien au-delà de la limite nationale de 10 microgrammes, selon l'organisme de surveillance de l'environnement de la ville.

Le benzène peut endommager le système de production des cellules sanguines chez l'homme.

Dimanche matin, la qualité de l'eau correspondait finalement aux limites nationales de benzène, selon les données publiées par les autorités locales, mais les questions du public sur l'incident continuent.

L'usine de traitement d'eau de Lanzhou Veolia Water Company, une joint-venture sino-française et l'unique fournisseur d'eau dans la municipalité, a détecté des niveaux inquiétants de benzène à 17 heures jeudi, mais l'approvisionnement en eau à travers le conduit n'a été coupé que dix-huit heures plus tard, à 11 heures vendredi. Le gouvernement de la ville alors averti les résidents de ne pas boire l'eau du robinet pendant 24 heures.

De nombreux résidents ont demandé pourquoi il y avait eu un délai si long avant l'alerte et la coupure d'eau.

« L'entreprise n'a pas le droit de couper l'approvisionnement en eau... Nous pouvons seulement prévenir le gouvernement et le laisser prendre une décision », s'est défendu Tian Huaqiang, chef du bureau de relations presse de Lanzhou Veolia Water, dans le China Youth Daily.

Il faut normalement huit heures et demi pour que l'eau circule des conduits jusqu'aux foyers urbains. De nombreux résidents ont donc bu de l'eau contaminée avant d'être mis au courant du problème, a souligné le journal.

Une source de Veolia Water, qui a demandé à rester anonyme, a affirmé que le test des niveaux de benzène est complexe et que l'évaluation doit être répétée à plusieurs reprises pour confirmer toute pollution avant de couper l'alimentation en eau.

« Nous avons utilisé beaucoup de charbon actif pour absorber le benzène après la détection du problème », a déclaré la source.

La source a indiqué que le ponceau n° 4, celui qui a été contaminé parmi les quatre utilisés par Veolia à Lanzhou, est en béton. Il aurait été érodé par les contaminants laissés dans le sol après les explosions polluantes.

Le ponceau est en usage depuis près de 60 ans, mais il a été réparé en 2008 par le gouvernement local. La société n'a pas reçu d'avis du gouvernement l'informant que le conduit devrait être renouvelé, a ajouté la source.

Il s'agit du deuxième incident de ce genre à Lanzhou en deux mois. Le 6 mars, les résidents ont signalé qu'une odeur étrange se dégageait de leurs robinets. L'incident a été expliqué par une forte concentration d'ammoniac, mais toujours dans les limites nationales.

Un article du Lanzhou Morning Post datant du 8 mars affirme que le gouvernement a non seulement réussi à suivre de près la qualité de l'eau et publier des données dans les temps, il a également apaisé la panique des résidents en punissant les gens qui répandaient des rumeurs.

Un résident de la ville, Du Li, a estimé que le gouvernement avait perdu sa crédibilité, car de nombreuses personnes faisaient le lien entre les deux incidents.

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