Le groupe français Veolia a décidé
de se retirer des marchés de distribution d'eau, d'assainissement
et d'électricité au Maroc au profit d'un fonds d'investissement
international.
Veolia Environnement a ainsi signé
un accord portant sur la cession de ses activités portées par les
sociétés délégataires Redal et Amendis. L'accord a été conclu,
vendredi à Rabat, via sa holding Veolia Services à l'environnement
Maroc avec le fonds d'investissement britannique Actis, précise un
communiqué de Veolia Environnement.
Cet accord d'assistance technique,
d'une durée de 3 ans, permettra d'une part d'assurer la transition,
d'autre part, de partager avec Actis le savoir-faire et
l'expérience du groupe Veolia dans le royaume, explique Veolia.
Le choix d'Actis s'inscrit dans une
logique à forte valeur ajoutée pour le Maroc, du fait de
l'expérience de plus de 60 ans du fonds dans les services
d'utilités publiques, et exclusivement dans les pays émergents,
notamment au Maghreb et en Afrique, ajoute la même source.
Redal et Amendis sont présentes au
Maroc dans le secteur des services publics en gestion déléguée dans
les domaines de l'eau, de l'assainissement et de l'électricité à
Rabat, Tanger (328 km au nord de Rabat) et Tétouan (294 km au nord
de Rabat).
Les deux sociétés françaises,
gestionnaires délégués de services publics dans plusieurs grandes
villes du royaume, font face à un mécontentement croissant des
usagers.
Les autorités marocaines annoncent
à Paris une révision du contrat d'Amendis à Tanger, où le siège du
groupe a été brûlé fin février 2012 par des manifestants en
colère.
"Lydec Dégage !". Les pancartes
conspuant la filiale casablancaise du groupe français Suez
environnement étaient omniprésentes lors de la grande marche
populaire du 20 mars 2012 à Casablanca (80 km au sud-ouest de
Rabat). Mais c'est à Tanger que la pression des usagers a été la
plus forte. Le siège d'Amendis, filiale de Veolia environnement, a
même été brûlé le 19 février 2012.
Le respect du cahier des charges
est pourtant au coeur des revendications. Les usagers en colère
dénoncent depuis plusieurs mois des prix qu'ils estiment abusifs et
des services de mauvaise qualité.
Face à cette montée de la grogne
populaire, les autorités marocaines, en visite à Paris le 23 mars
2012 pour rassurer les investisseurs français, ont annoncé la
révision du contrat d' Amendis à Tanger. A Rabat, c'est Redal,
filiale de Veolia environnement, et Staréo, filiale de Veolia
Transports, qui étaient pris pour cible par les manifestants.
Le 19 janvier dernier, un collectif
d'associations et syndicats marocains tirait la sonnette d'alarme
concernant la gestion déléguée de Veolia dans la capitale.
La Redal accuserait un retard dans
la réalisation des travaux prévus par le cahier des charges, évalué
à 25 %, soit 3 années de retard.
Toutefois, en cédant ses activités
de distribution d'eau, d' assainissement et d'électricité,Veolia ne
disparait pas complètement de la sphère environnementale du
royaume. Selon le groupe, il restera dans les prestations et
services d'assistance technique liés à l'eau auprès de régies
publiques et d'industriels, ainsi que dans les activités de
construction de réseaux et d'ouvrages hydrauliques.
En outre, ce n'est pas la première
fois que Véolia Environnement abandonne des activités au Maroc. En
2011, sa filiale Staréo qui assurait la gestion d'autobus à Rabat
avait rompu son contrat après deux ans d'exercice. En matière de
transport urbain, Veolia n'a gardé que l'exploitation du tramway de
Rabat via Veolia Transdev. F
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