Laurent Fabius : la réforme chinoise est favorable au partenariat franco-chinois

« Le développement de la relation stratégique entre la Chine et la France est une priorité de la politique étrangère française », a déclaré Laurent Fabius le 24 février à Beijing, lors de la conférence de presse donnée par le ministre français des Affaires étrangères à l'occasion de sa sixième visite en Chine.

Selon M. Fabius, il y a trois séries de priorités à mettre en œuvre pour renforcer le partenariat franco-chinois : « D'abord, il s'agit d'intensifier le dialogue politique. La deuxième priorité, c'est de rééquilibrer par le haut les échanges économiques. La troisième, c'est le développement des échanges humains ».

« La décision du général de Gaulle il y a 50 ans était visionnaire. Depuis, les relations se sont développées, mais c'est cette tradition extrêmement forte que nous devons faire prospérer par un dialogue qui soit profond et qui s'inscrive dans la durée, notamment sur les grands dossiers internationaux », a-t-il souligné.

Pour rééquilibrer par le haut les échanges économiques, le ministre estime qu'« il faut non seulement amplifier davantage nos partenariats industriels dans le nucléaire civil et l'aéronautique entre autres, mais aussi les étendre à de nouveaux domaines, par exemple dans l'agroalimentaire, le développement urbain durable et la santé ».

A cette occasion, il a réaffirmé l'ouverture de la France aux investissements chinois : « Nous souhaitons attirer davantage d'investissements chinois en France, car ceux-ci sont encore trop faibles. Le message d'accueil des investissements chinois a été exprimé très fortement par le président français de la République ».

Concernant les échanges humains, M. Fabius a souligné l'importance de renforcer le tourisme et les échanges d'étudiants chinois en France, avant d'évoquer ses récentes contributions au développement des échanges culturels, notamment la sortie en Chine de la version chinoise de son livre Le Cabinet des douze.

A propos de la réforme globale chinoise, M. Fabius a déclaré : « j'ai pris connaissance de ces décisions, de ces reformes, qui sont importantes. A partir du moment où elles traduisent une volonté d'ouverture de la chine, de progrès économique, social et environnemental, elles ne peuvent qu'aller dans un sens qui est favorable au partenariat entre la France et la Chine ».

« Des orientations nouvelles ont été prises dans certains domaines de la société civile. Je pense notamment aux camps de travail. Ce sont évidemment des orientations qui ne peuvent qu'avoir l'approbation de la France », a-t-il répondu à la question du journaliste de China.org.

Invité par une journaliste à s'exprimer sur la crise ukrainienne, qui l'a obligé à modifier en partie le programme de son voyage en Chine, M. Fabius a utilisé cinq mots clefs pouvant selon lui permettre le règlement politique de la situation : « “démocratie”, c'est aux Ukrainiens de faire leur choix ; “unité”, car il faut respecter l'unité de ce pays, de ce peuple ; “intégrité”, car il s'agit de respecter l'intégrité du territoire ; “solidarité”, car les Ukrainiens ont besoin de notre solidarité et de celle de l'ensemble des pays du monde pour se redresser économiquement ; et enfin “non-violence”, car tout ceci ne peut se faire que dans le calme et en refusant les affrontements ».

Sur l'invitation de son homologue chinois Wang Yi, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a effectué une visite en Chine du 20 au 24 février, dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises, mais également dans le but de préparer la visite d'Etat qu'effectuera le président chinois Xi Jinping en France le mois prochain.

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