Chine : l'identité du propriétaire d'un lieu de prostitution dévoilée

Par : Li Zhijian |  Mots clés : Chine, identité, prostitution, dévoilée
French.china.org.cn | Mis à jour le 11-02-2014

Le propriétaire d'un hôtel cinq étoiles accusé d'avoir proposé à ses clients des services sexuels dans une émission de China Central Television (CCTV) est un législateur milliardaire, ont révélé hier les autorités chinoises.

Dans le reportage, réalisé en caméra cachée par CCTV, on entrait notamment dans une chambre du Crown Prince Hotel où des prostituées dansaient nues derrières des miroirs sans tain pour que les clients fassent leur choix.

Selon la Radio nationale de Chine (CNR), le propriétaire de l'établissement, Liang Yaohui, est originaire de Dongguan et était député au Congrès national du peuple l'année dernière.

A la tête d'une société de services estimée à plusieurs millions de dollars, le Chinois de 47 ans a fondé le Crown Prince Hotel dans le quartier de Huangjiang Town en 1996. Il serait aussi le patron du plus grand hôtel de Chine, le Dongguan OYV International Convention Hotel.

Ces dernières années, il a investi dans le pétrole et intégré l'équipe de direction du groupe Zhongyuan Petroleum. D'après les rumeurs, il posséderait dix puits de pétrole au Kazakhstan, a rapporté CNR.

Ni l'hôtel ni Liang ne se sont encore exprimés sur l'affaire.

Un autre hôtel de luxe situé dans la ville du Guangdong (sud de la Chine), le Sheraton Dongguan de Houjie Town, a nié tout lien avec le centre de saunas accusé par CCTV de vendre des services sexuels.

« Concernant le reportage de CCTV 13, le Sheraton Dongguan Hotel souhaiterait confirmer que les activités du sauna club ne relèvent pas de l'administration du Sheraton », disait le communiqué.

« Ses activités sont opérées dans un bâtiment adjacent au Sheraton Dongguan et administrées par un organisme tiers. Les activités du Sheraton Dongguan sont conformes aux lois locales en vigueur », précisait-il.

Diffusée dimanche dernier, l'émission de CCTV a révélé que divers salons de massage, hôtels, saunas et karaokés de Dongguan proposaient ouvertement des services sexuels.

Quelques heures seulement après la diffusion de l'émission, le ministre de la Sécurité publique et le commissariat provincial du Guangdong ont envoyé des équipes spéciales réprimer ce commerce illégal.

Selon le gouvernement municipal, parmi les 1948 lieux de divertissement inspectés, 39 se sont révélés liés à des activités de prostitutions ou d'autres services sexuels. Environ 162 individus ont été mis en examen.

Plusieurs commissariats de police font également l'objet d'enquêtes pour manquement à leur devoir, et huit agents de polices ont été démis de leurs fonctions.

Deux chefs de police de la ville ont également été mis à pied.

Le gouvernement chinois prévoit de mener à Dongguan une campagne d'arrestation de trois mois contre la pornographie et les jeux d'argent. Tout agent de police ayant protégé l'industrie du sexe sera sévèrement puni, a-t-il prévenu.

Illégale en Chine depuis 1949, la prostitution a fait un retour en force après les réformes économiques historiques lancées par le pays il y a 30 ans, contribuant à une recrudescence du VIH/sida et des maladies sexuellement transmissibles dans la région.

Le mois dernier, les autorités locales ont reconnu que la population de Dongguan connaissait un taux élevé de VIH/sida, tandis que les rumeurs font état de 2700 travailleuses du sexe infectées.

Hu Chunhua, numéro un du Parti dans la province du Guangdong, a souligné la nécessité de « mener une vaste campagne d'éradication de la prostitution dans toute la ville », selon un article du quotidien chinois Nanfang Daily.

« Bien que cela n'ait pas encore été prouvé, l'hypothèse selon laquelle la police locale aurait protégé les milieux de la prostitution de Dongguan est largement partagée », a déclaré hier l'agence de presse officielle Xinhua.

L'industrie du sexe n'a cessé de s'y développer, et ce malgré les opérations de répression menées régulièrement, notamment lors des Jeux Olympiques de 2008 et des Jeux d'Asie de 2010 qu'avait accueillis Guangzhou, la capitale provinciale.

Dongguan et ses alentours sont depuis longtemps connus pour abriter de nombreuses travailleuses du sexe. Selon Xinhua, la région est célèbre pour ses gigantesques et somptueux casinos, ses bains publics et ses salons de massage, ainsi que ses bordels clandestins.

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