Pas de baby-boom en vue
French.china.org.cn | Mis à jour le 11-02-2014
Le 1er janvier 2014, à minuit, est né un petit garçon de 3,2 kg à la Maternité de Beijing. (CFP)
Selon Yang Wenzhuang, directeur du département du travail à la base de la Commission nationale de la santé et de la planification familiale (CNSPF), le gouvernement central a décidé d'assouplir progressivement la politique du planning familial, ce qui aura pour conséquence qu'à partir du premier trimestre 2014, dans une partie des provinces, les couples dont au moins un membre est enfant unique pourront avoir deux enfants.
Selon Wang Pei'an, directeur adjoint de la CNSPF, cette politique ne provoquera pas une grande augmentation de la natalité, et jusqu'en 2020, le chiffre de la population chinoise ne sera pas supérieur à 1,43 milliard, et ce chiffre ne dépassera pas 1,5 milliard à son pic. En tout cas, ce chiffre n'excédera pas l'objectif déterminé par le Plan à long terme du développement de la population en Chine.
De plus, la Chine a planifié sa politique de sécurité alimentaire et a estimé les ressources nécessaires à ses services publics en se basant sur une population de 1,43 milliard en 2020 et de 1,5 milliard en 2033. Selon les prévisions, avec cette nouvelle politique de planning familial, la population chinoise sera de moins de 1,38 milliard en 2015.
Planning familial chinois ne signifie pas un seul enfant
Certains étrangers pensent que la politique du planning familial signifie que chaque couple chinois ne peut avoir qu'un seul enfant, mais en fait, cette politique n'est pas aussi simpliste.
Avant même l'assouplissement de la politique du planning familial, à l'exception de la plupart des couples citadins et des couples ruraux résidant dans six grandes villes, comme Beijing ou Shanghai, les autres couples ruraux de 19 provinces, comme le Hebei ou la Mongolie intérieure par exemple, pouvaient avoir un deuxième enfant si leur premier enfant était une fille. De plus, dans les cinq provinces et régions autonomes, comme le Yunnan ou Hainan, un couple pouvait déjà avoir deux enfants, peu importe le sexe de leur premier enfant.
Dans les régions où vivent des minorités ethniques, la politique de contrôle des naissances a toujours été assouplie. Les minorités dont la population est inférieure à 10 millions peuvent avoir deux enfants dans chaque famille, et certaines minorités peuvent avoir trois enfants dans une famille, comme par exemple les familles d'éleveurs nomades, membres de minorités, au Qinghai et au Ningxia, les paysans membres de minorités, ayant déjà eu deux filles dans la famille, à Hainan et en Mongolie intérieur, et les paysans membres de minorités vivant dans des régions frontalières de faible densité.
Le privilège du Tibet
La région autonome du Tibet jouit d'une politique de planning familial privilégiée. Tous les couples citadins du Tibet peuvent avoir deux enfants, et les habitants de l'ethnie tibétaine ainsi que les paysans des régions à faible densité de population ne sont pas obligés de pratiquer cette politique. Selon les résultats du sixième recensement de la population, effectué en 2010, les familles au Tibet comprenaient en moyenne 4,23 membres, ce qui était beaucoup plus que la moyenne des familles du pays, qui était de 3,10 membres.
En 1985, la province du Zhejiang a commencé à pratiquer la nouvelle politique du planning familial autorisant les couples dont les deux membres sont enfants uniques à avoir deux enfants. En 2011, après que cette politique a été appliquée dans le Henan, une des provinces les plus peuplées du pays, elle est devenue effective dans les 31 provinces et régions autonomes de Chine.
En fait, bien que la politique du planning familial ait été assouplie, la volonté des couples constitués de deux enfants uniques d'avoir deux enfants n'est pas aussi forte qu'on l'imagine. D'après les résultats d'études menées en 2011 par le Bureau de la population et du planning familial de Guangzhou, le nombre de couples qui répondaient aux conditions précitées était de 24 420, mais seulement 313 couples avaient donné naissance à un deuxième enfant, soit 1,28 % du total.
Promouvoir un développement équilibré de la population
Le 3 décembre 2013, Wang Pei'an a brossé le tableau de l'évolution des familles chinoises depuis plusieurs dizaines d'années au Forum mondial de la famille à Berlin. Il a indiqué que les types de familles chinoises sont de plus en plus divers et moins traditionnels, en particulier par l'apparition des familles DINK (Double Income No Kids – double revenu, pas d'enfant) et des familles monoparentales. Les fonctions traditionnelles de la famille chinoise, comme se marier, faire des enfants, ou prendre soin des personnes âgées sont de moins en moins respectées et cela fait baisser la capacité des familles à faire face aux risques.
Selon Wang Pei'an, cette nouvelle politique de planning familial permettant aux couples dont au moins un membre est enfant unique d'avoir deux enfants, a justement été instaurée pour répondre à l'évolution des familles chinoises. Son objectif est de résoudre certains problèmes sociaux, ralentir le vieillissement de la société, améliorer la capacité des familles chinoises à faire face aux risques, et promouvoir un développement équilibré de la population du pays.
L'accroissement de la population est sous contrôle
« Nous avons assoupli la politique du planning familial dans un soucis de liberté pour les habitants, et ils sont libres de faire leur choix. » Pour Zhai Zhenwu, directeur de l'Institut de société et population de l'université Renmin de Chine, le sens de ce changement de la politique est justement cette liberté de choix.
En fait, la volonté d'avoir des enfants ne bouleverse pas la natalité. Selon les statistiques de l'Académie des sciences sociales de Shanghai, en 2011, 92 % des nouvelles naissances à Shanghai étaient des premiers enfants pour les couples, les deuxièmes enfants représentant seulement 7,08 % des naissances à Shanghai intra-muros. Pour les banlieues de Songjiang, Qingpu et Fengxian, les naissances de deuxièmes enfants représentaient respectivement 8,63 %, 10,45 % et 9,60 % du total des naissances.
Selon les enquêtes de la CNSPF, la natalité est influencée par plusieurs éléments, comme la superficie du logement, le coût de la nourriture et de l'éducation, le temps, l'énergie, etc… De plus, comme cette nouvelle politique ne s'appliquera pas à un très grand nombre de familles, la natalité chinoise n'augmentera que peu. Cela ne devrait représenter qu'un peu moins de 2 millions de naissances supplémentaires par an. De toutes les manières, ce chiffre n'aura pas d'influence négative sur la sécurité alimentaire, l'éducation, la santé, l'emploi et les autres domaines de services de la Chine.
Selon l'Association de la population chinoise, ce changement de politique du planning familial engendrera un dividende démographique de 22 millions. Cette nouvelle politique permettra de faire passer, en 2030, le nombre de personnes de moins de 60 ans aptes à travailler à 877 millions, contre 875 millions d'aujourd'hui. Mais pour les experts, il faudra attendre les résultats concrets de cette nouvelle politique pour savoir si le pays bénéficiera du dividende démographique escompté.
LU RUCAI
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